Photos prises aujourd'hui de mon ciel aveyronnais vers 18h.
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Photos prises aujourd'hui de mon ciel aveyronnais vers 18h.
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C'est parti mon kiki, voici mon texte.
Inlassablement, elle déambulait dans les couloirs de l'hôpital psychiatrique où elle était enfermée depuis de si nombreuses années.
Elle y fut emmenée de force, un jour de fin d'hiver, ce jour qui sera le début du sien, fermement maintenue par plusieurs infirmiers tant elle se débattait comme un beau diable.
Ils la jetèrent dans l'ambulance qui la conduisit dans ce qui ressemblait bien plus à une prison qu'à un lieu de soins.
La raison de son internement ? L'amour, oui l'amour qui lui a fait perdre toute raison ou plutôt la fin de ce qui tenait en vérité plus de la passion, celle qui dévore jusqu'à l'âme.
Car du jour où son amant a préféré rompre parce qu'elle exigeait qu'il quittât sa femme pour elle, elle a sombré dans la folie.
Dans son délire, une terrible paranoïa, son ex amant était devenu son pire ennemi. Savez-vous qu'elle allait jusqu'à le harceler la nuit sous ses fenêtres ?
Le temps inexorablement a eu raison de ses souvenirs. Elle a fini par glisser dans l'oubli de ce qu'elle fut : une sculptrice et artiste-peintre, certes décalée, mais de très grand talent.
Elle n'était pas devenue l'ombre d'elle-même, non, elle n'était devenue qu'une pauvre poupée de chiffon, inexpressive et imperturbable dans son indifférence au monde.
Dans le champ de sa conscience, nulle fleur ne s'y épanouissait, il était devenu un désert infini.
Au bout de 30 longues années passées dans la prison d'un corps automate, elle mourut dans la plus grande des solitudes.
Et pourtant de nos jours, personne n'a oublié son nom : Camille Claudel, encore moins celui de ce terrible amant, Auguste Rodin, avec lequel elle vécut des amours tumultueuses...tueuses...
Quand j'admire ses oeuvres, c'est toujours avec le coeur " gros ", surtout devant sa femme accroupie et son implorante.
Cet animal me fascine : j'aimerais être réincarnée en loutre .
Adieu, veaux-vaches-cochons, le pot au lait est maintenant complètement versé ! me dis-je en savourant quelques douceurs dont je savais que j'en paierai le prix fort sur mes hanches.
Je n'irai plus au bois, les lauriers sont coupés et mon gentil coquelicot se meurt d'ennui de n'avoir point de temps en temps, d'un compagnon bleuet la sensuelle présence, il en ferait vibrer ses pétales écarlates.
J'en avais pourtant, vous devinez quoi, bon, pas dans le caleçon bien sûr, mais sous le chapeau, oui, je vous l'assure...mais pas pour ces choses-là.
A force de trop ouvrir le parapluie pour me protéger de conjonctures amoureuses pour le moins hasardeuses, j'ai laissé passer bien des occasions de pouvoir faire ma vie, comme on dit.
Et voilà le résultat : ma libido n'est pas seulement en vacances, non, elle est carrément en état de coma dépassé !
Et qu'ai-je accompli dans ma chienne de vie ? Je n'ai pas d'enfant, juste un chat ( dans une chienne de vie, c'est plutôt antinomique, vous ne trouvez pas ? ).
Petit chaperon rouge, arrête d'aguicher le loup, laisse-le moi une nuit s'il te plaît, une nuit seulement, je n'en demande pas plus.
Je veux juste m'offrir une partie de jambes en l'air, histoire de me souvenir que je suis bien une femme et que je peux encore jouir. Quoi, le mot vous choque ?
Excusez-moi du peu, mais comment appeler un chat autrement qu'un chat ? Le mien ronronne sur mes genoux.
Ses vibrations me plongent dans une douce torpeur. Do do, l'enfant do, l'enfant dormira bientôt.
Je vous laisse, à défaut des bras d'un torride amant, je vais plonger avec délice dans ceux de Morphée.
Puisse t-il m'octroyer des rêves chaud-chaud cacao, j'ai encore droit au moins à ça.
