"La peur rend très créatif. Le sentiment d'urgence te rend meilleur. Quand t'as pas le choix, tu trouves des solutions. (…) Je suis de nature trouillarde, et c'est là que je repère les choses que je trouve importantes : quand j'ai peur d'y aller, c'est parce que ça m'intéresse, parce que je trouve ça important."
(Roman Frayssinet dans )

Êtes-vous d'accord avec cette façon d'envisager les choses ?
Avez-vous des anecdotes dans lesquelles vous êtes parvenu à faire qqchose de positif parce que vous étiez mu par la peur ?

@Shanna a dit dans La peur rend créatif :

Quand t'as pas le choix, tu trouves des solutions.

Déjà ce bout-là je peux confirmer que c'est vrai. Le nombre de fois dans une vie qu'on a pas le choix et que soudainement on réalise l'impossible. C'est typiquement la deadline qui nous fait passer une nuit entière à rédiger un travail sur lequel on séchait depuis des semaines. Chaque fois que j'ai été poussé dans mes derniers retranchements, j'ai toujours découvert que ce n'étaient, en fait, pas les derniers.

Je suis aussi assez d'accord avec le fait qu'on a peur quand c'est important. J'ai peur pour ceux que j'aime, j'ai peur quand je tente quelque chose de nouveau dans un domaine où je veux être bon, j'ai peur pour mon boulot si j'y tiens, mais pas autant si j'ai déjà décidé inconsciemment que je voulais partir, …

J'ai tendance à trouver tout ça très juste, mais en même temps j'ai souvent de grands stress pour des trucs objectivement nazes, et je dois alors me raisonner avec une certaine violence, presque à me gifler, en me disant des trucs comme "non mais c'est complètement idiot, t'as aucune raison d'être stressée là". Généralement ça marche, mais ça n'en reste pas moins agaçant, d'avoir la sensation que je n'arrive pas à gérer un truc qui normalement ne devrait pas stresser. Exemple : j'ai zéro stress pour devoir avoir une conversation importante avec un proche, zéro stress pour parler devant 100 personnes, par contre aller faire le contrôle technique de ma caisse, j'en dors pas la nuit précédente, avec des pensées irrationnelles du style "le monsieur va me dire que je dois changer les pneus".

J'ai tendance à avoir peur avant, à anticiper tout ce qui peut arriver, au point de faire une insomnie, et le jour J j'assure.

Je suis assez d'accord avec ça. Le sentiment d'urgence nous pousse à la créativité. Beaucoup de gens fonctionnent comme ça (ça serait intéressant de connaître leur espérance de vie. Le coeur ne doit pas être ravi de ce peu de considération).

Toutefois. Les solutions d'urgence sont en général ce que j'appelle du bricolo bricolette. C'est pas solide, ça ne peut servir qu'une fois ou pas longtemps. C'est une rustine (fabriquée avec les moyens du bord) sur un pneu en fait.

Si possible mieux vaut se rendre compte que le pneu est usé et le changer avant qu'il n'éclate. C'est bien plus secure.

@Shanna En découvrant ton sujet j'ai davantage pensé à une situation apocalyptique qu'à un changement de pneu
Certes car je regarde trop de séries, mais aussi car je ne suis pas sûre qu'on connaisse vraiment la peur au cours de notre quotidien.
Si j'en juge donc par mon échelle, oui je pense que la peur peut nous permettre de trouver des ressorts insoupçonnés. A condition qu'elle ne soit pas paralysante ! Je pense que c'est une question de tempérament, voire d'instinct. La différence entre le personnage qui meurt au bout de 15 mns et celui qui est toujours là après 5 saisons

Je ne sais pas si cela me rend créative mais en tout cas, la peur me fait faire des trucs qui marquent...

Lapin aime bien raconter certaines de ces fois où "bah plus rien à perdre alors autant se lancer". Je suis plutôt réservée et introvertie. Et me présenter à des gens que je connais pas, devant tout le monde, bref l'angoisse la plus totale. Alors qu'une pendaison de crémaillère battait son plein dans la coloc de Lapin, tous les canapés étaient pris d'assaut par la seule partie de gens que je ne connaissais pas, sauf que je commençais vraiment à fatiguer et je voulais m'asseoir. Une seule place entre des gens que je ne connais pas du tout. Ni une ni deux, j'ai fini par dire "Bonsoir, je peux m'installer ? (Oui, bah y avait personne donc) Je suis la copine de Lapin là-bas le coloc de votre ami Machin." et après ils ont fait une partie de qui suis-je à laquelle j'ai participé. Et encore plus tard, ces personnes me saluaient en me croisant dans la rue. Lapin n'en est pas revenu que je m'étais installée au milieu d'inconnus. La fatigue a pris le dessus. ^^'

Du coup, je sais pas si ça me rend créative, mais le stress/la peur me fait faire des trucs qu'en temps normal, je n'aurais pas fait.

@Marcel a dit dans La peur rend créatif :

En découvrant ton sujet j'ai davantage pensé à une situation apocalyptique qu'à un changement de pneu

J'avoue que mon propre post de réponse était déjà pas mal HS

C'est pas courant quand même de vivre une situation apocalyptique .

Je me souviens pour mon oral de commerce au bac. Ma prof de commerce avait passé deux ans à me dire que j'étais une grosse nulle et que j'aurais pas mon bac. Vu que sa matière était un gros coefficient et que effectivement je galérais (se retrouver à faire des maths alors qu'on pense qu'on va apprendre des techniques de vente forcément....) Mais je m'accrochais. Et elle c'était juste une pourriture.

Bref.

Le jour de l'oral j'étais stressée comme tout. J'étais nulle, je le savais, la prof me l'avait dit et mes notes aussi. J'allais donc me ridiculiser et rater mon bac. C'était acté. Alors autant tenter le tout pour le tout !

Je suis arrivée en prétendant avoir vu un accident sur la route en me rendant ici et que ça m'avait choqué. Puisque le stress me rendait mal c'était parfaitement crédible. Les examinateurs m'ont gentiment proposé un verre d'eau et de commencer quand je le voudrais.

J'ai eu pile poil la moyenne et mon bac du premier coup. Ma très chère prof qui m'attendait au rattrapage a dû être très déçue de ne pas me voir. Surtout qu'elle m'avait bien promis qu'elle m'y attendrait.

Je ne sais pas si mon mensonge a incité les examinateurs à être plus souples. Mais je me suis bien rendue compte que quand j'étais désespérée j'étais tout à fait capable d'être "créative".

Je pense que j'ai vécu quelques situations de stress intense, où il y avait une question de vie ou de mort. Effectivement, on trouve des solutions, et on sait rapidement si c'est la bonne.

Par exemple aller courir sur la route face à un camion qui arrivait à toute allure avec mon bébé dans les bras pour aller sauver mon fils qui avait la sale habitude à cette époque de se jeter sous les voitures...

Je suis plutôt team:"la peur est mauvaise conseillère".

Donc je vais avoir du mal à être en accord avec l'assertion proposée en titre de topic.

La peur dévérouille peut être certain blocage chez certains ce qui permet d'envisager plus de solution. Mais de fait, ces mêmes personnes serait capables de la même chose en travaillant sur eux même.

En ce qui me concerne, il paraît que je fais partie des gens qui gardent la tête froide en situation de crise (je précise que ce n'est pas moi qui le dis).
Mais ce n'est pas une question de peur et de stress pour moi.