Petite digression avec une anecdote des familles à la tonton Antho sur les origines de la seconde guerre mondiale avec le bien nommé Traité de Versailles.
L'art de la négociation en 1919
Le Traité de Versailles qu'est ce que c'est que ce merdier?
La première guerre mondiale fut conclue victorieusement par la France et ses alliés en 1918.
Jusque là vous suivez?
Très bien.
Les alliés notables des français à la fin de la guerre étaient grosso merdo les américains, les anglais, les italiens et les belges. On pourrait continuer ainsi pendant 3 plombes mais là n'est pas le propos.
Ainsi donc les vilains allemands admettent la nécessité d'un armistice en novembre 1918.
Un armistice c'est l'arrêt des combats provisoire mais pas une fin en soi.
Il faut donc organiser en 1919 une conférence de la paix pour s'assurer d'une part que les allemands en prennent plein la gueule et d'autre part pour poser les bases pour une paix durable et éternelle après l'hécatombe qui a eu lieu.
C'est ainsi que débuta fin 1918 le bal des hypocrites.
Après plus de 4 ans d'une solidarité vacillante entre alliés, l'heure des négociations entre "grands" pour décider de l'avenir du monde et le cas échéant du montant des "réparations" autrement dit des amendes que l'Allemagne doit prendre dans le derrière, l'amputation de territoires, les garanties militaires etc commença.
Woodrow Wilson débarque en France, à Brest plus précisément en décembre 1918.
Tout le monde s'en fou?
Hey bien non!
C'est le président des Etats-Unis qui reçoit un accueil délirant, selon les témoins, il s'agira du plus grand accueil d'un dignitaire, roi ou chef d'état étranger sur le sol français.
Il se pose en messager de la paix "les 14 points de Wilson", du droit et de la justice.
Supporter et créateur acharné de la Société des Nations, Wilson croit à l'amour, à l'amitié, aux petites copines, au soleil couchant paisible dans le Texas.
Bref, il est là pour foutre la merde et opposer aux arrogants européens la paix façon Amérique. La générosité comme emblème, le porte-monnaie dans l'ombre.
David Lloyd George est premier ministre du Royaume-Uni.
Un brave type, renard argenté de surcroit qui passe des soirées endiablées en redingote à sniffer de la coke avec ses copains au cabinet britannique.
Redoutable homme politique qui la plupart du temps va dans le sens du vent.
L'opinion publique veut faire cramer les boches?
"Ils vont payer ces salauds!"
L'opinion publique veut une paix douce pour éviter une nouvelle guerre?
"On va faire la lecture aux allemands le soir avant d'aller au dodo!"
Georges Clemenceau est le président du Conseil français.
Surnommé le petit père de la victoire, l'ami Georges en impose du haut de ses quasi 80 ans.
Un bélier autodidacte, brut de décoffrage, pour qui la paix du monde doit être de préférence la paix de la France.
Autrement dit: Créer des états tampons indépendants entre l'Allemagne et la France, réclamer pas mal de pognon aux allemands, occuper certains territoires comme les rampes de lancement d'invasion que sont les pays Rhénans.
Les négociations seront longues et fastidieuses et l'argent roi.
Chacun veut se tailler sa part du lion au détriment des allemands qui de toute façon ont déjà prévu de faire chier.
Il y aurait de quoi faire 600 pages pour raconter les coulisses des négociations pour le traité de Versailles mais je m'arrête sur un fait "amusant" si on oublie que le Traité de Versailles sera plus tard invoqué par le Reich pour retourner au turbin et par la même occasion pour décalquer les juifs.
Lors des négociations concernant le montant du dédommagement que les allemands doivent payer, les français et les anglais sont à l'unisson.
Les allemands doivent sortir le carnet de chèque et faire péter la tune!
Plus de 500 000 maisons détruites, le potentiel industriel de la France niqué, les routes, les rails, les mines de charbon.
Le combat s'étant déroulé majoritairement en France, le plus gros pourcentage des "réparations" sera donc pour notre pays.
Tandis que l'Angleterre ne recevra pas grand chose, à part le dédommagement de ses navires envoyés par le fond.
Cependant les anglais qui sont à fond pour la France "oui oui on est d'accord il faut réclamer des milliards et des milliards, il faut saigner ces cochons" souhaitent inclure dans les amendes, les pensions des anciens combattants, d'invalidité, de veuvage etc.
Ainsi donc les deux pays se retrouvent à peu près sur un même pied d'égalité sur cette recette de financement.
On parle de milliards.
Londres augmente donc mécaniquement sa part de réparation. Inversement, la part des Français se réduit mais ses négociateurs ne voient pas la manoeuvre puisque le montant total des réparations est censé croître de façon exponentielle grâce au soutien décisif de nos merveilleux amis anglais.
Wilson le président américain, le messie de la galaxie commence à se dire que ça pue du cul cette histoire. Sa société des Nations est toute pourrie et sans réelle influence, il préconise de faire payer un montant fixe et forfaitaire à l'Allemagne mais ces diables d'Européens, notamment les anglais et les français n'en font qu'à leurs têtes à demander toujours plus. Le Reich en sommeil ne demande qu'à se réveiller!
Une fois l'accord entériné entre français et anglais, David Lloyd George, 2 jours plus tard en mars 1919 commence à rétropédaler:
"Oui alors en fait, y a un petit problème, le peuple anglais a envie d'une paix douce et durable et ne veux pas trop froisser les allemands en exigeant des sommes impossibles. Du coup, on va réduire la voilure et demander 1500 euros + un porte-clé Mercedes plutôt que des milliards de Deutsche Mark."
Les français sont consternés.
L'accord sur les pensions a été officialisé. Le sacrifice français de rogner sa part au bénéfice des anglais en escomptant récupérer la mise avec l'appui des anglais à la Conférence pour faire cracher un max de tune aux allemands s'évapore.
Les montants des "réparations" seront revues à la baisse, la part des anglais augmente significativement, Wilson récompense ses amis anglais d'une petite ligne de crédit supplémentaire pour arrondir les fins de mois et les français iront se faire mettre pour une petite rallonge des américains car au sortir de la guerre, la France est endetté jusqu'au cou et très mauvais payeur.
Le calice jusqu'à la lie.
Peu à peu le vaincu de la Conférence de la Paix se dessine.
Et ce n'est pas l'Allemagne.
Les techniques de négociation(s) avaient déjà cours en 1919.
L'argent et le chacun pour soi étaient déjà roi.
Les conséquences seront terribles.