PUSH IT TO THE LIMIT
WALK ALOOONG THE RAZOR'S EDGE
BUT DON't LOOK DOWN JUST KEEP YOUR HEAD...
OR YOU'LL BE FINISHED

Quelle musique, c'est incroyablement animant.
C'est pas mon Al Pacino préféré même si c'est celui pas de mal de mes copains.

Mais, avec le recul, c'est quand même un film qui aborde des thématiques sympathiques (ça rime en plus). Par rapport à son influence sur la jeunesse, c'est vrai que j'ai jamais vraiment compris pourquoi il était érigé comme un modèle le Tony Montana.
Avec le temps, j'ai toutefois compris certains éléments, avec l'aide d'autres oeuvres que j'ai regardées.

spoil certaines citations/scènes du filmD'un côté, tu as la promesse d'un rêve américain, d'une ascension sociale fulgurante qui obéit à la fougue de celui qui sait oser. Aussi bien sur le plan économique ("j'ai les mains faites pour l'or et elles sont dans la merde") que social ("d'abord le pouvoir, puis l'argent, puis les femmes")

De l'autre, c'est aussi un film qui renvoie peut être à des codes d'une société qui était plus dure, plus machiste.
Parce que Tony c'est aussi celui qui a des "limites morales" lorsqu'il refuse de tuer des enfants, celui qui est le protecteur de la famille lorsqu'il distribue son argent à sa famille et qui veut surprotèger sa soeur dans une folie presqu'oedipienne.

J'ai tout de suite détesté le personnage personnellement. Mais, il correspond fidèlement à l'iconographie du gangster paradoxal à la fois ombre et lumière, qui essaie de construire sa morale et d'obtenir son salut dans un univers mafieux sans foi ni loi. Ce qu'on retrouve d'ailleurs dans pas mal de médias, que ce soit les films, les séries ou les musiques (les rappeurs qui présentent des personnages qui vendent du shit et rackettent mais c'est pour mettre la daronne à l'abri vous comprenez..).

spoil du Parrain et des Sopranos, donc cliquez pas si vous les avez pas vusComme Vito Corleone qui construit son ascension en construisant un réseau politique tentaculaire et en protégeant son quartier (donc l'assassinat, certes, mais pour la bonne cause) mais qui s'interdit fermement le business de drogues et de prostituées.
Comme Tony Soprano, qui, est le roi des sept pêchées capitaux mais qui est quand même sujet à des crises d'angoisse et qui a désespérément besoin d'une rédemption hebdomadaire chez une psychiatre.

Mais, Tony, c'est aussi un personnage qui aurait pu avoir sa place aisément chez Scorcese avec les Jordan Belfort, Sam Rothstein ou Jake LaMotta qui illustrent très bien le concept de grande ascension = grande décadence et les dommages de l'hubris comme on peut la voir dans les tragédies grecques.

Enfin, sur le côté réalisation, j'ai pas grand chose à dire. L'histoire est belle; le rythme du film est sympathique; et les montages électriques et exaltés avec des musiques bien années 80 bien disco comme on peut en voir dans Rocky IV ou Top Gun sont fantastiques.

Alors, c'est un film que je n'ai vu que rarement, donc, c'est tout à fait possible aussi que je n'aie que très peu compris les thématiques du film et que je sois passé à côté de beaucoup de scènes importantes/messages du film.

Qu'à cela ne tienne, quand je pense Al Pacino, je revois toujours le Parrain I et II en premier, puis l'Avocat du Diable et Heat. Mais, Scarface arrive toujours bon dernier.