Le petit vieux est incroyable dans son côté cannibale, laisser dégorger "son escargot" pour lui couper des lambeaux de chair...un côté froid comme Hannibal, et sa façon de s'exprimer au début est très sympa, ça pose les bases du film, évidemment !

La chinoise qui descend pour chercher son fils est classe, elle me rappelle Kimiko dans The Boys , froide et bestiale. Salvatrice pour le Goreng puis horrible avec le chien...

Le passage avec le compagnon black, quand il monte à la corde et se fait chier sur la gueule par la femme de l'étage au dessus, avec la petite remarque raciste juste avant, il fallait oser !

Au final le héros intégre la compagnie pour être un espèce de sauveur, je vois ça comme un test à l'intérieur de la prison pour l'appliquer ensuite à toute la société. Comment rendre les choses plus justes, et la recruteuse vient ensuite voir comment il se débrouille, en intégrant son étage. Elle n'a malheureusement pas bien évalué la dangerosité de la fosse...mais elle réussit quand même à mettre en place l'idée de préparer les deux assiettes pour l'étage qui suit, ce qu'il appliquera plus tard.

Il est là pour changer les choses et il a ça en lui, le fait qu'il prenne le roman Don Quichotte n'est pas anodin, c'est sa version 2.0, et la fin du film consacrée à cette lente descente pour essayer de nourrir chacun jusqu'à l'étage le plus bas sera l'acte altruiste par excellence !

Ils tombent sur le vieux sage en chaise roulante qui les aide pour le plan et suggère que faire remonter un aliment parfait sera le déclencheur pour changer les choses à l'étage 0. Cette pana cotta sera leur message à protéger coûte que coûte.

Il pensait avoir compté 250 étages mais on se rend compte que la plateforme ne s'arrête pas quand les prisonniers sont morts...

Et ils arrivent à l'étage 333, 2 prisonniers par étage...666 donc, la descente aux enfers...

Et c'est là qu'ils trouvent la petite fille. On pourrait croire que c'est l'enfant de la mère qui cherche mais non, la mère cherche son fils (et la recruteuse dit bien qu'elle est entrée seule).

J'aime les films qui laissent libre l'interprétation finale ( Shanna si un jour tu lis ici... exactement comme la fin de The Leftovers )

Alors là j'ai deux choses en tête, la première que je pense vraie : Goreng est mort et la petite fille de l'étage 333 n'existe pas. Ce qu'on voit est juste une vue de l'esprit, la petite fille est propre, en apparente bonne santé et pas affamée, aussi bas c'est pas possible, aucune nourriture ne peut y arriver ! En plus lorsque que la plateforme descend au tout dernier étage, ça fait lymbes, avec cette lumière bleue...et Goreng part avec le petit vieux déjà mort, deux esprits qui laissent remonter la petite fille...
Mais le message ce n'est pas la petite fille, c'est bien la pana cotta, au milieu du film on a une scène qui corrobore ceci : on voit le chef de la cuisine avec la pana cotta, parfaite mais ayant un cheveu, ce qui le met dans une colère noire. Un cheveu de Goreng qui serait tombé dessus avant qu'elle soit mise sous cloche pendant la descente. Et donc rétrospectivement, ce n'est pas le but recherché par l'opération, montrer qu'un plat parfait à pu descendre les 350 étages sans être mangé. Rien n'a changé. C'est donc un échec et une vison pessimiste sur la société, quel que soit l'effort, le résultat ne sera jamais atteint ! Fin pessimiste !

La deuxième : Goreng est effectivement arrivé à l'étage 333, en vie, a donné à manger la pana cotta à la petite fille qui est le vrai message à faire remonter. Arrivé à l'étage 350, vu les actes commis, il ne mérite pas de remonter avec elle, il a tué lui aussi. Mais le message d'espoir (la petite fille seule sur la plateforme) remonte et on peut espérer que les choses changent après cela, fin optimiste!

la scène en accéléré jour après jour où ils s'amusent avec la lecture et la nourriture, et même bizarrement celle à l'étage 171 où Trimagasi attache Goreng (bon là j'avoue c'est peut-être mon côté tordu qui ressort! ).

