Mon amie, tu es partie sans bruit, presque sur la pointe des pieds.
Tu m'as demandé de te sortir de là, m'a reproché de ne rien faire pour toi.
Comment pouvais-je lutter contre la raison de ces médecins? Ils m'ont persuadée que c'était pour ton bien.
Je ne voulais pas te voir souffrir, même si j'avais envie de t'emmener avec moi.
C'est dans les livres que se termine ainsi parfois la vie, sans douleur malgré la maladie, sur des routes fleuries et ensoleillées.
On te soulageait et c'est pourquoi tu avais encore cette force de te rebeller.
Si j'avais pu je t'aurais emmener avec moi et, malgré le froid, nous aurions encore mis nos pieds dans le sable et dans l'eau, juste pour se rappeler les jours heureux, les jours à deux, à trois et plus parfois.
Sur une terrasse nous aurions manger un plateau de fruits de mer.....du moins toi, et tu te serais peut être régalée. Je dis bien peut être, car tu mangeais si peu dernièrement.
Ta rage de vivre m'a fait mal, car il était trop tard, trop tard pour te soigner, trop tard pour te sauver.
Tu as toujours ignoré ces alertes, toujours repoussé les soins dont tu avais besoin, toujours fait qu'à ta tête, te détruisant à petits feux.
Et tu es arrivée au point de non retour, par ta faute.
Je t'en veux pour cette négligence, je t'en veux pour m'avoir culpabilisé de ne pas t'emmener, je t'en veux pour être partie ainsi.
Tu étais mon amie et tu m'as laissée seule, d'un coup, désemparée sur le bord de ton lit.......tu es partie, endormie pour toujours.
Je t'aime Véro et je ne t'oublierai jamais.