J'ai arrêté mes études en fin de première littéraire. Entrainée par le démon de mon désir de liberté j'ai allègrement planqué tous les cours de terminale pour rejoindre un groupe de potes baba cool avec lesquels je m'éclatais divinement.
J'ai ensuite passé un concours que j'ai réussi pour devenir chef de rayon en décoration. Au bout d'un an cela m'a gavée et je suis allée vivre à Paris avec des potes faisaient partie d'un petit groupe d'extrême gauche. Durant un an ma vie a été faite de manifs, sittings, alphabétisation de femmes maghrébines... Cela a été très enrichissant et j'ai pu prendre la mesure des inégalités sociales et de la misère qui était omniprésente. Cela m'a marquée à vie. Je suis revenue ensuite dans ma Normandie natale où j'ai exercé en qualité d'éducatrice pour des enfants handicapés physiques. M'étant retrouvée au chômage après ce remplacement de neuf mois, j'ai quitté la France pour aller travailler en Suisse dans l'hôtellerie de luxe. J'y ai travaillé durant 6 ans et j'y ai rencontré mon compagnon. Nous avons eu un enfant et je l'ai élevé tout en étant nounou. Lorsque mon fils a eu 5 ans j'ai divorcé et suis revenue en France. J'ai travaillé comme secrétaire dans l'entreprise familiale tout en élevant seule mon fils. Au bout de quelques années j'ai repris la gérance de la société. Mon frère qui était cogérant nous a fait un coup tordu et a monté sa boîte concurrente en débauchant nos employés. Un an plus tard nous avons fait faillite. J'ai alors pris un emploi d'AESH (assistante de vie scolaire) pour enfants handicapés souffrant pour la plupart de troubles autistiques. J'ai exercé dans cette profession durant 13 ans. Hélas j'ai de gros problèmes de dos et je n'ai pas pu continuer. Je suis actuellement au chômage et à compter du 15 février je dois participer à des modules de retour à l'emploi. Voilà, une vie autodidacte et bien remplie.