@kachina a dit dans Décris-moi un mouton :
je sais que parfois tu as une petite lueur. et puis, qui sait, elle te détendra
Ah bin pour avoir une lueur, j'en ai eu une, mais à minuit....voilà ce que ça donne !
A chaque nuit de pleine lune, Tallula subissait l'appel du lukos.
Les jours précédents cette terrible nuit, l'impatience de l'animal affamé qui dormait en elle le restant du mois la torturait, allant jusqu'à lui déclencher des maux de tête qui lui labouraient le cerveau. Tenez, comme les dents d'une fourche-bêche s'enfonçant sans pitié dans une terre trop dure pour avoir été mise en jachère .
Elle savait qu'il ne souffrirait aucun retard, auquel cas il lui provoquait de terribles crampes d'estomac à se plier en deux de douleur.
A chaque fois, elle avait l'espoir de dénicher la personne dont la mort ne serait pas regrettée par grand nombre.
Quand enfin elle avait fait son choix, que sa transformation était entièrement réalisée et que l'heure fatidique approchait, elle éprouvait un sentiment d'attente délicieux.
Elle se disait alors : " je suis en goguette, mes festivités vont commencer et le carnage m'offrira, outre l'apaisement de la faim, la jouissance de tous les sens du loup-garou.
Je suis devenue un monstre. Ne croyez pas que cela ne m'a jamais causé honte et remords. Mais le temps passant, l'instinct de survie a eu raison de mes derniers scrupules.
Et puis, je n'ai rien choisi, sachez-le, je n'ai pas cherché à devenir cette bête d'une cruauté sans nom.
Cette malédiction m'a été transmise par la morsure de mon amant, il y a 200 ans et depuis, je ne peux faire autrement qu'accomplir le rituel qu'exige l'astre lunaire lors de sa plus totale plénitude.
La seule solution pour sortir de ce cycle infernal serait de m'abattre avec des balles en argent. En auriez-vous le courage ? "
Il a neigé hier soir et cette nuit. Aujourd'hui, il en reste encore un peu.
Oh ma petite Lily !
Combien amères sont ces larmes dans tes cils qui finissent par tomber de tes yeux comme un rideau de perles.
Cet amoureux que tu croyais transi d'amour pour toi en fait n'a fait que jouer avec tes sentiments, profitant de ta juvénile candeur. Non, mon petit tanagra, ne pense pas à rendre coup pour coup, la vengeance ne soulagerait en rien tes blessures.
Pourquoi ? Parce que tu ne peux rejouer la pièce en supprimant l'acte 3 scène 1 dans laquelle, telle Eurydice, tu pensais que ton Orphée te sortirait de l'enfer de la rue où tu traînais, depuis ton arrivée de la Somalie à Paris, sans but mais surtout sans sécurité.
Laisse tomber le rideau sur cette sordide pièce du théâtre de ta vie dont tu peux, dont tu dois au plus vite changer le décor.
Tu as vu de quel accessoire il s'est servi pour te charmer, puis te soumettre à ses caprices :
avec sa guitare folk, il te jouait en chantant de sa voix si mélodieuse des chansons romantiques à souhait qui ont fait fondre ton coeur énamouré. Et après, il t'a utilisée pour ne faire de toi que ce qu'on nomme une fille de joie.
Viens, moi, ton seul client qui te respecte au point de ne pas te toucher, je vais te sortir de ton cauchemar.
Tu prendras chez ma soeur le temps nécessaire pour, non pas te soi-nier mais te gai-rire.
On placerait sans doute à part les insectes, pourtant, ils font bien partie du règne animal et les papillons sont vraiment ... peut-être pas choupis dans le sens où l'on entend ce mot, mais époustouflants de grâce et de beauté.
Voici des papillons monarques : ils migrent du Canada en hiver.
Et là, une fée de l'air assurément.
@leitmotiv : j'ai pris le temps de réveiller mes neurones avec une tasse de café noir sans sucre pour répondre favorablement à ton invitation .
