À la lueur d'une bougie, elle écrivait lentement, réfléchissant en même temps à ce qu'elle allait bien pouvoir leur raconter, et surtout comment.
Au risque de les plonger dans la torpeur, la vérité s'imposait. Tant d'années à se taire, se cacher ; à faire semblant, comme si de rien n'était. Cela ne pouvait plus durer.
Par conséquent, après avoir inscrit le lieu et la date en haut du feuillet, puis moult hésitations, elle retrempa la pointe de la plume dans l'encrier et décida de rédiger la courte lettre qui soudain bouleverserait le cours de son existence, leurs vies à tous finalement.
En cette belle soirée de décembre aux paysages enneigés, mois de fêtes et de retrouvailles pour beaucoup, elle aurait souhaité ne pas être aussi isolée, loin des siens. Elle sentait l'air frisquet entrer par la fenêtre de sa chambre restée entrouverte et frissonnait aussi d'émotion.
Allons au plus simple, se dit-elle, consciente de devoir annoncer les choses avec une certaine douceur, malgré tout. À demi-mot.
*Père, Mère,
Vous pensiez me connaître par cœur.
Mais aujourd'hui, j'ose vous dire que non.
Car je ne suis pas ce que vous croyez.
Pas une femme en tout cas.
Espérant que vous me comprendrez et me soutiendrez,
[right]Votre enfant pour l'éternité[/right].*
[ Voilà pour ma première participation. Je tiens à préciser que la fin de cette histoire tout droit sortie de mon imagination n'a rien d'autobiographique (parce que peut-être qu'en la lisant, on pourrait croire que... mais non). Je ne sais même pas pourquoi ce petit exercice d'écriture a pris cette tournure. Sûrement par empathie pour les personnes qui sont confrontées à ce genre de situation délicate. ]