@canaille-sympa a dit dans "La France, tu l'aimes ou tu la quittes"... D'accord ! :
Bizarrement, je n'ai pas l'impression de fonctionner par pays mais par ville (ou à la limite région) !
J'aime beaucoup ma ville natale et sa région, j'ai vécu plusieurs années dans le grand Est sans réussir à m'y sentir chez moi, j'aime les villes du nord de la France...
La seule ville hors France où je me suis sentie "chez moi", c'est à Bruxelles 
J'en parlais dans un fil sur Paris, les lieux ou nous vivons, on en parle souvent assez peu mais ce sont surtout des paysages. Or nous sommes des animaux très spécialisés dans la vue 
De fait, j'ai parcouru la France en large (hmmm oui, ok !), en long (moui aussi...) et en travers (bon à peu près...), et c'est beau ! Certes je pourrai trouver ça beau en soi, par l'émotion même des couchers de soleil du Finistère sur l'océan. Mais ça l'est également comparativement, même si j'ai aimé des paysages dans toute l'Europe, l'Afrique, l'Amérique (je regrette de n'être jamais allé en Asie pour le moment).
Mais le paysage du quotidien, surtout dans la durée... Les repères comme disait l'une ! visuels. Et l'horreur de leurs changements défigurant parfois !!!
Il y a un attachement qui se créé. Si l'on dit que les voyages forment la jeunesse, ce n'est pas parce qu'ils ne forment plus l'âge mur mais parce qu'il est plus facile d'être moins attaché lorsqu'on les temps sont moins longs. On le voit pour Kallindra. J'ai eu une amie, fille de militaire qui avait même le problème inverse. Elle n'avait jamais fait plus de deux ans au même endroit jusqu'à 17 ans et elle ne pouvait rester en place, elle stressait. N'était-ce pas visuel ?
Sans parler de s'expatrier, ce n'est donc pas évident de se délocaliser, tout court. L'un des personnages les plus importants de la recherche du temps perdu n'est-il pas le paysage ? Combray, Paris, Balbek... Et n'est-ce pas d'ailleurs le personnage le plus charmeur ?
Après, le titre est aussi très ouvert... Et d'ailleurs, le terme de citoyen du monde de Hornet y fait sa place. Je ne crois pas pour ma part à cette citoyenneté idéale, pourquoi pas d'ailleurs de l'univers. Je ne dis pas que je n'aimerai pas un voyage sur Mars mais il faudrait une terraformation très longue avant que je songe à y vivre, même pour 10 ans. Les paysages, le climat, ont participé à l'élaboration d'une culture, ainsi que l'histoire, les empilements générationnels de sons, de saveurs, de gestes, de sang, de sueur, etc. On peut, idéalement, idéologiquement, vouloir le nier ou en nier la valeur ou la portée mais je suis convaincu qu'il y a là une erreur. Et, pire que cela, que l'effacement des cultures et des frontières qui est tendanciellement désiré et se fabrique au profit de la culture, des biens culturels, marchandisables, est un risque plus qu'une solution.