J'ai écouté le discours qu'elle a servi à l'Assemblée. Ah, les belles promesses dont elle dit qu'elles ne seront pas que des velléités ! Elle affirme que maintenant, ils seront capables de faire des compromis...maintenant, car avant, cette démarche frisait pour eux l'hérésie ! Se doute t-elle aujourd'hui que, si le peuple continue encore de manger du pain noir, c'est sans hésitation qu'il ira manifester dans la rue ?
La valse des projectiles qui se produirait alors, dans un camp comme dans l'autre, comme toujours, ne résoudrait aucun problème de fond. Puissent de saines prises de Conscience réveiller de réelles bonnes volontés !
Je propose à @icescream , qui, au vu de ses likes, semble apprécier nos écrits ici ou là, ces 2 mots : lecture et idée(s).
Bin non, il n'y a pas que de belles histoires d'amour où amour rime avec toujours. Qui n'a jamais connu la fin d'une belle romance, ne serait-ce que celle des 1ers émois de l'adolescence...pour ensuite renaître dans une nouvelle aventure plus aboutie ?
Le post-it collé sur la porte du frigidaire était on ne peut plus clair, il tenait en seulement 3 mots : adieu, bon vent.
L'espace d'un instant, il avait eu un doute que ce soit vraiment vai.
Non, ce n'était pas possible, elle ne le ne quittait pas, et puis, pas comme ça !
Il y avait pourtant eu des signes avant-coureurs de sa lassitude, mais il fallait être aux aguets pour percevoir les messages subliminaux qu'ils envoyaient.
Voilà : elle était partie, sans un dernier regard, sans plus d'explication, pour transporter ailleurs tout ce qu'il aimait d'elle, même ses moues boudeuses quand elle était contrariée.
" Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ", disait Mme de Sévigné. En ce jour funeste, il découvrait combien cette seule phrase résumait si bien le sentiment de néant qui maintenant le noyait dans un vide abyssal.
Complètement hébété, il regardait l'intérieur de son armoire vidée de tous ses vêtements.
Cette vision le ramenait à la réalité, à une vérité qu'il aurait voulu maquiller de fards avec des couleurs comme le vert de l'espoir ( elle reviendra ), le rouge de la passion ( elle m'a dans la peau, non? ), le rose de la tendresse ( elle savait être si maternelle parfois ), le bleu de l'infini ( leur amour ne peut être qu'éternel )...
Mais il n'y en avait que 2 à sa disposition : le jaune de la trahison et le noir du deuil qu'il allait devoir vivre devant la mort de cet amour qui fut et qui n'est plus.
Mais qu'il était donc atrocement douloureux de tourner la dernière page de ce chapitre du roman de sa vie !
Ma smala arrive incessament sous peu, je me suis dépêchée de faire mon texte.
Après, je n'aurai guère le temps ou si je le trouve, en tout cas je n'aurai pas l'esprit à ça .
Adieu le vent violent, le vent méchant qui s'insinue partout,
ce vent catalan qui sait vriller les nerfs, pour certains à en devenir fou.
Le jour où la tramontane a soufflé, une fois de trop à mon avis,
j'ai eu cette révélation : il fallait que je parte et ce sans préavis.
J'ai donc laissé sans regret tous mes repères et toutes mes habitudes.
Adieu le cafard et le moral en berne, bonjour satisfaction et douce zénitude.
Car j'aime beaucoup Dame Nature de l'endroit où je réside maintenant :
pour dessiner ses paysages, elle a su révéler son art et son talent.
Il faut de tout pour faire un monde, le tout est d'être bien là on l'on se trouve,
en un lieu que coeur et raisons ont choisi et que notre âme approuve.
Qui dit vendanges dit vin, il est donc de bon ton de le mettre à l'honneur.
Voici mon ode au vin .
Cela faisait si longtemps qu'année après année, il se réjouissait sans jamais s'en lasser de voir l'automne arriver, sa saison préférée, dans le cycle des saisons que rien ne pouvait perturber.
Il aimait se promener dans les vignes, de préférence à l'aube, quand les brumes matinales enveloppent la nature d'un voile de douceur propice à la méditation et au lâcher-prise, une parenthèse enchantée où tous les rêves sont permis.
Un peu plus tard, il se réjouissait de contempler les hommes faire les vendanges, cueillant avec obstination les grappes de ce fruit dont le jus une fois fermenté mérite parfois le vocable de nectar des dieux.
