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Bonjour et bon réveil....
Que cette journée vous soit douce comme le ......
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"De mon côté, englouti dans les ténèbres, caché, évitant de me faire voir, le laissant tout entier à son travail, je le regardais, pleurant parfois d'amour et de rage mélangés. J'ai passé des heures, ainsi, à le regarder, embusqué derrière une haie, au creux d'un fossé, dans les fondrières d'un chemin, derrière le tronc d'un arbre, en haut d'une pièce de terre d'où il ne pouvait me voir.
Impuissant, révolté, malheureux de le voir ainsi sacrifié, utilisé, commandé, impliqué dans le travail de la ferme comme un matériel parmi un matériel, j'ai serré les dents plus d'une fois à m'en faire mal à la mâchoire, retenu des sanglots dans le fond de ma gorge, à m'en tétaniser les cordes vocales, contenu ma colère et ma violence, à la sentir me travailler la poitrine, me déchirer le sternum.
C 'est là, dans ces champs, dans cette campagne normande, cette plaine d'Argentan, que j'ai appris le monde du travail, la misère des ouvriers, la pauvreté de leur existence, leurs déplorables conditions de vie, au quotidien.
J'ai découvert le cynisme des chefs de culture, des contremaîtres, qui parfois devaient leur promotion à l'usage que leurs femmes faisaient de leurs charmes auprès du patron propriétaire.. en respirant l'odeur des saisons dans les pièces de terre retournées, cultivées, ensemencées, travaillées par mon père.
Je venais juste d'avoir 10 ans, je devais m'emplir, en même temps que les poumons des parfums de la nature, l'âme d 'une pleine cargaison de révolte. Je ne crains plus d'en manquer jusqu'au bord de ma tombe.
Les tâches pénibles avaient fabriqué un corps à leur mesure : petit, râblé, sa musculature, développée quand il était jeune, avait stoppé la croissance osseuse.
À 20 ans, il portait 165 kilos sur les épaules : deux sacs de 50 et un "copain" de 65. Aujourd'hui, lorsque je le vois marcher, un peu en dodelinant, comme chaloupé par un poids qui n'est plus sur ses épaules, mais dont sa chair a vraisemblablement conservé la mémoire, je sens un pincement au coeur, une émotion, une petite peine.
Lorsque je le surprends, dans le village où j'arrive sans m'être annoncé, et qu'il traverse le bourg, la tête penchée, le visage vers le sol, le regard perdu vers les trottoirs où il marche, je me demande toujours à quoi il peut bien penser, ce qu'il a dans l'esprit au moment précis où je le regarde, quelles idées le préoccupent, le soucient, le distraient.
Je ne saurai pas, je ne saurai jamais.
Sa démarche est lourde, comme s'il devait encore et toujours se défaire d'une terre de labour, marchant dans les sillons gras, la glèbe collant à ses pieds. Ses épaules oscillent, comme en un roulis, gîte, tangage, mouvements qui conduisent son corps sur une onde imaginaire, improbable.
Sa silhouette est figée ainsi, comme elle l'était, à l'époque où il se rendait à son travail en mobylette, d'une étrange manière : étonnant cavalier sur une monture singulière, il ne variait pas dans sa manière d'enfourcher l'engin ni de le conduire. Sa posture ne changeait jamais, une jambe tendue, l'autre repliée, le torse droit, la tête légèrement inclinée, sa casquette avec la sempiternelle visière relevée et son visage impassible, quelles que soient les circonstances.
En hiver, je souffrais de le voir partir, même emmitouflé de vêtements qui finissaient par être troués, puis rapiécés et enfilés les uns sur les autres. Debout dans l'embrasure de la porte, j'avais froid et je le regardais partir dans l'air glacial et le vent coupant : il allait passer sa journée dehors dans des températures polaires..."Le corps de mon père (Michel Onfray).
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@Hornet Je vais me contenter d'être simple spectateur pour cette fois.
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@apis-32 Ce matin-nuit à 3 h plein sud, j'ai traversé la vallée du Guillec, j'ai longé la rivière, puis j'ai traversé rapidement le bourg de Plougoulm (commune avoisinante) pour me réfugier dans les champs (chemins) et retour au bercail.
je suis rentré à 4h 35 LOL. -
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1 h 25 sous un "petit soleil" ( lune),
Les deux luminaires sont souvent considérés comme les yeux du ciel, le soleil étant l'œil du jour(Ilygad y dydd chez les Gallois) et la lune celui de la nuit. Chez les Samoyèdes, la lune est l'œil mauvais du Ciel, le soleil étant l'œil bon. LOLEt pour terminer =>
LOL.
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Bernard Le Bouyer (ou Le Bovier) de Fontenelle, né à Rouen le 11 février 1657 et mort, presque centenaire (99 ans)..
Ceci explique cela...
LOL
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Plus de luminosité cette nuit.
Ciel clair, Aller-Retour Santec-Roscoff.
1 h 20.
j'ai pris le risque d'entrer dans le centre-ville, courir sur le port (je n'y peux rien si la transgression a toujours suscité chez moi une excitation.. Oups, confus)..
J'ai d'ailleurs croisé un individu à cet endroit, il a eu aussi peur que moi LOL.Je m 'attendais ceci dit à un "couché, pas bouger" mais finalement non.
Voilà le lieu de l'infraction =>
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@apis-32 Bien entendu.
Mais dans cette période trouble où l'on flingue les libertés individuelles, c'est pour éviter de me faire épingler par les prolos en uniformes.
Mais chut hein ? LOL