Je pense pour ma part que l'homme est en train de mourir au niveau 171 car ses blessures au niveau de la jambe sont vraiment énormes. Il lui manque quand même un morceau! Et tout le reste du film ce sont des rêves, des hallucinations et des fantasmes qui se mélangent car c'est à partir de ce moment-là que le rythme change. Je pense qu'il a le fantasme d'être un sauveur enfoui dans son subconscient et c'est donc comme ça qu'il se visualise dans ses rêves et hallucinations. Les personnes qu'il voit représentent différentes pensées de lui-même, des personnes qu'il a déjà vues auparavant comme la recruteuse ou des personnes qui font penser à des personnages de son livre Don Quichotte (Baharat est son compagnon d'aventure comme Don Quichotte et Sancho Panza). Et il y a toute une thématique du sauveur très présente entre les répliques religieuses de la recruteuse, l'homme en chaise roulante en sorte de guide et la notion de message car c'est ce qu'il y a dans sa tête.
Et il finit par mourir à la fin lorsque Trimagasi lui dit que son voyage est terminé et ils s'enfoncent ensemble dans le noir total.
Je trouve la scène du niveau 350 particulièrement belle et esthétique d'ailleurs.

Bon après mon interprétation est probablement très bancale... Je me rends compte que j'essaie de rationnaliser un maximum un univers complètement fantastique en fait...

Par contre, je n'ai pas compris pourquoi on a attribué des noms indonésiens aux personnages. Il a l'air d'y avoir un lien avec la femme et la fille qui pourraient être indonésiennes? Enfin ça m'intrigue beaucoup ce choix, ce n'est pas commun et certainement pas anodin....

j'aime beaucoup ta première interprétation (oui je vote pour le côté sombre de l'histoire!) l'utopie de vouloir sauver la société alors que quoi qu'on essaie, rien de fonctionne et on reste toujours dans les mêmes problèmes avec des rouages qui nous dépassent.

Effectivement la scène au niveau 350 (pas 0 non? Zéro c'est tout en haut où les serveurs disposent la nourriture) est très belle, la lumière bleue et le halo de lumière qui provient du haut donnent une ambiance d'espèce de paradis sous-terrain!

Oui je pense que le message qu'à voulu faire passer le créateur c'est que malgré les efforts, rien ne change dans les hautes sphères, la scène du chef qui s'énerve sur la pana cotta souillée par le cheveu est une preuve difficilement contrable pour affirmer que Goreng est mort, quelque soit notre avis sur le moment de sa mort ! J'aimerais pouvoir lire une explication du créateur !

Pour moi aussi Goreng est forcément mort avant la fin du film avec toutes ses blessures !

En fait toute l'interprétation concernant la petite fille repose sur la scène du chef avec la pana cotta souillée, on peut imaginer deux choses :

• cette scène, bien que vue en plein milieu de film, et chronologiquement la dernière, une fois que Goreng ait réussi l'exploit de descendre à un étage assez bas pour que personne n'y soit encore vivant et qu'elle soit remontée (presque) intacte (la pana cotta j'entends). Dans ce cas la petite fille n'existe pas et Goreng n'a pas pu la lui offrir à manger. Il est mort de ses blessures dans la descente.
  Je crois beaucoup à cette interprétation car comme dit précédemment, la petite fille est bien coiffée, pas affamée, propre, c'est inconcevable à l'étage 333! De plus à l'étage 350 Goreng et le vieux (déjà mort donc double contradiction) partent ensemble, c'est contraire à l'architecture de la tour, comment des étages aussi exigus pourraient avoir le niveau le plus bas aussi ouvert? Et j'aime l'idée que le film se termine sur la petite fille qui remonte, donc donner une image du film qui se termine bien alors qu'en y réfléchissant mieux, c'est pas du tout le cas. C'est juste une vue magnifiée par l'esprit d'un personnage qui se voit comme un sauveur, alors que son effort et sa mort ont été vains.
  J'aime les films qui se terminent mal, et ici c'est pas juste un film qui se termine mal, c'est notre société toute entière qui est représentée alors ça a une résonance particulière !

• cette scène est au milieu du film et y est chronologiquement bien placée. Le cheveu est une erreur d'un des cuistos, Goreng descend jusqu'à l'étage 333, rencontre la petite fille et lui offre la pana cotta, et c'est elle le message à faire remonter : si une petite fille a survécu en étant si bas, cela devrait faire changer toute l'organisation du procédé ! A l'étage 350 il quitte la plateforme car il ne s'estime pas plus méritant que les autres détenus, il a lui aussi commis des meurtres, qu'il voit le vieux est juste une paix pour son salut, un genre de "partons ensemble, ce qui devait être fait a été fait". Je n'y crois toujours pas, Marmotte et WatchTheCat non plus... voyons si d'autres avis arrivent...

J'adore la phrase de fin : On ne mange pas les gens, ok ?

La fin est ouverte, à l'image de notre société. La "solution" aux problèmes systémiques est détenue par tous peu importe notre place dans la société, mais ne peut exister qu'ensemble également. Particulièrement soumise aux vices humains, spécialement à l'égoïsme de tout un chacun. Ça c'est ainsi que je l'interprète du moins.

