@apis-32 bien sûr, je ne pense n'avoir justement à aucun moment nié la réalité de ton vécu et de ton retour!
Ce qui me fait diablement tiquer, c'est qu'il y a une nuance de taille entre dire que, selon toi, la priorité est la prise en charge de malade, et dire texto que l'SDT et les abus constatés ne sont pas des problèmes actuels.
Si je m'emporte, c'est aussi que tu es généralement plutôt nuancée de ce que j'ai pu lire de toi, mais sur les questions psys, j'ai l'impression que ton histoire perso prend le pas. J'ai aussi une histoire familiale complexe et des proches ayant eux été, j'ose l'écrire, détruits par la psychiatrie. Dont deux personnes (mal) suivies par le CMP de mon secteur, et de graves défaillances du système de santé publique ont abouti au suicide de l'une d'entre elles alors que le CMP était alerté d'une TS et aurait du mettre en place un protocole suite à cette alerte. L'autre, pas suivie dans le publique, est décédée chez elle suite à une surdose médicamenteuse quelques années après être devenu un zombie une fois déclarée bipolaire par les psychiatres du privé.
Pour autant, je ne généralise pas, le monde dans lequel nous vivons est fait de nuances. Bien sûr, et heureusement j'ai envie de dire, que la psychiatrie et ses établissements remplissent aussi leurs missions. Loin de moi l'idée de dissuader quiconque d'y recourir! En revanche on peut aussi à partir de données rigoureuses admettre que la réalité n'est pas aussi manichéenne et reconnaître que les structures publiques souffrent, comme tout l'hôpital public, de manque de moyens, de considération, etc., amenant parfois des situations dramatiques imputables à l'inaction des pouvoirs publiques + le trop grand pouvoir que l'on confère aux psychiatres, autorité suprême de ces établissements (et pour rappel, y'a pas si longtemps, c'était les psychiatres qui menaient des thérapies de conversion pour les personnes homosexuelles)... C'est ainsi que l'on fait évoluer une société : en admettant ses forces mais aussi ses faiblesses, en entendant ses usagers insatisfaits toujours parmi nous, ou les proches qui restent, et en agissant une fois que des problèmes systémiques majeures sont détectés.
Ceci étant, navrée pour mon message ci-dessus plutôt piquant. C'est surtout parce qu'en généralisant, ici, tu nies le vécu de personnes dont j'étais/suis très proches. Et je ne souhaite pas plus que toi débattre, j'ai ici non pas débattu mais contredit tes dires et nuancé ton argument d'autorité avec ton expérience personnelle et ta source qui ne couvrent pas l'ensemble des situations prises en charge par la psychiatrie. J'espère que tu comprendras ma démarche ici, et qu'à aucun moment je ne juge ta situation, qui ne concerne que toi.
Je vous souhaite également, sincèrement, à ton fils et toi, de bénéficier de la meilleure prise en charge possible de manière continue et de (re)trouver un équilibre, un apaisement face à cette épreuve.