Un beau texte, pour nos soignants
-
Parfois, parmi cette myriade de visages et de silhouettes, ces Catherine, ces Elizabeth, ces Leila, ces Françoise, ces Amina, ces Marlène, ces Bénédicte, ces Livia, ces Sonia, ces Maylis, ces Delphine, ces Kristina, ces Isabelle, ces Rachida, ces Farida, ces Adouyah, ces Camille, ces Olivia, ces Marilène, ces Judith, ces Sofia, ces Kim et ces Patricia, parfois on croit pouvoir dessiner la carte d’une nation, une sorte de pays. Celui des femmes que l’on dit ordinaires et qui ont des «vies obscures» (ce dont parlait Virginia Woolf) et dont les réussites quotidiennes, les exploits anonymes et répétés, méritent gratitude et reconnaissance.Au sein de cette nation sans drapeau ni capitale – si ce n’est celle de la douleur –, il faut inclure, naturellement, tout l’univers de la santé et de la sécurité, tout ce qui est «service».
À cette véritable nation composée d’artisans et de spécialistes, de petites mains et de virtuoses, d’agents du feu et de la nuit, de soldats inconnus ou de mandarins prestigieux, on ne peut faire appel qu’à une seule unité de mesure : le courage.Philippe Labro "J'irais nager dans plus de rivières"
-
Il était une fois trois terrible fées, Clotho, Lachésis et Atropos, que l'on nommait les Parques. Filles de la nuit, déesses du destin, elles tissent le fil de la vie des hommes.
Elles sont aussi vieilles que le monde, personne ne les connaît vraiment. Leurs origines sont mystérieuses, ces fées demeurent une énigme pour nous.
Elles veillent sur notre destin, nous, pauvres mortels, mais certains leur prêtent bien des pouvoirs... Comme celui de faire bouger les astres, par exemple.
Elles entortillent, tressent et entrelacent le fil de chaque destinées, sans jamais fléchir...
Clotho, la plus jeune et la plus belle des trois Parques, symbole de la naissance, tire ce lien si fragile. De ses mains délicates, tout éclôt...
Lachésis met le fil sur le fuseau et enroule, mesurant, ainsi, la durée de la vie. Grâce à elle, toute destinée grandit, tout mûrit...
Atropos, la plus âgée, symbole de la mort, coupe inexorablement ce fil délicat.
Les trois redoutables fées représentent les trois phases du cycle lunaire, la naissance, la vie, la mort.
Mais il ne faut pas avoir peur des Parques... Elles nous rapellent seulement que la vie est un don précieux et qu'il faut en prendre soin.Extrait du livre "Le monde des fées"
-
Pendant les années où j'ai travaillé en soins palliatifs , après chaque décès, j'avais besoin de lire des choses douces et un tantinet mélancoliques comme les poèmes de Chastaing. Voici l'un d'entre eux.
" De ce face à face, d'un silence suspendu, je regarde ma vie en mon être se réalisant.
La quiétude d'un temps, la délicatesse d'un sourire, la parole tendue, la soif d'horizon,
la mélancolie des jours endeuillés, des matins emprisonnés, des visages ridés, des regards qui s'éteignent,
de tout cela et de bien autre- chose, je me dois de continuer, je me dois d'exploser, je me dois d'aimer ". JC Chastaing .@Morphée : ton texte me fait penser à ce tableau de Klimt : les 3 âges de la femme.