Amours d'automne
-
Le sexe, la passion, les amours déçues... qu'on soit d'accord, n'ont pas d'âge.
Mais au troisième âge, il arrive un moment ou la relation amoureuse devient plus facile et sereine.
Veuve, il a fallu du temps pour avoir envie de renouer une relation amoureuse.
Le premier prétendant est arrivé trop tôt. Consolateur, j'ai cru qu'il allait m'aider à passer le cap.
Malheureusement, le prince charmant s'est révélé psychorigide, ce qui ne pouvait convenir ni à mon tempérament, ni à mes ados.
je reconnais que je suis du type "mère tigresse" et qu'il n'était pas question que je lui laisse la place pour redresser l'éducation qu'il jugeait laxiste que j'avais donné à mes enfants.
Nous avons mis presque 5 ans à comprendre que nous n'arriverions pas à construire ensemble une vie sereine.
Après cela, je me suis inscrite régulièrement, et sans conviction, sur des sites de rencontre où je pouvais tchatcher, mais sans jamais m'engager, car je ne me sentais pas libre :
Mes enfants n'étaient pas sortis d'affaire...
Deux ans après la retraite, une rencontre s'est concrétisée... Pendant deux ans, nous avons vécu les week ends et ses vacances ensemble ( et oui, il est plus jeune que moi! )
Depuis août, nous vivons ensemble... et c'est une vie bien agréable :Un peu de sexe, beaucoup de tendresse, des projets communs...
En particulier, nous nous complétons pour l'installation, le confort et le bien-être de nos animaux : chiens, chats, tortue et bientôt les poules !Une passion commune : La danse occitane. Il ne connaissait pas du tout, mais à l'usage, il a aimé, et en plus, il est particulièrement doué : Il a appris la mazurka en une séance d'initiation et la dansé le soir, en bal. Vivement qu'on puisse y retourner !
Et puis, nous n'avons pas oublié que nous étions deux vieux célibataires !
Son petit bureau est en cours de réalisation dans une ancienne chambre, avec sa télé pour les matchs de rugby. Il a ses jeux sur téléphone quand je suis sur le forum.
On ne mange pas forcément la même chose... On se sent libres...Y a-t-il d'autres adeptes de amours d'automne ?
-
Je pense que si je m'étais retrouvée seule à la soixantaine,je ne le serais pas restée...
Mais après des années d'"aidante",tellement claquée,usée,que une seule envie,
respirer!
Et une fois la pente un peu remontée,j'ai pris conscience que je n'avais plus rien ni à donner,ni à partager!
Plus de mari,un fils parti lui aussi,un qui me restait,les petits,pas envie d'agrandir le cercle!
Et puis les ennuis de santé ,ça devient supportable seule,inimaginable comme
sujet à aborder!
Et cerise sur la tarte,le confinement! -
@Myra-flore
Sûr que le confinement n'a rien arrangé...
Mais il ne faut jamais fermer la porte définitivement ...
La vie offre parfois des cadeaux inattendus ... -
@apis-32 je suis trop jeunes pour être à l'amour d'automne mais c'est une bien belle histoire d'amours. Très peu de personne que je connais ayant ton âge parle librement d'amour. C'est d'un triste je trouve, à croire que cela s'éteint avec l'âge. Mais à te lire je suis heureux de constater que c'est seulement la vision qui évolue.
️
️
-
Ce que j'ai constaté c'est surtout, effectivement, une grande facilité des femmes d'âge mûr, et même très mûr, comme lorsqu'elles sont jeunes à trouver des partenaires, à en avoir le choix, au point d'en avoir même trop parfois. Ce qui contredit la légende urbaine, victimaire et donc bien utile à certaines, de la difficulté supérieure des femmes à vieillir et à en être impactées.
Ce sont surtout les hommes que j'ai vu en grande détresse sentimentale, affective, sexuelle. En grande solitude. De fait d'ailleurs, dans les reformations de couples à un âge avancé, je n'ai vu que des femmes avec des hommes plus jeunes, à l'exact opposé de la légende, tout aussi victimaire et utile, de l'injustice faite aux femmes par les hommes qui les 'jetteraient' quasiment toutes pour des jeunes femmes. A écouter ces légendes, il n'existerait d'ailleurs aucun autres hommes que des trumps.