Avec le temps, il avait appris que le boire d'une certaine façon, sans trop de modération, libérait l'esprit de tout souci.
Mais sans dépasser la limite fatidique toutefois, car c'est l'effet inverse qui alors se produit : de méchants démons viennent dare-dare tourmenter l'âme et peuvent même la précipiter dans l'abîme du plus profond désespoir.
Par contre, consommé avec juste mesure, ni trop, ni trop peu, il révèle les mystères des divines bouteilles, il ouvre les portes du coeur et procure l'ivresse de l'amour.
Ayant découvert ce secret, il le consigna sur une feuille de vigne, laquelle hélas fut un certain jour perdue, volée par une rafale de vent à ce moment-là trop violente .
Mais Bacchus, car tel est son nom, ayant pitié des hommes, car s'il était fils de Jupiter, il l'était de par sa mère par contre d'une mortelle, le révéla à nouveau à quelques poètes.
Instruisez-vous, amis, pour apprendre cet occulte savoir qui permet de faire du vin un festif défouloir.
Pour ma part, je retiens ce précepte de Boileau, lequel, je l'avoue, me réussit plutôt bien.
" Vos esprits s’en font trop accroire.
Allez, vieux fous, allez apprendre à boire.
On est savant quand on boit bien :
Qui ne sait boire ne sait rien."
C'est fou les associations d'idées : le mot réveil m'a aussitôt fait penser à cette chanson de Boby Lapointe " Ta Katie t'a quitté ".
J'ai donc mis mes paroles sur sa chanson ( pardon Boby pour le massacre, c'est pas d'ma faute, c'est de la faute de ma muse, c'est une perverse ! ). Donc, pas de taureaux en corrida pour moi .
Ce soir au bar de la plage, Paolo est noir de rage
Il va donc boire tout au long de ce soir
tout au long de ce soir.
Il lui faut vraiment la sortir de sa mémoire
celle qui a mis des grilles à son coeur,
qui sans elle se meurt, n'ayant plus que rancoeur.
Pourtant à la source il y avait bien l'amour,
celui qui aurait dû rimer avec toujours.
Oui mais voilà qu'après une ultime corrida,
à le mépriser, l'estoquer, elle n'hésita pas,
comme un matador, sans trembler, à le mettre à mort,
son coeur qui implore.
Tic-tac, tic-tac. Sa Katie l'a quitté
Il n'a plus que ses yeux pour pleurer.
Allons garçon, ne reste pas si moribond,
en cruel abandon.
Tu verras qu'un jour, un beau matin,
s'envolera enfin à tire d'aile le chagrin.
Le réveil sonnera la bonne heure :
celle d'ouvrir à une autre, ton artichaud de coeur.
Voici une petite histoire qui n'est qu'un conte sorti tout droit de mon imagination, il n'y a aucune véracité dans mon propos.
Il était une fois une rose des sables qui se voulait aussi belle que les étoiles dans le ciel, surtout celle dite du berger dont l'éclat la faisait osciller sur la frontière entre envie et jalousie.
Ne sachant que faire pour y parvenir, elle demanda conseil auprès du vent, priant pour qu'il lui fasse une suggestion qui serait assez facilement réalisable.
Elle demanda, oui au vent, car n'était-il pas son père bien-aimé ainsi que celui de tous ses frères et soeurs, leur donnant naissance chaque fois qu'il s'unissait à leur mère, la vaste étendue de sable du désert.
" Ne t'inquiète pas, petite rose, j'ai un plan infaillible, un rituel bien rôdé depuis la nuit des temps : je vais t'enlacer de moult tourbillons jusqu'à ce que tu sois façonnée à l'instar de ces astres que tu souhaites tant copier.
Je te parerai aussi de milliers de grains de quartz pour que tu puisses rivaliser d'éclat avec ces belles de nuit.
Toi, tu les surpasseras, car tu seras reine de jour comme de nuit ".
Ce qui fut dit fut fait. Hélas, elle fut découverte par un esclave qui l'offrit au pharaon Ramsès II dans l'espoir d'obtenir un quelconque privilège et à sa mort, elle fut déposée à son côté dans son sarcophage.
