J'ai beaucoup d'affection pour Aurélien, c'est un astrophysicien quanticien et philosophe plus que brillant ! Un génie. Mais je dois rejoindre un peu Pascou. Il est proche de la tendance Rabhi, sur la sobriété mais aussi sur une dynamique spirituelle modérée (mais avec ce fond de new age parfois sympathique, parfois K.Dickien...). Une écologie bien comprise, qui comprend, très très progressivement, qu'il faut aller plus loin... Non, encore plus loin... allez encore !!
Et qui prends ses sources, sans remonter à Husserl ou Heidegger (on pourrait même préférer des français du 19e tel qu'Eugène Huzard ou Elisé Reclus), dans des penseurs précis de cette tendance à savoir Ivan Illitch et André Gortz. Une critique radicale de la technique et surtout concrète, tel sur que la voiture, le gaspillage, la fin du travail et l'emploi pour l'emploi, ou la condition animale déshumanisante...
Aurélien en a lu une bonne part, il est aussi proche de penseurs allemands tel que Hans Jonas et Jurgen Habermas évidemment, même s'il perçoit les difficultés, voire les limites, que pose la démocratie participative de ce dernier à l'action énergique et volontaire qui devient de plus en plus urgente et de moins en moins envisageable dans ce régime organisationnel.

Etre un génie peut permettre d'envisager des théories géniales en sciences dures, sur des phénomènes objectifs. Mais l'écologie politique traite de l'humain et de sa subjectivité, de son intersubjectivité extrêmement inertielle (la relativité générale à côté, c'est du pipi de chat - de Schrodinger bien sûr - 🙀 ) et beaucoup a déjà été dit et imaginé. Depuis Illitch et Gortz, repris par Rabhi et de si nombreux autres, dont même des libertaires comme Onfray, l'action des petites fourmis que nous sommes pour changer chacun le monde à son échelle est devenue un leitmotiv. Mais également un aveu d'impuissance face à la complexité de la civilisation-monde.
L'agacement, la colère, le ton commence à monter car les masques, nombreux, de la 'nature' humaine ne tiennent plus. Le roi est nu. Oh ! ils étaient tombés depuis longtemps ces masques, certes ! mais dans la conscience de quelques minutes, de quelques heures. Or ils en viennent à être grimaçant comme celui de sganarelle, en permanence. Leur présence devient obsédante, et c'est là que l'être humain se tend, déglutis, sent le roussi, cherche, tout en faisant mine de continuer à sourire, à manger,

, une solution, un peu stressé... un peu plus, un peu plus... Les remarques aux autres deviennent moins amènes, plus acides, plus vives.

Et Aurélien le perçoit, comme de très nombreux écologistes, mais bien d'autres également d'ailleurs.

Un des responsables hollandais des négociations sur l'arrêt de la pêche électrique que pratique massivement les pays bas, expliquait, décomplexé, qu'il savait que le poisson se raréfiait à cause, en partie de ce mode génocidaire de pêche, et que "justement" les pêcheurs hollandais voulaient en profiter avant qu'il n'y en ait plus ! ....

La notion de non humain trouve ses sources dans les travaux de Jonas et Habermas sur la nécessité d'une fin de l'humanisme, mais plus précisément et spécifiquement au spécisme de Peter Singer : https://ethiquepratique.wordpress.com/2011/11/15/peter-singer-et-lethique-des-non-humains/
Et oui, essentiellement, il s'agit des animaux non-humains. Les plantes sont à interroger, voire les minéraux mais dans un second temps et en fonction des avancées, non seulement des travaux scientifiques sur les notions de vie et de sens, de sensation, mais également en fonction des évolutions éthiques et de leur rythme.