Loin de moi l'idée de prétendre pouvoir tirer une quelconque analyse psychologique après avoir lu ton texte. Simplement, je pense que j'aurais également pu écrire la même chose, à peu de choses prés. Je suis naturellement réceptive à ta problématique, qui n'en n'est pas fatalement une pour autant. Je connais un peu le même problème en ce sens où je suis solitaire par nature, mais très sociable. Cela peut, et à juste titre, parfois paraître paradoxal pour beaucoup, mais cela n'est pas incompatible. Tout comme j'ai tendance à être une pessimiste heureuse, heureuse car souvent surprise de l'évolution de certaines situations en dépit de mon pessimisme.
Tu éprouves peut-être tout simplement un besoin naturel de te retrouver avec toi-même, sans pour autant être happé par une solitude déprimante et coupé de tes relations amicales. Pour ma part et je vais être sincère, non pas tant dans le but de te rassurer mais plus car j'apprécie ta démarche saine et courageuse consistant à te livrer plus personnellement. Je n'ai qu'une seule véritable amie pour laquelle j'éprouve une considération irrécusable. Par ailleurs, j'ai de nombreuses connaissances, au delà même du cadre universitaire, sauf que cela n'a rien comparable, ça reste justement des connaissances.
J'ai également tendance à avoir un grand mal à faire confiance aux gens, même sur le long terme, pour autant cela ne m'empêche pas de profiter des bons moments en leur compagnie. Je fais juste preuve de discernement, je pense que je ressens aussi un besoin de m'affirmer, d'affirmer ma personnalité, non pas tant dans un esprit compétitif, simplement pour être respectée. J'ajouterai que je te comprends parfaitement bien quand tu as dis :
Et en essayant de prendre du recul, je sais que je reste profondément attaché à ces gens. Mais j'ai quand même l'impression que la vie m'emmène irrémédiablement autre part,
En fait, ce n'est pas qu'une simple impression, cette sensation que tu ressens concernant le décalage avec le reste dans ta vie, c'est parce que tout n'est que mobilisme. En tout cas, c'est ce que je pense (théorie qui ne vient pas de moi hein ^^).Tout change, tout évolue, que ce soit en bien ou en mal, ça cela reste subjectif et n'est pas la question, Il est un fait indéniable que le mouvement reste continuel. Donc ce que tu évoques là, absolument tout le monde y'est confronté.
Le fait de ressentir de l'attachement n'y change rien, les affects sont naturels, c'est humain, mais ça n'est pas une source de contrôle. Je dirais même que c'est précisément l'extrême opposé, ça ne se contrôle pas. En revanche, ton propre rapport à l'attachement et le fait de mieux appréhender ce rapport, par la prise de recul comme tu l'as bien évoqué, ça reste en ton possible.