Le BDSM
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Il y a une question que je me pose en parfaite ignorante du sujet :
Comment la notion de sentiments est-elle gérée dans ce milieu ?
J'avoue que mon questionnement se base aussi sur cette difficulté que j'éprouve de dissocier sexe et sentiments ^^Est-ce qu'il existe des "couples" qui se forment et existent sans jamais aller plus loin que d'établir une confiance mutuelle ?
ah ! et au niveau du vocabulaire : j'ai vu que tu as utilisé le terme de Dom à plusieurs reprises. Est-ce qu'il existe d'autres termes spécifiques qui permet de différencier les rôles ?
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je me rend compte que j'ai accroché le "-1" par mégarde.
je te présente mes excuses. En effet, c'est pas mal, autant de réponses à un tel sujet.
ça montre sans doute que bien plus de personnes s'intéressent à ce sujet qu'on ne pourrait le penser. -
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@Artelise a dit dans Le BDSM :
Est-ce qu'il existe des "couples" qui se forment et existent sans jamais aller plus loin que d'établir une confiance mutuelle ?
Oui ! Il y a des gens qui sont liés par un contrat et qui ne se voient que pour les séances
@Artelise a dit dans Le BDSM :
Comment la notion de sentiments est-elle gérée dans ce milieu ?
J'avoue que mon questionnement se base aussi sur cette difficulté que j'éprouve de dissocier sexe et sentiments ^^Ouh là, c'est compliqué de te répondre et je ne suis pas la mieux placée pour le faire ^^ Mais chaque relation est unique et il y a plein de configurations. La façon de gérer ses sentiments dépend beaucoup plus de la personne elle-même que du "milieu", en fin de compte.
Tu as des gens qui sont amoureux, qui vivent ensemble et qui pratiquent le BDSM. Ils peuvent avoir plusieurs partenaires ou être exclusifs. Certains ont besoin de séparer complètement leurs activités BDSM et leur vie de tous les jours. D'autres vivent leur relation D/s tout le temps et ont un fonctionnement hiérarchique, protocolaire (comme le vouvoiement par exemple). D'autres encore ne sont pas en D/s 24/7 mais n'éprouvent pas forcément le besoin de tout cloisonner strictement. Il y a plein de possibilités et d'entre-deux.
A l'inverse, il y a aussi des partenaires de jeu qui ne sont pas en couple. D'autres qui font du BDSM sans avoir de rapports sexuels. Des Dom qui monnaient leurs services (ça, c'est plus les Domina en général) ou qui ont plusieurs soumis/soumises à la fois. J'ai même connu quelqu'un qui était marié à une personne vanille et qui avait un Dom à côté (toutes les parties étaient au courant). C'est comme partout, il y a vraiment de tout ^^
Personnellement je sais que je ne pourrais pas dissocier amour et BDSM. Je ne me verrais pas donner autant de moi à quelqu'un que je ne vois qu'une fois de temps en temps ou qui vit d'autres relations en parallèle. Je suis assez fusionnelle et pour moi, l'exclusivité entretient aussi le sentiment d'appartenance. Mais c'est ma vision des choses et il y a autant de réponses que de gens
@Artelise a dit dans Le BDSM :
ah ! et au niveau du vocabulaire : j'ai vu que tu as utilisé le terme de Dom à plusieurs reprises. Est-ce qu'il existe d'autres termes spécifiques qui permet de différencier les rôles ?
Oui c'est le terme générique pour les personnes dominantes. Après pour les termes plus spécifiques, chaque Dom/Domina choisit comment il/elle souhaite être appelé dans sa relation et le degré de protocole qu'il y aura (ou pas). En soirée, c'est plus le dresscode et l'attitude qui permettent de différencier les rôles au premier coup d'œil. J'espère avoir répondu à ta question, je ne suis pas très sûre ?
@Jabba-the-Hutt a dit dans Le BDSM :
Par quoi, pourquoi tu restes frustrée?
Parce que ça ne parle pas assez d'un sujet qui te tient à cœur?
Non, je suis frustrée par le manque de diversité dans les représentations. Mais ça rejoint ce que j'avais déjà dit juste au dessus et je suis d'accord avec la suite de ton message.
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@Miss-Audrey a dit dans Le BDSM :
J'espère avoir répondu à ta question,
oui, ça me donne une meilleure représentation du milieu. Merci beaucoup !
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@Miss-Audrey a dit dans Le BDSM :
ça, c'est plus les Domina en général
Ah ça, on en a une sur le forum
PS: le jeu du mais de qui parle-t-il? est lancé
PPS: cherchez pas, je délire -
Sujet intéressant.
J'ai clairement des fantasmes liés au BDSM (côté soumission), mais sans avoir réellement pratiqué, et sans imaginer "les vivre".