Le grand prêtre en effet avait dit qu'elle lui serait des plus utiles pour pouvoir s'orienter dans l'Ether radieux et ainsi, atteindre plus rapidement l'Empire Sacré.
Quelle douche froide ce fut pour elle qui s'était vue star incontournable et admirée de toute l'Egypte.
Mais le Destin n'avait pas dit son dernier mot : un homme, du nom de Champollion, la découvrit. Amoureux de sa grande beauté en forme de coeur parfait, il décida de l'offrir au musée des antiquités égyptien situé au Caire.
C'est ainsi que le rêve de Rose des sables, plus de 2000 ans après, finit par se réaliser.
Une autre inspiration m'est venue, permettez qu'ici, je vous la fasse partager.
Enfermée comme dans un sarcophage, elle pleure maintenant, l'âme :
elle ne peut guère s'évader au-delà de ses frontières surveillées,
par des rituels imposés. Des conjonctures infâmes,
ne savent plus que les erreurs du passé copier.
Elle pleure, l'âme du monde, tous ses plans ont échoué.
Toutes ses suggestions au service de la paix,
ne sont qu'étoiles filantes dans un ciel embrumé.
Il faudrait une douche céleste pour enfin tout re-purifier.
Hélas les tourbillons d'esprits fous, échauffés,
ramènent les poussières de tous les temps maudits.
Bien des passions funestes ont toujours le droit de cité.
Elle pleure, l'âme du monde, vivrait-elle une interminable agonie ?
Bien que ce poème soit triste à pleurer, pas d'inquiétude : il ne s'agit que de mots sortis de l'enfer des peurs. Les dire permet au contraire de faire émerger l'envie de lutter contre la morosité et contre toute autre passion triste que Spinoza dénonçait.
N'oublions jamais : tant qu'il y a la vie, l'espoir est permis .
J'aime me promener dans la campagne à l'heure dite entre chien et loup afin d'échapper à une étouffante chaleur estivale et prendre le temps d'admirer les paysages, arrêtant parfois longuement mon regard sur quelques fleurs sauvages.
Celles qui me fascinent le plus appartiennent aux variétés qui se parent d'aigrettes en fin de floraison, comme le pissenlit ou la benoîte triflorum.
A propos de cette dernière, savez-vous qu'elle est surnommée " fumée des prairies " en raison de ses mèches plumeuses qui flottent au vent, donnant vue de loin l'illusion de volutes de fumée ?
Une vieille femme sans âge un jour m'a dit, à une époque où je n'étais encore qu'une enfant, que c'est en cette fin de saison que les esprits de l'air que sont les elfes et les sylphes organisent leur grande fête annuelle pour célébrer la fin de l'été.
Depuis cette révélation, j'espère toujours en surprendre quelques-uns dans leur ballet endiablé parce qu'ils sont alors, m'a t'elle assuré, en pleine effervescence.
Il paraît qu'ils dansent des jours durant, jusqu'à la tombée de la nuit et qu'ils s'énivrent des parfums pour oublier qu'aux 1ers frimas, ils fuiront les vents glacés pour aller se réfugier chez leurs amis les dryades.
Ces esprits des forêts n'hésitent jamais à leur offrir l'hospitalité dans les creux bien douillets des vieux chênes.
Elle m'a aussi affirmé que quiconque parvient à voir l'une ou l'autre de ces créatures se retrouve doté d'un grand pouvoir : celui de pénétrer l'âme du monde et d'en découvrir les secrets.
Hélas, à ce jour, je n'ai jamais réussi à en apercevoir une seule, mais souvent par contre, douce compensation, elles sont venues me murmurer au creux de l'oreille leurs mots d'amour pour Gaïa, autrement nommée Pachamama ou Parvati, notre Terre-Mère à tous, qui ne rejette aucun de ses enfants bien que nombre d'entre eux la blessent cruellement.
Mais ceci est une autre histoire qui n'a pas sa place ici où ne sont chantées que des odes à la joie, à la paix et surtout à l'amour.
