Le compost Humain
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Aux Etats Unis, l'état de Washington depuis 2020, puis la Californie à partir de 2027, le compost humain est une alternative à la crémation, l'embaumement ou l'enterrement pour les funérailles.
Un conteneur pour cercueil
Le corps est ainsi placé dans un conteneur avec de la paille, des copeaux de bois et de la luzerne. Tout cela accélère le processus naturel de décomposition du corps car l'humidité favorise le développement des bactéries. Tout cela pour 5500 dollars. L'entreprise précise que tout se décompose "même les dents et les os". Le conteneur passe par plusieurs étapes pour récupérer tout ce qui ne pourrait pas être biodégradable (plombages dentaires ou autres prothèses).Au bout de trente jours environ, le corps du défunt peut être remis à ses proches sous forme de terreau. Cette méthode produit environ l'équivalent de deux brouettes, que les familles peuvent répartir dans leur jardin à la mémoire du défunt.
En Belgique, l'association Métamorphose milite pour l'autorisation de l'humusation. Elle propose en cas de légalisation un procédé similaire, qui durerait un an, à l'air libre dans un terrain sécurisé. Le corps du défunt serait déposé sur un lit de copeaux de bois protégé par une couche de feuilles mortes et de paille pour garder la chaleur dégagée par le mélange. En France, la question a été abordée en mars 2016 par Elisabeth Lamure mais ne semble pas encore à l'ordre du jour.
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@Marie-Thérèse : ça correspond à ce qui est écrit dans la Bible : " tu redeviendras poussière et tu retourneras à la terre ".
Raison pour laquelle, dans mon contrat obsèques, est stipulé mon choix : crémation, urne bio-dégradable à enterrer en pleine nature. Voilà pourquoi cette formule de compost humain ne me choque pas : elle correspond à mes idées et évite la crémation qui est loin d'être écolo. -
L'une des raisons pour lesquelles je souhaite me faire incinérer, c'est que je n'aime pas l'idée des cimetières qui occupent beaucoup de place alors que bien des vivants manquent de logement décent.. voire, de logement tout court.
Et puis, l'idée de laisser son corps se décomposer quelques part, sur un terrain certes protégé, me chiffonne. Si on enterre les cadavres ou qu'on les incinères de puis des siècles, n'est-ce pas aussi pour des raisons sanitaires ?
Par ailleurs, ce ne sont pas les moyens de fabriquer du compost qui manquent ! ça me semble, moi, de la pure idée marketing, juste un nouveau moyen de faire du fric sur la peine des gens.
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@Artelise : avec toutes les étapes que cela comporte, que ce soit enterrement ou crémation, ça coûte cher.
Que les Pompes Funèbres proposent l'une ou l'autre formule, il faudra toujours débourser, que ce soit les descendants ou la personne elle-même ante mortem.
La raison sanitaire pour moi n'est pas valable : les animaux ( sauvages ) ne sont pas enterrés et dame nature fait le boulot qui doit être fait. A savoir que les bactéries aérobies permettent une bonne décomposition. -
Je suis très partagée sur le sujet. A la fois c'est l'ordre naturel des choses et en même temps l'idée d'accélerer la décomposition d'un cadavre d'un proche pour l'utiliser comme terreau dans son jardin, là comme ça, c'est trop difficile à imaginer pour moi.
Et en même temps si c'est plus naturel, si ça pollue moins, si ça permet de redonner un peu à la terre tout ce qu'on lui prend...
Bref, entre l'affectif et la raison, c'est pas évident comme sujet. -
C'est pour ça que je parlais de "nouveau moyen".
En toute honnêteté, j'avoue être dégoûtée par le fric que ça demande, quelque soit la méthode, de toute façon.
Pour la décomposition à l'air libre, tu marques un point avec ton argument.
Elle fait progresser ma réflexion. Reste désormais cette question : de combien de place a-t-on besoin, au juste, pour un corps humain ? Si cette idée se généralise, quelle place pourrait bien finir par prendre cette méthode ? -
@Artelise : de ce que je comprends, les " parcs " à humusation se trouvent dans des zones impropres à la culture et de toute façon, les corps n'y restent pas longtemps, le compost est disponible au bout de quelques petits mois. Donc, pas besoin d'agrandir ces parcs.
Ptdr, on parle de ces choses qui sont tabou pour beaucoup, mais pour moi, elles font partie du cycle de la vie et il m'importe qu'elles soient gérées dans le respect des besoins de dame Nature -
Personellement l'idée me convient. Pas d'arbre abattu pour un cercueil ni d'énergie dépensée pour une cremation. Sanitairement, il y a un cadre légal à cette pratique. Ca ne se fait pas dans le compost de la maison, tout comme les crémations ne se font pas dans l'antre de la cheminée. Et un reliquat bio, utile pour démarrer la croissance d'un nouvel arbre, emprunte carbone quasi nulle, ca me va. Reste à le développer en local pour que ce soit encore plus durable. Ca doit être l'animiste qui sommeil en moi, un peu comme toi @ayamé .
Mais je comprends les craintes. Moi même pour faire pousser un arbre je veux bien, mais pas des tomates. C'est un choix et ce sera ma dernière volonté. -
Encore un système au coût très élevé...
on paie pour naître, pour se nourrir, se soigner etc...
mais pour mourir, je trouve que c'est l'apothéose !
