@Artelise a dit dans Les Aventures de Tintin (série de BD) :
J'ai tout de suite aimé le côté épuré des dessins qui pouvaient néanmoins être très riches en détails. J'ai aussi apprécié que les phylactères ne prennent jamais le pas sur le dessin, ne donnant que le strict nécessaire en terme d'information pour que l'on comprenne les tenants et les aboutissants du récit. Ce qui donnait une aventure relativement rapide à lire; or c'était justement ce dont j'avais besoin à l'époque.
C'est le principe de la ligne claire. Imposée d'abord par les contraintes techniques de l'impression dans les années 20, elle a permis à Hergé de developper ce style épuré où on évite la surcharge de l'image avec trop d'objets ou de variations de couleurs.
A l'époque, je ne me posais aucune question sur le "fond", c'était le côté aventure qui me plaisait et l'humour.
Moi non plus, mais en grandissant, j'ai commencé à me poser des questions : du genre "pourquoi y a-t-il tant d'anachronismes dans L'Ile Noire ?" ou "pourquoi dans Au Pays de l'Or Noir, le Capitaine Haddock n'apparaît qu'à la fin de l'histoire ?".
Oui, les albums "Tintin et les Soviets" et "Tintin en Amérique" peuvent paraître choquants à nos yeux. Mais il ne faut pas oublier qu'ils sont surtout le reflet d'une époque et de sa mentalité. Et si certains aspects de ces albums sont troublants, voire choquant à nos yeux, c'est aussi le signe et le témoignage d'une évolution dans nos modes de pensées.
Tintin au Pays des Soviets a longtemps été considéré comme une pure fantaisie car, pour l'écrire, Hergé ne s'était inspiré que d'un seul livre : Moscou sans voiles par Joseph Douillet. Mais ce dernier avait été diplomate en URSS, et avait bien compris le fonctionnement du régime. Et on sait aujourd'hui, qu'au contraire, de nombreuses scènes sont cruelles de vérité, avec notamment une évocation de ce qui allait devenir l'Holodomor.
J'aime beaucoup l'éclairage que @Angelina-0 nous apporte.
Missi
Mes albums préférés sont ceux, grosso modo de la troisième période ; Le Crabe au pinces d'or jusqu'à Tintin au Tibet.
La plupart de ces albums ont été écrits après la guerre, quand Hergé a fondé sa propre maison d'édition et bénéficiait donc d'une liberté totale.
Pour ma part, ma période préférée est plutôt la deuxième période, et notamment Le Sceptre d'Ottokar.