En fait, je me dis... Si je rencontre quelqu'un, déjà, la possibilité qu'on se plaise mutuellement est assez faible (oui, je suis une éternelle célibataire sans grande confiance en moi, pas besoin de polémiquer sur cette partie de mon message), alors en plus trouver quelqu'un qui soit compatible sexuellement avec moi... Ça me semble impossible.
Enfin, je veux dire, hors relation purement sexuelle. Parce que je ne suis pas du genre à débuter une relation "pour le sexe", je veux être amoureuse, il me faut de l'amour d'abord et avant tout. Et donc... Ben la majorité des gens ne sont pas attirées par ce type de pratiques, il ne faut pas se leurrer. Si je rencontre des personnes "hors milieu BDSM", il me semble peu probable que, oh, justement, miracle, elle soit tentée par le côté BDM du BDSM et qu'on s'y retrouve toutes les deux ! Ah oui, en plus, n'oublions pas, je suis queer : ce n'est pas un "mec hétéro cis" que je compte rencontrer, ce qui rajoute encore une complication XD !
Bref, ça restera probablement au rang de mes fantasmes. Bien sûr, avec de la communication, etc., pitèt qu'on pourrait tester des trucs, mais je doute du fait que j'explore un jour tout ce que je serais prête à tester -
Difficile de vivre une sexualité hors des sentiers battus quand tu crèches en France profonde comme c'est, je pense, le cas de certains d'entre nous. Pour dire que le BDSM comme d'autres formes de sexualités alternatives (partouzes, fétichisme, candau, échangisme, bref, ce qui se hasarde au-delà de la crampe du samedi soir), exige déjà d'être à deux, ensuite d'être d'accord sur le fond comme sur la forme, ensuite de trouver les partenaires ad-hoc et pour ça, qu'il y ait des lieux ad-hoc, qu'on soit enclin à la vie nocturne, donc c'est d'une, hyper-codifié et de deux, définitivement urbain.
J'ai pas mal d'heures de vol et les partenaires féminines avec qui j'ai expérimenté certains kinks fétichistes s'en sont allées ensuite, pas envie de remettre ça, qu'elles ont jugé bizarre, inquiétant, pas clair, on s'est quittés bons potes et puis voilà. Because le contexte moyen-montagnard, néo-rural, plus porté sur la fumette en matière de trips alternatifs (à quoi je suis complètement retors) qu'à un partage lingerie/nylon/spandex/menottes sur Dunlopillo - même sans effusions de bobos, ce qui n'était pas le but de mon côté, n'ayant aucun fantasme/envie/besoin d'avoir mal ni de faire mal.
Je ne critique pas le BDSM, je n'ai pas d'opinion arrêtée à ce propos, je pense que c'est quelque chose qui vaut sans doute d'être expérimenté lorsqu'on est branché sexe et que, comme exprimé plus haut, on a envie de vivre sa sexualité au-delà du missionnaire du samedi soir. Mais ça reste un univers très urbain et relativement élitaire.Sur l'aspect cinématographique, avant 50 nuances de Grey il y a eu La Secrétaire, dont je vous fournis ici le lien en streaming : https://ok.ru/video/9368930748935
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@parhasard a dit dans Le BDSM :
n'ayant aucun fantasme/envie/besoin d'avoir mal ni de faire mal.
Je pense que c’est fort réducteur comme vue du BDSM.
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@LeaPierce : Je n'ai pas dit que j'étais un expert en la matière, j'ai seulement écrit que cela (faire mal/ avoir mal) ne faisait pas partie de mes fantasmes. Je ne connais du BDSM que ce que j'en ai vu dans le film précité et dans du porno qui s'affiche sous ce thème, dont je pense (pour ce que j'en ai vu) que les scénars collent à une fantasmatique essentiellement fétichiste (soubrettes, sissies, cuir...).
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@parhasard Scoop, l’essence même du BDSM n’est pas faire mal/avoir mal.
C’est un poil plus psychologique que ça. -
@Jabba-the-Hutt : Alors, explique, approfondis
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S'agit-il d'une forme de mainmise psychologique sur quelqu'un dont la demande va dans ce sens ? -
@parhasard Il y a plusieurs type de BDSM
Par exemple :- la privation de sens > bander les yeux, attacher les mains... Beaucoup de couple "vanille" le pratique sans savoir que c'est du BDSM.
- domination/soumission/switch > un des partenaires est le dominant et l'autre le soumis avec des limites établies avec un mot de sécurité
- sadisme/masochisme > c'est là que les notions de douleurs sont le plus présentes de la simple fessée à la brûlure de bougie etc...
- Libertinage, exhib, shibari ....