5 500 dollars : ils n'attachent pas leurs chiens avec des saucisses.Ce qui me gêne, c'est que ce n'est pas si écologique que ça.
Tous nos microbes et autres virus se retrouvent dans ce carré de compost... bien au chaud pour se multiplier ! -
@ayamé
Merci beaucoup pour ces informations.
ça donne à réfléchir.
Et oui, ça fait partie des sujets que l'on devrait aborder beaucoup plus librement autours de soi, au moins avec ses proches, sans gêne et sans mettre les gens mal à l'aise.Ce qui nous amène a l'aspect que je qualifierais de "social" dans cette méthode.
Comment ça se passe, avant la mise en humusation ? Est-ce que les gestionnaires du "parc" proposent des cérémonies ou proposent-ils seulement la mise à disposition d'un coin de terre pour la création du compost ?
Et ensuite ? Si on a pas de terrain pour y déposer ce compost (le problème existe déjà pour les cendres que l'on ne peut pas librement répandre dans la nature)?Je pose tout un tas de question, c'est pas grave, si vous savez pas, hein ^^ lol.
Mais puisque Ayamé semble s'être déjà penché sur la question... et que ça m'interpelle tout de même, ben.. voilà quoi.. -
@Artelise : j'apprécie tes questionnements . Je pense qu'il y aura toujours des cérémonies possibles à la demande des gens. Parce qu'elles font partie des rites depuis la Préhistoire.
Mon cas personnel : j'en ai parlé librement avec mes fils, avec même parfois l'occasion de " plaisanter et rire ". Donc, je paye tous les mois mon contrat obsèques ( en petites mensualités : 27,33 euros pour être précise ) pour que cette charge ne pèse pas sur mes enfants.
Je leur ai dit :" j'ai tout choisi, le seul point de discorde que vous pourriez éventuellement avoir, c'est sur l'endroit où enterrer mon urne bio-dégradable ". J'ai spécifié : dans la nature. Comme @Marie-Thérèse, je veux servir à nourrir un arbre.
Si on n'a pas de terrain, on peut donc demander à ce que le compost soit mis au pied d'un arbre en forêt.
Avant que tu ne me poses la question : mes enfants doivent juste prévenir la mairie de mon lieu de naissance et celle du lieu où ils enterreront l'urne, c'est la seule obligation légale.
Pour mon mari, ses cendres se trouvent enterrées au pied du chêne où il aimait discuter avec son père, c'était sa dernière volonté. -
@ayamé
Merci beaucoup pour toutes tes réponses.
Bon, j'ai regardé un peu sur le web et je viens de découvrir qu'il existe encore d'autres alternatives dans le monde (aquamation et promession).Par contre, l'Autriche ne semble pas beaucoup vouloir considérer ces différentes options ^^
Merci encore pour ton temps. J'ai commencé la discussion avec de forts a priori et j'en ressors avec un intérêt réel pour cette approche qui me semble en effet correspondre à mes ressentis et convictions.
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@Artelise : aquamation et promession sont énergivores, donc pas écolos du tout.
Comme pour le droit à l'euthanasie, on mettra encore des années à légiférer sur les méthodes autres qu'enterrement et incinération ! -
@ayamé a dit dans Le compost Humain :
Aquamation et promession sont énergivores, donc pas écolos du tout.
Oui, dans l'article que j'ai déniché, ils parlaient surtout de l'économie en dioxyde de carbone, mais ils n'abordaient absolument la consommation d'énergie. lol...
je trouve néanmoins intéressant de constater que le monde cherche des alternatives.
Comme pour le droit à l'euthanasie, on mettra encore des années à légiférer sur les méthodes autres qu'enterrement et incinération !
j'en ai bien peur !
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@ayamé a dit dans Le compost Humain :
La raison sanitaire pour moi n'est pas valable : les animaux ( sauvages ) ne sont pas enterrés et dame nature fait le boulot qui doit être fait. A savoir que les bactéries aérobies permettent une bonne décomposition.
Tu es sure que dans la nature c est pas juste que les cadavres d'animaux sauvages sont mangés avant d'avoir le temps de se décomposer ?
Je pense pas qu'ici ils laissent les animaux venir bouloter les cadavres -
@icescream et ayamé :
un animal enterré (contre la loi) ... la décomposition terminée, que reste-til dans le sol des virus et autres tumeurs et saletés de maladies que pouvait avoir l'animal ?
tout cela ne pollue pas le terrain ? -
@agathe on peut enterrer un animal de moins de 40 kg. Dans la nature aussi les animaux sauvages meurent de virus et tumeurs, et on ne va pas les chercher, ils se décomposent à l'air libre.
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@Cynthia80 je crois qu il y a quand meme une restriction sur la distance a un point d'eau
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@agathe : nous vivons avec quantité de virus et bactéries autour de nous, nous en avons d'ailleurs des milliards dans nos intestins.
Il y a eu d'ailleurs des virus qui se sont inclus dans notre génome et qui nous ont modifiés en bien. J'avais lu des infos à ce sujet. -
@icescream oui 35m