PS : j'ai retenu un passage d'un de leurs chants, il dit ceci :
" pax mundi est notio pacis pro omnibus hominibus totius Terrae, quae ab solidaritate inter gentes contra bellum ".
( La paix mondiale est le concept de paix pour tous les peuples de la Terre entière, qui vient de la solidarité entre les nations contre la guerre ).
Voici à quoi ressemble la " fumée des prairies " .
@Kachina a dit dans Décris-moi un mouton :
à très vite .
A tout de suite même, éhé. Dans le style des " récits fantastiques " de Gautier dont jai terminé récemment la lecture, j'ai composé ce texte en empruntant à cet auteur les thèmes du temps qui passe, de l'amour et de la mort qui s'entremêlent, mais par contre aucun de ses personnages.
Dans le château millénaire de Falaise en Normandie, qui fut la propriété de l'illustre Guillaume le Conquérant, rôdait inlassablement le fantôme de Léonore lors des nuits de pleine lune. Même sous cette forme, elle avait conservé l'apparence de la magnifique danseuse qu'elle fut de son vivant, vêtue de légers voiles couleur grenat et chaussée de bien mignons chaussons, finement brodés et à bout effilé, qui n'avaient rien à envier, en terme de séduction, aux sexy escarpins des belles femmes de notre époque.
Cet ensemble lui conférait une allure des plus gracieuses, fort troublante pour ceux qui avaient la chance de l'apercevoir.
La chance...le malheur plutôt. En effet, du nombre de ses admirateurs, elle en précipitait certains dans le labyrinthe de pensées obsessionnelles dans lesquelles ils finissaient par y perdre la raison et dans certains cas la vie.
Mais pas n'importe lesquels : uniquement ceux qui manifestaient des désirs trop charnels à son égard.
Etait-elle maudite, à n'en pas douter ? Non, pas complètement à vrai dire. Il suffisait d'écouter son histoire que racontait la guide et surtout la recommandation qu'elle n'omettait jamais de confier aux messieurs au cas où ils seraient tentés de revenir visiter le château pendant l'une ou l'autre des 3 nuits de pleine lune :
" Léonore a été assassinée dans la fleur de l'âge, poignardée en plein coeur, par un amant trop jaloux. Depuis, elle se venge sur tout homme qui la regarderait avec une concupiscence jugée intolérable à ses yeux. Vous pouvez l'admirer, mais avec grand respect, celui qu'elle estime dû à son seul talent dont son corps et sa grâce ne sont que les humbles serviteurs ".
Wilfried avait ri d'un air narquois, estimant qu'il ne s'agissait là que d'une fable pour donner du piquant à la découverte de ce lieu aussi insolite que majestueux.
Il revint, tel un voleur, quand l'astre de la nuit, à la rondeur parfaite, brillait intensément grâce à un ciel ce jour-là sans nuages.
Quand il la vit, son regard devenu malgré lui lourd de coupables désirs, il sentit son âme s'enfuir, dans un vol aussi rapide que celui de l'aigle quand il fond sur sa proie, afin de poursuivre la belle. Bien sûr, jamais il ne put ne serait-ce que l'approcher et ce fut là son drame. Car il avait fini par sombrer dans la mélancolie la plus profonde, de celles qui font perdre tout goût à la vie.
C'est ainsi qu'il devint l'ombre de lui-même, toujours vivant certes, mais en apparence seulement, car son coeur quant à lui était bel et bien mort, incapable maintenant de ressentir la moindre vibrante émotion de l'amour pour une demoiselle, aussi charmante et sensuelle fut-elle.
L'autre jour, en flânant dans les vignes proches de la maison familiale, j'ai repensé à toi qui fus moi enfant.
Et j'ai envie de t'écrire, pour mieux mettre en forme mes souvenirs.
Ainsi, je me souviens qu'à peine haute comme 3 pommes, tu disais avec le plus grand sérieux du monde quand on ( surtout le vieil oncle ) voulait t'imposer des câlins que tu trouvais étouffants : " stop, c'est mon corps et il n'appartient qu'à moi " ! Tu étais jolie comme une poupée, mais pas question de te tripoter comme on le fait avec un poupon.
Un peu plus grande, tu n'hésitais pas à te mesurer aux garçons pour jouer à la bagarre.