Mais, effectivement, si tous les autres hommes sont radicalement invisibles, ils n'existent pas bien sûr ! ... Et donc la légende devient vrai, en oubliant les trois quart de la population
Bon, ce n'est pas le seul sujet ou la réalité est très loin des représentations.
Mais là se situe de vraies injustices, de vraies solitudes, qui plus est qualifiées d'inexistantes, voire méprisées et raillées...
Mieux encore, à chaque fois que j'en ai parlé, depuis plus de nombreuses années, on a supposé que je parlais de moi, et le mépris, les basses insultes et moqueries nauséabondes m'ont montré à quel point il est interdit aux hommes d'en parler (surtout de la part des autres hommes qui en profitent avec gourmandise pour étaler leur 'force' morale à eux, vrais hommes - au passage, en tapant donc sur plus faible si on suit leur logique -).
Un autre sujet parlait des tabous. En voilà un bien ancré socialement. -
@leo
Les solitudes existent aussi, et chez les femmes aussi, en grands nombre. Au 4 ième âge, il y a plus de veuves que de veufs, et elles ont souvent perdu un compagnon de 50 ou 60 ans.
Ce que je crois, c'est qu'on ne peut pas construire un couple avant d'avoir réussi à vivre bien la solitude.
Ce qui est tout un travail ... -
Dans mon souvenir, mais je rechercherai, c'est plutôt au-delà de 70 ans que les femmes deviennent plus nombreuses que les hommes à être seules (et encore cela ne signifie-t-il pas toujours solitude et misère affective !!! ). En dessous, à tous les âges de la vie, ce sont les hommes qui sont touchés par la solitude, l'exclusion, et la misère affective de 6 à 10 % plus fréquemment que les femmes. Mais c'est un sujet qui intéresse peu voire personne. Les hommes trop communs ont toujours été de la simple chair à canon, et, là-dessus, pas de changement depuis le néolithique, ni à venir.
Toutes, et je dis bien toutes les femmes que j'ai connu et qui ont eu des périodes 'seules' n'ont pas ou très peu connu la solitude. Toutes ont eu des relations, de temps à autres, d'un soir ou de quelques uns. Et toutes ont toujours cru (de bonne foi ?) que tous les hommes étaient comme ceux qu'elles rencontraient à cette occasion. Évidemment puisque les autres n'entrent pas même dans leur champ de vision et donc n'existent pas... simplement. Qui plus est, pour celles qui avaient des enfants, les besoins affectifs étaient 'lissés' au-delà des pics de rencontres occasionnelles. Ce qui n'est le cas de quasi aucun homme 'invisible'. J'ai en revanche connu des hommes 'visibles' qui collectionnaient ces femmes soit disant seules, avec ou sans enfants, avec une fréquence impressionnante, ce qui explique assez bien la sensation inverse que certaines peuvent avoir... Et le déni qui peut en découler.
Je comprends bien que cela mette mal à l'aise, mais cela ne révèle-t-il pas justement plus que tout le faible changement dans le regard sur le masculin et le féminin ? Les femmes ont le droit, voire même le devoir de se plaindre, de montrer leur fragilité (pas la jolie fragilité d'une larme devant un bébé qu'elles aiment valoriser chez les "Vrais Hommes" mais celle de l'insécurité, de la perte de repère, de la faiblesse sociale statutaire et financière, etc.), d'être simplement 'elles-mêmes'. Les hommes en ont en réalité, eux, l'interdiction, sous prétexte de naturalité, d'essentialisation de la virilité, ce qui est un hallucinant aveuglement, à mon sens bien utile et confortable... aussi bien pour la quasi totalité des femmes que pour le tiers des hommes qui en profitent allègrement...
Alors l'amour en automne oui, mais pour qui en réalité, dans les faits ?! Car l'automne demande aux hommes encore plus d'effacement, de silence, de retrait, sous prétexte de dignité, de force, de maturité, voire de sagesse... quelle mauvaise farce, et surtout quelle ignominie de l'espèce humaine.