A cet égard, c'est vraiment intéressant de voir comment les personnages incarnent chacun un trait de caractère majeur, avec ses qualités et ses défauts si je puis dire.
Trimigasi par exemple est pragmatique, mais ce côté terre-à-terre l'amène à laisser libre cours à son avidité. Aussi il a de bons réflexes pour survivre, mais son individualisme le mènera à sa perte...
Imoughari, l'altruiste, tente de raisonner les masses mais son système failli car utopiste : il ne peut pas être suivi par l'ensemble des individus habitant la plateforme sans menaces.
Goreng est un utopiste qui rêve de changer lui aussi le système, façon Daenerys ("Break the wheel !!"). Sauf que son altruisme le mène à oublier sa propre condition, plus la folie finit par entamer ses idéaux. Tel Don Quichotte (ouais, ok, c'est plus lui son modèle que la Mother of the Dragons), il ne saisit pas qu'il s'engage dans un combat vain, qui aura raison de lui d'ailleurs. Car : Goreng est mort, le réalisateur le dit : le dernier étage (333 ?) n'existe pas.
Mais !
La petite fille dans une scène finale coupée coupée parvient au niveau zéro. Donc sur ce point précis, il n'y a à priori pas d’ambiguïté : elle existe et elle survit. Comment ? Wesh, j'en sais rien oim. Le réal' donne aucune clé pour définir où réellement la petite se situe dans l'espace-temps, car celui-ci est défini par la vue subjective du spectateur qui suit Goreng, et celui-ci est cané plus tôt qu'on ne le croit en fait...

Effectivement voir les personnages comme des traits de caractère c'est limpide en te lisant et très bien vu par le producteur, ça m'avait échappé cet angle !

J'adore la phrase de fin : On ne mange pas les gens, ok ?

Haha très bon !

J'ai en mémoire que Trimigasi dit à Goreng à propos de la mère "qu'elle cherche son fils" , donc ça ne peut pas être sa fille. Il faut vraiment que je le revois après toutes ces suppositions et cette vidéo !

L'image de l'enfant au tout dernier niveau qui représente la souffrance silencieuse de la société c'est super bien trouvé et ça me convainc pas mal !

celui-ci est défini par la vue subjective du spectateur qui suit Goreng

Ça c'est un peu la clé : ce qu'on voit à travers les yeux de Goreng n'a pas de légitimé, c'est comme un réalité parallèle pour exprimer un point de vue. A partir de là, le film passe à un stade moins concret, fini la violence, la privation, le cannibalisme, là on est sur un plan métaphysique où l'interprétation est obligatoire. Très belle pirouette pour couper avec toute la première partie du film! Je trouve à cette fin de la grâce !

Tu as entièrement raison, je voulais dire étage 350... Je me suis perdue dans les étages! j'ai modifié Et oui, je pense qu'on se rejoint tous sur cette issue pessimiste du film...

"On ne mange pas les gens, ok ?" Je suis fan de cette phrase

Pour la petite fille, je pense qu'elle se trouvait bien à l'étage 333 et la femme descendait donc tous les jours pour nourrir sa fille. C'est l'étage en-dessous qui n'existerait pas pour le réalisateur, complètement différent des autres et qui fait penser à l'au-delà. Il parle à priori du dernier étage qui n'existe pas et donc tous les autres existeraient bien. C'était la mission de Goreng de descendre à l'étage le plus bas et c'est comme ça qu'il s'est visualisé en descendant avec la petite fille mais cet étage n'existe pas en fait.
@Jool La vidéo a l'air de dire que c'est bien sa fille, je dirais donc que Trimagasi et Imoughari se trompent car ils ne s'intéressent pas vraiment à une personne immigrée et ils ne peuvent d'ailleurs pas savoir puisque Miharu ne parle pas. Ca représenterait donc les préjugés qu'on porte sur des personnes de culture différente, sur les immigrés.
Mais bon tout ça n'est pas très clair, le réalisateur donne vraiment peu de réponses même si c'est voulu....

Je trouve en tout cas que c'est super bien pensé cette idée d'autocritique sociale, avec une représentation de la société non idéalisée, des personnages complexes ayant leurs qualités, leurs défauts et leurs limites, l'idée exprimée qu'il y a des systèmes pires que d'autres mais aucun système idéal et que la société actuelle n'a pas de solution mais que si on aide les générations futures elles pourraient peut-être en trouver une.

Ce film donne bien à réfléchir en tout cas!

Je pense que la partie où la mère vengeresse de l'enfant tue le vieux qui finalement s'en prend au héro principal, bizarrement (et pour une fois) je m'y attendais. Du coup ça m'a fait décrocher par la suite, c'était plus rythme mais j'ai décroché. C'est un peu bête alors que la scène est top et donne plus de rythme