La scène orgiaque dans le film peut surprendre ( sacré Nicolas dont le penchant pour les choses libidinales est sans complexe assumé, dans ce film comme ailleurs ).
Elle y a pourtant bien sa place car le retour dans le passé de Victor ( Daniel Auteuil ) a lieu en 1974.
Or, les années 70 ont été le théâtre de moult débordements libertaires qui ont mis trop souvent le plaisir sexuel en avant au détriment des affaires du coeur :
" Sexe, drogue et rock'n'roll " était un leitmotiv à cette époque : cela est bien montré dans le film, mais sans s'appesantir dessus, ce qui aurait été lourdingue.

Ce film me fait penser à " l'insoutenable légèreté de l'être " de Milan Kundera. Quel rapport ?
Pour moi : dans le ballet incessant entre gravité et légèreté qui se joue en nous et nous fait souvent souffrir.
Les personnages dans le livre réalisent qu'elles sont pareillement insoutenables et en aucun cas le fruit de choix réfléchis.
Ainsi en est-il dans le film. C'est surtout le personnage de Margot ( Doria Tillier ) qui m'y fait penser :
Margot joue avec désinvolture avec les coeurs mais révèle aussi sa profonde souffrance.

L'insoutenable légèreté de l'être de Kundera, 4ème de couverture :
«Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ?
Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein !"
Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite.
Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli.»

Doria Tillier : une grande fille d'1,80 m au charme indéniable.

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