Ce post est garanti à 100% sans trucage ni nonchalance. Vous pouvez y aller les yeux fermés.
Une bonne traversée des enfers avec en point d'orgue l'été 2019. La chute au sens propre comme au figuré puis la renaissance paradoxalement pendant le Covid. C'est ainsi que je qualifierais ma relation avec le sommeil.
L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Du coup j'ai un sacré avenir radieux. Le travail m'a définitivement déglingué quand j'ai commencé à faire des horaires différentes chaque semaine. Comme beaucoup. Les semaines à embaucher à 4h ou 4h30 sont devenue récurrentes et de plus en plus dur à supporter. Fallait se lever à 3h30 ou 3h45 en mode grasse mat' et petit à petit la veille de ces journées-là, le sommeil ne venait plus. Je décale mes heures pour essayer de pioncer, je décale encore, je décale, je danse sur du Ben Harper mais rien n'y fait, je commence à goûter les nuits blanches. Mon cerveau part de plus en plus en sucette, il est constamment en ébullition, un médecin m'a dit que j'avais un syndrome une fois. Pas le syndrome d'être con hein. Non non. Un truc allemand avec des X, des Z et des Y partout ou en gros je débranche pas les lampadaires que j'ai dans la tête et que ça fourmille sans arrêt comme une ruche qui fait des heures supp'.
Fin juillet 2019 pif paf pouf bienvenue à Racoon City. L'horreur. 2 nuits blanches et j'entame la 3éme. Sommeil à 2h du mat', réveil 1h30 plus tard. Au boulot. Mais quasi 3 nuits sans dodo c'était ma limite faut croire. Mon cadavre se change devant la glace, je me revois encore essayer de mettre mon slip à pois et galérer tellement j'suis hagard. Et boum. Retour en arrière, évanouissement, extinction des feux, retour sur la grille de départ. Bon ça dure une minute pas plus et la vue revient. 1 minute sans rien voir c'est flippant, l'évanouissement dure 5 secondes même pas et la prise de conscience plongée dans le noir dure 55 secondes genre. C'est long et flippant !
Mais bon comme j'ai été un imbécile toute ma vie et élevé dans le moule du "faut serrer les dents, pas de soins, pas de médecins, croisons les doigts pour que ça pète pas" bah je veux quand même aller au taf. Je go dans le jardinet pour fumer ma clope, je m'installe sur le petit muret et pirouette-cacahuètes je bascule en arrière, 2éme voyage au pays magique de Jojo la Frite.
Bref je vais quand même au taf, je passe une journée indescriptible tellement je comprenais rien et le lendemain j'arrête les frais après une autre nuit de souffrance, 2h environ de dodo mais à ce moment-là je suis sur une série cata sur 4 nuits donc 2 à zéro dodo. Du coup 1h avant l'ouverture du cabinet je suis chez le médecin et j'organise un sit-in. Médecin de famille qui m'a pas vu depuis 9 ans je crois donc depuis 2010 (nous sommes en 2019). Elle me reconnaît "Ouh dis-donc y a un problème si t'es là. Tu as bien grandi bel étalon" qu'elle me dit. No stress. No Nonchalance.
Du coup première au médecin en quasi 10 ans et là démarre la farandole des médicaments, somnifères pour mammouths. Faut dire que j'y allais sans les nerfs, sans énergie, amorphe avec la phrase "donnez-moi un truc sinon j'arrête les frais à ma façon". J'ai les petits somnifères tranquilles, on dirait que je bois un verre d'eau ça sert à rien. Je prends des bons morceaux pour adultes, Zopiclone et compagnie. Bah l'impression de siroter du Tropico, je dors toujours affreusement mal avec une nuit blanche sur deux. Et à ce moment-là je suis en arrêt pour 1 semaine qui sera prolongé jusqu'à 4 semaines en tout. Un arrêt de travail pour la première fois de ma vie, ça fait bizarre ! Puis on me file des trucs suspects avec des X, des Y et des Z, je sais pas je commence à scruter sur internet, je vois que c'est moitié à base d'excréments d'écureuils leurs trucs. Je dors et je n'attends plus 5 heures en moyennes pour m'endormir. Trop bien. Sauf que le matin, c'est beaucoup de sueurs, bouche pâteuse comme si j'étais sans arrêt bourré, je vire complotiste dans ma tête et je vois le dénouement de l'affaire Roswell dans le reflet du miroir de la salle du bain.
Je devais allez au médecin tout les 15 jours faire le point, renouveler, augmenter, freiner, etc et je commence déjà à ressentir une forme de dépendance à cette merde. Du coup fin 2019 avec toujours un sommeil à base de nuit blanche mais une fois par semaine au lieu d'une fois tout les 2 jours, je ne vais plus au médecin, je balance tout mes paquets de Chifoumi, de Chifodrine de calcium de faisan, de Barionyx d'adamantium à la poubelle et en avant la chanson.
Le Covid nous fait coucou en début d'année suivante, je lui demande si ça va, il me répond qu'il est là pour nous casser les couilles un petit moment, je lui dis que y a pas de soucis tant qu'il me fait rester à la maison car perso le confinement c'est un grand oui. Il me l'offre sur un plateau d'argile. Je prends chaque jour mon sac-à-dos et je pars dans mes champs environnants à des kilomètres pour lire au milieu des bouses de bovins. Le soir je suis fatigué, je dors rapidement. 5 ou 6 heures au moins. Dieu que c'est bon !
Depuis 2020 globalement et eu égard à 2017, 2018 et 2019 surtout, ben c'est plutôt correct voire même bien par séquence. Aujourd'hui je me frustre plus le week-end finalement. La semaine je me lève tout les jours à la même heure 6h du mat'. Je roule une heure pour allez au taf. C'est pas toujours des semaines reposantes avec 5 voire 6 heures de sommeil en mode perfect mais c'est du pipi de chimpanzé par rapport à "avant". Mais le week-end du coup comme ce matin et je le sais déjà demain matin bah c'est toujours réveillé vers 6h. Et quand j'ai le malheur d'ouvrir les yeux, c'est terminé, c'est festifoot d'entrée de jeu. Et c'est frustrant car j'aimerais tenté de pioncer jusqu'à 9h au moins ! Mais bon.
Bonne journée internationale du sommeil à vous. En espérant que les conséquences à long terme ne seront pas trop pénalisantes. C'est très sérieux cette histoire n'empêche.