Tsiganes: Sur la route avec les Rom Lovara de Jan Yoors

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Quatrième de couverture:
Une ville des Flandres dans l'entre-deux guerres.
Un gamin fugue pour rejoindre une compagnie de Tsiganes qui passaient par là : une famille de Rom Lovara, ces dresseurs de chevaux qui sont considérés comme l'aristocratie des Fils du Vent. Les parents du petit fugueur le font rechercher, longtemps en vain ; quand ils le retrouvent, il leur explique qu'il ne veut plus aller à l'école, qu'il veut suivre ses amis les Rom sur la route. Et, chose incroyable, on le laisse repartir.
Devenu un Rom parmi les Rom, Yoors en racontant sort aventure livre ce qu'on ne trouve dans aucun ouvrage : la vérité d'une culture dont les Tsiganes ont toujours caché les secrets - car ces affamés de liberté se font un devoir de mentir à ceux qui les interrogent... Dès lors s'explique-t-on que ce livre-culte, à peu près seul de son espèce, trouve grâce aux yeux des Tsiganes eux-mêmes ; et soit considéré par quelques autres comme un bréviaire de l'insoumission.
"Le livre que vous allez lire est contagieux. Un mystère fait qu'il s'adresse à chacun de nous intimement. Il rejoint nuitamment nos rêves censurés de jungle et de fuite... Nous sommes tous des nomades contrariés. " Jacques Meunier.

C'est un livre que j'ai découvert un peu par hasard. Je dis un peu car en fait, je cherchais un livre comme la suite de celui là (qui raconte une partie de la Seconde Guerre Mondiale au sein des communautés Roms).
Ce livre parle d'un enfant qui trop curieux ou, je dirai peut être plus justement, assez curieux, se retrouve à vivre avec les Roms. La quatrième de couverture est un peu mensongère à mon avis, puisqu'il s'agit plus, pour moi, d'un enchaînement de circonstances que d'une fugue. On nous fait croire également que les parents recherches l'enfant en vain alors que les évènements entraînant son premier retour ne sont pas dû à cela. Je n'aime pas les quatrième de couverture et celle là me déplaît particulièrement en fin de compte 😤. J'aurais envie de critiquer quasiment toutes les phrases qui s'y trouvent mis à part la citation de Meunier.

Ce livre écrit à la première personne retrace une partie de la vie de son auteur. Il est donc question d'un roman autobiographique couvrant la période de 1934 à 1940.
Jan Yoors était un artiste belgo-américain (Anvers, 12 avril 1922 - 27 novembre 1977). Il a touché à beaucoup de domaines : photographie, peinture, sculpture, tapisserie, écriture.
Yoors est né à Anvers dans une famille d'artistes cultivée et libérale. À l'âge de 12 ans, il quitta sa famille pour suivre une troupe de Gitans qui l'emmena dans une pérégrination de 10 années à travers l'Europe orientale et les Balkans. Le livre qui raconte les souvenirs accumulés pendant cette période fut publié en 1965 ; il est considéré comme une source essentielle d'information sur la vie des Gitans, vue de l'intérieur de leur monde.

Je vous mets ici l'article Cairn.info ayant pour titre Les ambitions anthropologique de Jan Yoors pour ceux qui le souhaite.

Mon avis bien qu'en fait, je ne fais que le donner depuis le debut. Ne vous attendez pas à retrouver comme dans un roman autobiographique classique, les dates, les lieux, les détails, j'ai même un doute sur la chronologie des évènements parfois. Mais ce livre apporte une vision différente de cette communauté, amène également à repenser certaines idées, réflexions, ... Et en quelques sortes pour ceux et celles qui s'interrogent, réponds à des questions que l'on s'est posées ou que l'on aurait pu se poser. C'est un beau livre, qui se lit facilement... J'y ai adoré certains passages, idées très philosophiques dans l'esprit et véritablement simples en définitive. Peut être trop justement pour que l'on ne les oublie pas facilement.

Quelques citations/passages que j'ai aimé😉
"Un jour, pendant que je m’occupais des chevaux, Pulika me demanda à brûle-pourpoint : « Qu’est-ce qui est plus grand, le chêne ou le pissenlit ? » Il aimait à poser ce genre de question. Pressentant un piège, je cherchai à gagner du temps ; mais il me pressa de répondre. Je dis d’un air fin « le pissenlit », tout en sachant que c’était idiot. Pulika hocha la tête. La réponse qu’il attendait était « celui qui donne le meilleur de lui-même ». Un pissenlit arrivé à maturité est plus grand qu’un chêne rabougri. La question de taille ou d’utilité n’entre pas en ligne de compte. Ce qui importe, c’est de se réaliser pleinement en restant fidèle à sa nature.

"Que tes vêtements se déchirent et tombent en loques mais que ta santé soit bonne et que tes vœux soient exaucés"

"La "leçon" continua jusqu'à que le bambin se sentit capable de continuer à insulter, indépendamment de la peur légitime des conséquences. Le but de ce jeu était de lui enseigner à ne pas s'empêcher de faire ce dont il avait envie par peur d'un châtiment corporel et à entraver toute disposition à la couardise. La seule forme de discipline que les Lovaras reconnaissaient en fin de compte était l'autodiscipline, c'est à dire une discipline faisant appel à la responsabilité."

Très bien noté malgré très peu de lecteurs sur différents sites (sens critique, booknode, Fnac, Babelio...), je le recommande vivement.

Avez-vous lu ce livre? Si oui vos avis m'intéressent, alors n'hésitez pas à répondre à ce topic même si vous avez détestez (je dirais même surtout). Si non, en avez vous déjà entendu parlé et quels sont les échos ? Vous donne t il envie de lire? Et bien-sûr la plus importante des questions pour moi ce soir Quelqu'un sait il où je peux trouver la suite de ce roman La croisee des chemins, La guerre secrete des tsiganes 1940 1944? (Je désespère il est impossible à trouver en français 😓😓😓)