@dirty-cop Affligeant, à ce compte, ce n'est plus de la naïveté, c'est de la collaboration. Bon allez, avoue, c'est un sketch, une blague ?
Je sais que nombre ici sont convaincu que l'Islam est une religion de paix, d'amour et de fraternité, qu'il n'y a strictement aucune différence entre le christianisme (nouveau testament) et le Coran. Or c'est là que le bas blesse. Le christianisme, même s'il a longtemps été perverti par le catholicisme romain, impérial, (mais pas que) est une philosophie de l'humilité, du doute, du pardon, de l'amour. L'Islam (traduction : la soumission), est une philosophie politique et sociale de conquête militaire, violente, d'obéissance aveugle, de certitude absolue, de gloire et de domination. Elle provient de la branche judéo-chrétienne, marginale au courant chrétien durant les premiers siècles de son ère. Récupérant également au fur et à mesure des résurgences manichéennes perses.
Si l'occident n'avait pas triomphé au 19e s. avec sa dynamique industrielle et coloniale, peut-être des réformes se seraient-elles manifestées spontanément en faveur d'une modernisation politique et sociale... Sur un temps très long... Mais rien n'est moins sûr, et il me semble même improbable que les courants de relecture du Coran et d'historicisation qui se font jour depuis quelques décennies mais restent totalement confinés aux milieux universitaires, seraient advenus, en tout cas pas si vite.
Mais la puissance occidentale n'a pas tant colonisé et dominé qu'elle n'a humilié des peuples qui se pensaient comme puissants et ont constaté ce que leurs propres élites ont vu comme une arriération, un retard de croissance. Certes, des altermondialistes un peu pressés pourraient sauter à la conclusion que le progrès occidental était illusoire, que c'est à cela que le réchauffement est dû etc. toute reconstruction a posteriori, sans intérêt.
Les mondes arabes et arabisés par l'Islam, même perses, n'étaient pas de pacifiques contrées agressées par le monstre occidental. L'empire ottoman et les empires perses étaient des états colonisateurs eux-mêmes, esclavagistes, agressifs... les occidentaux ont simplement été mieux outillés, parfois mieux organisés. Et la défaite, large, étendue, a inspiré divers comportements dont deux mouvements marquants. Pour une majorité des élites, un suivisme, une quête d'acculturation aux dominants, d'appropriation culturelle de la modernité et des objets de son luxe. A l'autre bout du spectre, pour des chefs de guerres frustrés, des clans déchus, et des populations manipulées par ceux-ci, une progressive radicalisation dans un traditionalisme de contre-poids, excessif, et parfois jamais réellement pratiqué auparavant.
L’application de la Charia par les extrémistes / fondamentalistes actuels de l’Islam se veut une régression aux origines, un purisme qui n’a que rarement été pratiqué littéralement, du moins depuis de nombreux siècles.
N’est-ce pas une occasion pour l’Islam d’aller plus loin qu'il n'est jamais allé dans son imprégnation culturelle, en Afghanistan comme ailleurs ?
Et à l’aune global du Maghreb, du Moyen-orient et de l’Asie centrale islamique, n’y-t-il pas un projet, plus ou moins vague de revanche mondiale sur l’occident.
Les mouvements, islamiques sont certes en compétition parfois entre eux, expression surtout de fortes personnalités ambitieuses, comme souvent chez les chefs de guerres et chefs religieux. Mais ces affrontements violents et meurtriers d’ego, de familles, de clans, ne glissent-ils pas progressivement vers une logique unitaire, ou tout au moins convergente de guerre sainte lente et longue contre la « civilisation du nord » ? Le « choc des civilisations » tant décrié par les islamogauchistes et les amoureux hétéroclites newage de l’idéologie worldpeace and love, n’est-il pas un processus de très longue haleine, dont des victoires comme celles des Talibans fondent une continuité, une assurance, des espoirs, des développements de réseaux, des implantations idéologiques générationnelles, presque une mystique de rénovation impérialiste ?