@leo
Tu as raison : j'ai pensé le terme religion à travers le prisme universaliste chrétien, ayant été un tantinet influencée par ce dernier dans mon enfance.
Je dois préciser que c'est moi à 7 ans qui ai voulu aller au catéchisme, mes parents, pourtant athées, ont accepté, se disant que ça me passerait comme ça m'était venu.
Ce fut le cas pour la religion, mais pas pour le désir de lire différents écrits ( autres que chrétiens ) à visée spirituelle.
La religion est certes un lien social identitaire, mais elle ne réunit et ne lie que les membres qui la pratiquent. " Identitaite ", tu le dis bien, ne concernant qu'une communauté et non la société toute entière. Alors, quid des autres citoyens, athées et agnostiques ?
Ils en disent : les pauvres, ils ne savent pas. Il faut leur ouvrir les yeux, de gré ou de force, à ces sauvages !
Christianisme et Islam sont des religions prosélytes qui veulent imposer leurs diktats à l'ensemble du monde.
Si les pratiques du culte étaient vraiment autre chose que des mouvements sans portée et des gestes sans efficacité, comme tu dis, notre France, " fille aînée de l'Eglise ",
comporterait de nos jours beaucoup plus de fidèles. Or, nombre de citoyens rejettent la religion et ce n'est pas la laïcité qui est en cause, mais bien les dogmes qui la composent.
" Le dieu n'est que l'expression figurée de la société ": dans la même société, bien qu'ils aient le même Dieu et le même porte-parole,Jésus, catholiques et protestants se sont livrés une guerre impitoyable qui a fini dans un bain de sang à la saint Barthélémy.
" Une quête libératrice "? Le catholicisme est la seule religion où les prêtres n'ont pas le droit de se marier.
Les autres chrétiens, protestants et orthodoxes, le peuvent.
Quant à la place des femmes dans le catholicisme, elle est loin d'être enviable, encore de nos jours. Elles n'ont pas droit à la prêtrise, chez les protestants oui.
Les épouses doivent accepter que leurs maris les trompent ( c'est dans la nature de l'homme et que de l'homme, paraît-il ) mais elles surtout pas : ce serait péché de luxure !
Je schématise, mais c'est bien ainsi que le prêtre a parlé à une amie qui voulait divorcer parce que son mari la trompait allègrement.
Tu cites Durkheim pour qui dieu est justement devenu la société.
Spinoza a lui aussi exprimé ses idées sur la politique, des idées très avant-gardistes car laïques : il sépare le religieux du politique.
Pour lui, il faut repenser les conditions qui permettent à l’homme tel qu’il est, et non tel qu’il devrait être, d’atteindre au mieux la paix, la sécurité et la liberté.
Il avait une vision déjà démocratique en parlant de " la puissance de la multitude ".
Spinoza est reconnu et loué par ses successeurs, notamment Deleuze qui le surnommait le « Prince des philosophes » et Bergson
qui a dit que « tout philosophe a deux philosophies : la sienne et celle de Spinoza ».
La spiritualité amérindienne : je m'en réfère entre autres au discours du chef Seattle ( (1786-1866). Un extrait :
" Toutes choses se tiennent. Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre.
Tout ce qui arrive à la Terre arrive au fils de la Terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie, il en est seulement un fil.
Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même ». Un credo repris par les écolos.
Il est vrai que d'autres s'en sont servis pour en faire, comme tu dis : une reconstruction un peu romantique, voire new age.
Bah, ça ne fait de mal à personne (ou peu). Il y a pire comme reconstruction(s).