Le vaccin du laboratoire français Valneva disponible «probablement en mai 2022»
Franck Grimaud, Directeur Général & Chief Business Officer de Valneva, a confirmé avoir signé avec la Commission européenne un accord pour la fourniture de «60 millions de doses» à une vingtaine d'États membres de l'UE, «dont 24 millions de doses fermes commandées cette année».
«On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a-t-il indiqué, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard».
Le royaume de Bahreïn a également commandé un million de doses du vaccin du laboratoire franco-autrichien. «D'autres négociations sont en cours au Moyen-Orient, en Asie du sud-est, en Amérique latine. On espère signer d'autres accords d'ici la fin de l'année», a fait savoir le patron de l'entreprise aux 800 salariés, ajoutant que son vaccin était en outre «en cours d'enregistrement au Royaume-Uni».
Londres avait pourtant résilié en septembre dernier un contrat portant sur 100 millions de doses. Toutefois, l'État britannique a «supporté de manière très importante» le développement du vaccin de Valneva, a tenu à souligner Franck Grimaud, apportant au laboratoire des subventions pour réaliser ses essais cliniques puis pour construire une usine en Écosse, «qui aura la capacité de produire 100 millions de doses, avec de premières doses qui vont sortir au second semestre».
Petit retour en arrière :
"Un vaccin contre le Covid a bien été conçu en France !
Mais c’est la Grande-Bretagne qui l’a acheté et le fabriquera prioritairement pour sa population, faute de réactivité de l’Etat français.
Cette histoire est celle de la société Valneva.
L’exemple illustre l’état de délabrement de la politique de la recherche et de l’industrie de la santé, mais aussi l’incompétence des pouvoirs publics endormis. Non seulement l’Institut Pasteur a dû abandonner la course au vaccin, non seulement Sanofi a dû reconnaître son retard, mais la production du vaccin à virus inactivé de Valneva (VLA2001), qui arrive à la phase terminale de ses essais, n’aura pas même éveillé la curiosité du gouvernement.
Valneva est installée à Saint-Herblain, près de Nantes (Loire-Atlantique).
Son premier actionnaire est le groupe Grimaud, basé à Roussay (Maine-et-Loire), près de Cholet.
Franck Grimaud raconte dans Le Parisien :
"Moins de trois mois après avoir annoncé que notre vaccin allait bientôt entrer en phase de test, le gouvernement britannique nous a signé un premier contrat de précommandes.
Au total (…) c’est plus de 1,4 milliard d’euros que le Royaume-Uni aura déboursé pour une livraison de 190 millions de doses".
Avec cet argent, Valneva a pu financer ses essais cliniques, la construction d’une usine en Ecosse et recruter 300 personnes …
Pourtant, le gouvernement français avait été tenu informé de l’avancement des essais.
Christelle Morançais, présidente de la région des Pays de la Loire, explique dans un communiqué avoir écrit le 9 juin 2020 au ministre de l’Industrie "afin de l’alerter sur le formidable potentiel de la société Valneva".
Elle suggère alors de développer, en Loire-Atlantique, une filière de production française, avec l’aval de Franck Grimaud.
Christelle Morançais :
"Cette lettre et les relances qui ont suivi sont malheureusement restées lettre morte (…).
C’est un terrible sentiment de gâchis et d’incompréhension qui domine face à cet échec français et européen.Il est indispensable que l’Etat fasse preuve de beaucoup plus d’agilité et de réactivité pour soutenir et défendre nos entreprises à la pointe dans la lutte contre le virus".
Emmanuel Macron a promis un vaccin pour tous "d’ici la fin de l’année".
La France ira notamment quémander auprès de Moderna et d’AstraZeneca, deux firmes étrangères dirigées respectivement par Stéphane Bancel et Pascal Soriot : deux Français, qui ont dû quitter la France ankylosée pour poursuivre leur carrière.
La biotech Valneva, elle, a prévenu : la France et l’Europe (sans la Grande-Bretagne) attendront … 2022.La preuve que la France est dirigée non pas par un gouvernement mais par les grands groupes financiers internationaux."