En BDSM tu as énormément de choses et les catégories peuvent se mélanger.
Mais le point important c'est : la confiance qui permet l'abandon total.
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@Kallindra : OK, il s'agit donc de bien se connaître entre partenaires, dès lors qu'il y a cette nécessité de confiance.
Si je te comprends bien, on est là dans le jeu de rôles, aux fins de créer une tension érotique induite par tantôt l'attitude dominante, tantôt soumise ? En supposant que la fantasmatique des partenaires les ait amené.es à rechercher ces situations ?
Cette domination, va t-elle s'exercer, par exemple, en rabaissant verbalement la/le soumis.e ?
Question subsidiaire : à partir du moment où on est dans l'idée d'un jeu de rôles, où le dominant peut jouer le dominé la fois suivante (dans le second exemple que tu cites), comment la tension érotique va t-elle être amenée ?
Imaginons (on va rester pudiques car je pense à autre chose), elle me donne la fessée si elle me domine, la fois suivante c'est moi qui lui donne la fessée, est-ce qu'on ne reste pas là dans le prévisible ? -
@parhasard ce que tu décris ce sont les personnes dites switch qui aiment être l une ou l'autre des positions. Majoritairement on est soit soumis soit dominants.
Le verbal peut faire parti du moment que les 2 sont OK.Le jeu de rôle c est une catégorie du bdsm aussi. Ce n est pas tout le temps le cas.
Je ne vois bien ce que tu entends par prévisible.
Le sexe vanille est plus prévisible : preliminaires missionnaire levrette orgasme.... -
@parhasard a dit dans Le BDSM :
Pour dire que le BDSM comme d'autres formes de sexualités alternatives (partouzes, fétichisme, candau, échangisme, bref, ce qui se hasarde au-delà de la crampe du samedi soir), exige déjà d'être à deux, ensuite d'être d'accord sur le fond comme sur la forme, ensuite de trouver les partenaires ad-hoc et pour ça, qu'il y ait des lieux ad-hoc, qu'on soit enclin à la vie nocturne, donc c'est d'une, hyper-codifié et de deux, définitivement urbain.
Je ne comprends pas le rapprochement que tu fais entre tous ces éléments ? C'est possible de pratiquer le BDSM sans jamais aller en soirée et sans chercher d'autres partenaires. Il y a plein de gens qui le font. On peut aussi aller en soirée sans vouloir jouer avec d'autres personnes (il n'y a aucune obligation d'aucune sorte). Contrairement aux idées reçues, beaucoup de Doms ne sont pas partageurs et toutes les personnes soumises n'acceptent pas d'être "prêtées" ^^
Tout le monde peut pratiquer chez soi sans aller nulle part. (De toute façon les soirées sont épisodiques donc ça voudrait dire faire très peu de séances dans l'année, ce serait triste)
@parhasard a dit dans Le BDSM :
même sans effusions de bobos, ce qui n'était pas le but de mon côté, n'ayant aucun fantasme/envie/besoin d'avoir mal ni de faire mal.
La douleur peut être incluse dans les jeux et/ou les punitions mais elle n'est pas centrale, à moins d'être juste attiré par le SM. Effectivement, dans une relation D/s c'est la psychologie qui prédomine. C'est une domination physique et émotionnelle, sexuelle (ou pas, ou pas que), qui peut prendre des formes multiples. C'est difficile de faire des généralités parce que le "contenu" et les délimitations sont vraiment propres à chacun.
@parhasard a dit dans Le BDSM :
est-ce qu'on ne reste pas là dans le prévisible ?
Je plussoie @Kallindra. En général chacun a sa place définie et se sent bien là où il est, surtout dans les relations déjà établies. Mais pourquoi switcher serait plus prévisible que le reste ? A ce compte là, ça l'est encore plus quand la dynamique ne change jamais ou dans une sexualité vanille, non ?
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@Miss-Audrey a dit dans Le BDSM :
Je ne comprends pas le rapprochement que tu fais entre tous ces éléments ? C'est possible de pratiquer le BDSM sans jamais aller en soirée et sans chercher d'autres partenaires. Il y a plein de gens qui le font. On peut aussi aller en soirée sans vouloir jouer avec d'autres personnes (il n'y a aucune obligation d'aucune sorte). Contrairement aux idées reçues, beaucoup de Doms ne sont pas partageurs et toutes les personnes soumises n'acceptent pas d'être "prêtées" ^^
Tout le monde peut pratiquer chez soi sans aller nulle part. (De toute façon les soirées sont épisodiques donc ça voudrait dire faire très peu de séances dans l'année, ce serait triste )Oui, Ok, mais bon.... Plein de gens pratiquent le BDSM peut-être, mais je n'ai pas le souvenir d'en avoir rencontré. J'ai habité deux villes, une grande, une moyenne, plus la petite ville où je vis actuellement plus une tripotée de villages. Je n'ai jamais vu nulle part d'établissement où sur la vitrine était inscrit BDSM-friendly. Ne le prends pas mal, Audrey, mais le BDSM ça reste quand même un domaine d'initiés ?