D'ailleurs, tu as gardé une cicatrice sur un poignet : un coup de tomawak fabriqué avec un morceau d'ardoise bien tranchant. Tu étais fière de ta blessure de guerre en disant : " suis pas une chochotte, moi ".
Mais tu étais très fille malgré tout et adorais les " jupes qui tournent " et les dentelles.
Plus tard encore, devenue jeune fille, tu as commencé à aimer différemment les garçons, mais là aussi : pas question de t'imposer ce que tu ne voulais pas.
Il y en eût un que tu aimais passionnément, mais il te voulait femme au foyer et te faire 3 ou 4 enfants pour bien t'occuper. Il ne voulait pas que tu fasses des études d'infirmière après ton bac. Non mais de quel droit osait-il vouloir décider de ta vie ? Sans hésiter, tu l'as quitté.
Et bien, tu n'as jamais changé : tu es toujours aussi indépendante...mais ça, tu le sais déjà puisque tu es moi et je sais que cela te ravit.
Je profite de cette lettre pour te dire ceci car je sais que c'est un sujet qui te préoccupe : la perte d'autonomie liée au grand âge chez certains. Sache que je fais tout le nécessaire pour entretenir correctement ce corps qui sert de véhicule à notre âme. Après, vu qu'on ne maîtrise pas tout dans la vie, en cas de coup dur, on fera comme on a toujours fait tout au long du chemin : on se battra. On sait faire, tu l'as prouvé dès ton plus jeune âge.
Pour conclure, je voudrais te confier ce que je n'ai jamais pensé à faire auparavant : je ne t'aurais pas voulu différente.
Ce que tu fus m'a servi dans la vie et je te dis tout simplement : merci.
Voici une histoire qui m'est vraiment arrivée.
Cette nuit-là, une nuit de pleine lune, n'avait apporté aucune clarté car un épais brouillard la voilait complètement. Il couvrait tout autant le moindre bruit. D'ailleurs, vu l'heure encore nocturne, le silence était plutôt de mise : les habitants du quartier préféraient largement profiter au chaud dans leur lit d'une grasse mat bien méritée. En effet, c'était le week-end et la semaine côté météo avait été bien éprouvante : le temps était hivernal et de ce fait, froidure et pluie qui l'avait accompagnée avaient été glaciales.
Moi, j'étais dans la rue parce que je rentrais à pied chez moi de l'hôpital où je faisais un stage de nuit dans le cadre de mes études d'infirmière.
Je n'étais pas du tout rassurée, luttant contre le fait de me mettre malgré moi dans l'attente d'une mauvaise rencontre, ce qui ne pouvait être exclu du champ des possibles.
Je regardais partout, je scrutais sans arrêt mon environnement de toutes parts, devant, derrière, par côtés, et tout à coup, tournant la tête sur ma gauche, j'ai vu 10 paires d'yeux dorés brillant dans le noir qui m'observaient.
L'espace d'une seconde, je m'étais dit que c'était trop incroyable pour être vrai et que mon imagination me jouait un sale tour. Mais la seconde d'après, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'une bande de chats, tous blottis les uns contre les autres à cet endroit-là. Mon pas sur le macadam les avait mis en alerte, eux aussi.
Je suis partie d'un rire nerveux, mais ma frayeur sur le moment a été telle que j'ai bien cru que mon coeur s'arrêtait de battre et que j'allais m'évanouir.
Que croyez-vous que je fis pour finir mon stage sereinement sans avoir à redouter mon trajet de retour ?
Courageuse mais pas téméraire, la fille ! Je suis restée à l'hôpital au lieu de partir à la fin de mon service pour attendre la levée du jour. J'avais raconté ma mésaventure à mes collègues qui en avaient bien ri. Mais pleines de compassion, elles m'avaient proposé de leur donner un coup de main et pour compenser les heures supplémentaires effectuées, j'avais eu moins de nuits à travailler.
J'ai revu les chats les matins suivants, donc au jour levé. Sans rancune aucune mais au contraire avec une certaine gratitude, je leur ai dit : " merci les félins, voilà une histoire qui pour moi se finit bien " .