Ce duel est désormais terminé, les loups-garous l'emportent sur les androïdes, victoire de @ayamé !
Nouvelle battle :
@Biquette vs @Egon
Extrait de Biquette
Mais, dans la chambre de l'ouest, la chambre noire, la lumière du brasier qui ruisselait sous les tentures noires à travers les carreaux sanglants était épouvantablement sinistre, et donnait aux physionomies des imprudents qui y entraient un aspect tellement étrange, que bien peu de danseurs se sentaient le courage de mettre les pieds dans son enceinte magique.
C'était aussi dans cette salle que s'élevait, contre le mur de l'ouest, une gigantesque horloge d'ébène. Son pendule se balançait avec un tic-tac sourd, lourd, monotone ; et, quand l'aiguille des minutes avait fait le circuit du cadran et que l'heure allait sonner, il s'élevait des poumons d'airain de la machine un son clair, éclatant, profond et excessivement musical, mais d'une note si particulière et d'une énergie telle, que, d'heure en heure, les musiciens de l'orchestre étaient contraints d'interrompre un instant leurs accords pour écouter la musique de l'heure ; les valseurs alors cessaient forcément leurs évolutions ; un trouble momentané courait dans toute la joyeuse compagnie ; et, tant que vibrait le carillon, on remarquait que les plus fous devenaient pâles, et que les plus âgés et les plus rassis passaient leurs mains sur leurs fronts, comme dans une méditation ou une rêverie délirante. Mais, quand l'écho s'était tout à fait évanoui, une légère hilarité circulait par toute l'assemblée ; les musiciens s'entre-regardaient et souriaient de leurs nerfs et de leur folie, et se juraient tout bas, les uns aux autres, que la prochaine sonnerie ne produirait pas en eux la même émotion ; et puis, après la fuite des soixante minutes qui comprennent les trois mille six cents secondes de l'heure disparue, arrivait une nouvelle sonnerie de la fatale horloge, et c'étaient le même trouble, le même frisson, les mêmes rêveries.
Extrait de Le Masque de la mort rouge de Edgar Allan Poe (Traduction par Charles Baudelaire).
Extrait de Egon
Il y aurait eu encore d'autres statistiques intéressantes à établir à Packingtown : celles des maladies ou blessures dont souffraient les ouvriers. Lors de sa première visite avec Szedvilas, Jurgis s'était émerveillé de la diversité des produits que l'on tirait des carcasses d'animaux et du nombre d'activités secondaires qui fleurissaient aux abattoirs. Mais il découvrait maintenant que chacune de ces usines annexes cachait un véritable petit enfer, tout aussi effroyable que les chaînes d'abattage qui étaient la source nourricière. À chacune correspondait une pathologie particulière. Si le visiteur pouvait émettre des réserves sur la réalité des fraudes et des escroqueries commises ici, du moins ne pouvait-il avoir aucun doute quant à l'existence des maladies, car les ouvriers en portaient les stigmates dans leur chair. En général, il suffisait de regarder leurs mains.
Dans les salles de saumurage par exemple, où le vieil Antanas avait attrapé la tuberculose qui l'avait emporté, il n'était pratiquement pas un seul homme dont le corps ne présentât quelque horrible mutilation. Pour peu qu'un ouvrier s'écorchât le doigt en poussant un chariot, l'égratignure risquait de devenir une plaie qui le conduirait droit dans l'au-delà. L'une après l'autre, toutes les articulations de ses doigts ne tardaient pas à être rongées par l'acide. Bouchers, écorcheurs, désosseurs, apprêteurs, bref tous ceux qui utilisaient des outils tranchants, avaient pour la plupart perdu l'usage de leur pouce, qui, à force d'être tailladé, n'était plus qu'un moignon de chair informe contre lequel ils appuyaient leur couteau pour le tenir. La peau de leurs mains était un lacis inextricable de cicatrices. Ils avaient tellement écorché de bêtes qu'ils n'avaient plus d'ongles. Leurs phalanges étaient si enflées que leurs mains avaient la forme d'éventails. Dans les cuisines, on travaillait à la lumière artificielle dans une atmosphère chargée de vapeur d'eau et d'odeurs écoeurantes où le bacille de la tuberculose pouvait se multiplier en l'espace d'une heure et survivre plusieurs années. Quant aux hommes qui, dès quatre heures du matin, transportaient sur leurs épaules des quartiers de bœuf de deux cents livres jusqu'aux voitures frigorifiques, leur besogne était si pénible que les plus vigoureux n'y résistaient guère plus de quelques années. Les ouvriers des chambres froides, eux étaient particulièrement exposés aux rhumatismes, qui avaient raison d'eux en moins de cinq ans. Que dire de ceux qui étaient chargés du délainage ? Leurs mains se décomposaient encore plus vite que celles des préposés au saumurage, à cause de l'acide dont on imprégnait les peaux pour les assouplir. Comme les ouvriers ne portaient pas de gants lorsqu'ils tiraient sur la laine, ils avaient les doigts entièrement rongés. I faut ajouter à la liste ceux qui fabriquaient les boites de conserve. Leurs mains, à eux aussi, étaient zébrées de plaies dont chacune risquait, en s'infectant, d'entraîner une septicémie. Rares étaient les emboutisseurs qui parvenaient à suivre la cadence imposée sans faiblir. Un moment d'inattention et la machine leur arrachait une partie de la main. Quant aux « hisseurs », comme on les appelait, dont la tâche consistait à abaisser le levier qui soulevait les carcasses du sol, ils passaient leurs journées à se déplacer au pas de course sur une poutre, la vue brouillée par la vapeur et l'humidité. Les architectes engagés par le vieux Durham n'avaient pas conçu les salles d'abattage pour la commodité des ouvriers. Ceux-ci devaient se baisser tous les deux ou trois pas pour passer sous une solive située à environ quatre pieds au-dessus de celle où ils couraient. Ils prenaient donc l'habitude de rester voûtés, si bien qu'au bout de quelques années ils marchaient comme des chimpanzés. Mais les plus mal lotis étaient les hommes employés à la fabrication des engrais et ceux qui étaient affectés aux cuisines. Les premiers, les visiteurs ne les voyaient jamais. En effet, l'odeur qu'ils dégageaient aurait fait fuir n'importe qui. Quant aux seconds, qui travaillaient dans des pièces embuées, ils avaient une fâcheuse tendance à basculer dans les cuves béantes dont le bord supérieur affleurait le sol. Quand on les repêchait, il ne restait plus grand chose à montrer au public. On ne s'apercevait parfois de leur disparition qu'au bout de quelques jours : leur dépouille, à l'exception des os, était déjà partie pour être vendue aux quatre coins du monde, sous forme de saindoux cent pour cent pur porc de chez Durham. »
Extrait de La Jungle de Upton Sinclair.
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Bonne lecture ! 







Un roman avec des créatures fantastiques (loup garou, vampires...)




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