Après, quand tu dis "tout le monde peut pratiquer chez soi sans aller nulle part". Je suppose, pour autant qu'on soit deux branchés sur le même trip, et ayant prélablement suivi la formation ad-hoc. Je ne sais pas ce que signifie être Dom ni soumis dans ce cadre-là.
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@parhasard Les gens qui ont un minimum d'intérêt pour ces pratiques trouvent facilement ce qu'on appelle des munchs pour pouvoir connaître et mieux comprendre ce qu'est le monde du BDSM. Le fait que tu n'aies rien vu de visible montre juste que tu ne t'intéresses pas à ce monde-là. Oui, comme il n'est pas marqué en gros sur les vitrines Queer-friendly ou autres. Je ne pense pas que les personnes dans le BDSM soient particulièrement dans la démonstration ou l'ostentatoire concernant leurs pratiques. C'est de l'ordre du privé, de l'intime.
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@parhasard a dit dans Le BDSM :
Oui, Ok, mais bon.... Plein de gens pratiquent le BDSM peut-être, mais je n'ai pas le souvenir d'en avoir rencontré.
Peut-être que si mais qu'ils ne te l'ont pas dit
@parhasard a dit dans Le BDSM :
Je n'ai jamais vu nulle part d'établissement où sur la vitrine était inscrit BDSM-friendly.
Non parce que les soirées sont assez confidentielles. C'est souvent sur inscription, par cooptation et/ou sélection préalable (en envoyant un MP à l'organisateur et une photo par exemple). Il y a aussi des soirées privées et là, on est au courant que si on s'est constitué un petit réseau et que les gens nous trouvent suffisamment dignes de confiance pour y être invités. Le but, c'est justement de ne pas attirer n'importe qui de mal intentionné ou d'irrespectueux.
Par contre, les Munch sont ouverts à tous puisque c'est simplement fait pour discuter, découvrir et faire découvrir le BDSM. Les infos se trouvent facilement sur internet en tapant "Munch BDSM + nom de la ville" sur Google, franchement c'est hyper accessible. Certains organisateurs demandent de s'inscrire avant, mais c'est juste pour savoir combien de personnes il y aura, c'est tout
En dehors de ça, je ne vois pas pourquoi il y aurait des établissements BDSM-friendly. Personne n'arrive dans un bar en disant qu'il est soumis ou Dom si ce n'est pas le sujet de la soirée ^^
@parhasard a dit dans Le BDSM :
pour autant qu'on soit deux branchés sur le même trip
Oui, ça c'est vrai et c'est le principal défi : trouver quelqu'un qui nous corresponde et en qui on peut avoir une confiance absolue.
@parhasard a dit dans Le BDSM :
et ayant prélablement suivi la formation ad-hoc
La plupart des gens se "forment" juste avec leur imagination, des lectures, des sites internet ou en participant à des Munch. On peut déjà explorer pas mal de choses rien qu'avec ces outils
Pour les pratiques un peu plus délicates, oui ça demande parfois de se former mais c'est quand même moins répandu. Par exemple, c'est possible de se former auprès des autres Doms qui font des démonstrations en soirée ou de prendre des cours pour certaines pratiques (comme le shibari). C'est technique, c'est cher mais c'est dangereux de mal encorder quelqu'un. Il faut apprendre à connaître un peu l'anatomie, bien choisir ses cordes, maîtriser les points d'attache, vérifier que tout va bien pour le partenaire, lui dire quels sont les signes d'inconfort à reconnaître etc. Je ne rentrerai pas plus dans les détails parce que ce n'est pas mon rayon à moi, mais on peut vraiment mettre l'autre en danger si c'est mal fait. Dans ces cas là, c'est super important de se former. Par contre il n'y a pas du tout besoin de ça pour attacher l'autre avec des menottes, un foulard ou que sais-je ^^ Il y a plein de choses qui peuvent être faites très facilement.
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Merci à toutes pour ces explications.
Ne me sentant pas l'âme d'un dominateur (j'ai trop tendance à culpabiliser quand, par maladresse ou négligence, je porte tort à quelqu'un) et moins encore d'un soumis (j'ai largué ma dernière ex en grande partie parce qu'elle jouait les autoritaires...!), je crois que j'aurais du mal à m'intégrer dans ce milieu disons, exigeant. Dont je comprends mieux le souci de confidentialité.