Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ?
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Le pire souvenir, l'année de 4ème et je ne sais pour quelle raison j'étais devenue la tête de turc d'une bande de petits cons qui m'ont fait la misère !
Jusqu'au jour ou ça a été plus loin que les brimades et moqueries, à la descente du bus le chef de la bande (2 têtes de plus que moi) m'a attrapée par les cheveux et m'a clouée au sol, j'ai pas eu le temps de voir venir, j'ai juste vu qu'il avait une grosse mèche de mes cheveux dans la main et que j'avais super mal sans compter l'humiliation en plus, et les rires que j'entendais !
Le lendemain j'ai pas voulu aller à l'école, trop honte, trop peur, j'ai fini par parler à mes parents qui m'ont accompagné au bureau de la CPE qui a expliqué que ce jeune homme avait ses parents qui divorcaient, bla bla bla, qu'il souffrait, bla bla bla ... Le merdeux a été convoqué illico ma mère lui a gueulé dessus, moi je lui ai juste demandé ce que je lui avais fait pour qu'il agisse comme ça avec moi (il a jamais su répondre), son père a été convoqué (on a eu le droit à "mon fils n'est pas comme ça"), mon père lui a fait comprendre que si ça se réglais pas ici ça se réglerai au commissariat, il s'en est sorti avec quelques heures de colle et une lettre d'excuse que je n'ai jamais reçu !
Aprés ça je n'ai plus été emmerdée par cette bande, les profs ont fait un peu plus attention à ce qu'il se passait dans leur classe (parce que oui certains ont délibérément ignoré ce qui se passait) et une dizaine d'années plus tard j'ai croisé par hasard un des jeunes de la bande, on a discuté et lui m'a présenté ses excuses que j'ai accepté et je l'ai même félicité de l'avoir fait parce que j'avais quelque part besoin de l'entendre !
C'est une histoire qui m'a beaucoup marqué psychologiquement parlant et qui je pense me marque encore aujourd'hui !
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@Sylareen a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
quand j'étais en master pour devenir prof.
C'est étonnant comme choix d'études étant donné tout le reste du post... (C'est pas une critique du tout évidemment, c'est juste un truc qui a éveillé ma curiosité.)
Je compatis en tout cas, on sent bien que tu as subi cette phobie sans pouvoir la maîtriser. J'y pense souvent face à des élèves très timides, au fait que je ne peux sans doute pas imaginer ce qu'ils vivent, que ce qu'on leur demande de faire en pensant que c'est anodin peut être vécu comme une torture... En tout cas je trouve ça très maladroit de la part d'un enseignant d'obliger ses élèves à se mettre en scène de manière aussi ridicule qu'en "imitant des animaux" (nan mais what??), c'est pile le genre de truc qui angoisserait un étudiant, qu'il soit à l'aise ou pas pour se mouvoir en public. -
@Peri C'est terrible la solitude dans laquelle un enfant se trouve quand il est embêté comme tu l'as été ! Quand il s'agit de tout petits comme tu l'étais, c'est encore plus compliqué parce qu'ils n'entendent pas parler tous les jours de ce que sont le harcèlement ou le racket, donc ils ont l'impression que ce qui leur arrive est mérité (!) et que leur seule échappatoire c'est de faire profil bas...
Mais avec les plus grands, on a beau distribuer la bonne parole partout, tout le temps, la loi du silence existe toujours. C'est triste à dire, mais y'aura toujours des enfants instables (pour plein de raisons souvent pas de leur âge) qui embêtent leurs camarades, et y'aura toujours des victimes qui n'osent pas se signaler...
La meilleure lutte, ce sont bien les parents qui peuvent la mener, parce qu'à l'école il y a trop de tout (trop d'élèves, trop de bousculades, trop de temps sans surveillance, trop d'influences...), mais un foyer où on fait attention à l'enfant, où on lui demande tous les jours si tout s'est bien passé à l'école, c'est ça la clé du bien-être; il n'y a qu'en se sachant écouté et vu chez lui qu'un enfant arrive à dire ce qui lui arrive. -
@Peri
Cette situation est terrible et à cette époque les enfants subissaient sans rien dire et il devait y en avoir beaucoup sans que l'on sache rien maintenant c'est un tout petit peu différent , le problème est affiché au grand jour certains enfants parlent mais beaucoup trop mettent fin à leur petite vie comme tu as du souffrir je compatis vraiment -
@Shanna a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
@Sylareen a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
quand j'étais en master pour devenir prof.
C'est étonnant comme choix d'études étant donné tout le reste du post... (C'est pas une critique du tout évidemment, c'est juste un truc qui a éveillé ma curiosité.)
Je compatis en tout cas, on sent bien que tu as subi cette phobie sans pouvoir la maîtriser. J'y pense souvent face à des élèves très timides, au fait que je ne peux sans doute pas imaginer ce qu'ils vivent, que ce qu'on leur demande de faire en pensant que c'est anodin peut être vécu comme une torture... En tout cas je trouve ça très maladroit de la part d'un enseignant d'obliger ses élèves à se mettre en scène de manière aussi ridicule qu'en "imitant des animaux" (nan mais what??), c'est pile le genre de truc qui angoisserait un étudiant, qu'il soit à l'aise ou pas pour se mouvoir en public.Oui oui, ben j'ai arrêté prof. J'ai démissionné. C'était trop horrible. J'aime bien transmettre des trucs, mais ça ne collait pas trop avec la phobie sociale...
Et clairement je ne maîtrise pas ma phobie oui >.< Même avec des médocs. Enfin là je n'en prend plus, vu que je n'ai plus trop besoin de me mettre dans des situations où j'ai la phobie. Par contre je suis incapable de demander un truc à un vendeur dans un magasin par exemple.
C'est vrai qu'on ne s'en rend pas compte, vu de l'extérieur. Et pourtant c'est vraiment une torture. Alors que ça ne devrait pas, ce sont juste des petites choses anodines. Mais le cerveau est vraiment un organe à la con... Franchement on se porterait mieux sans. -
@Sylareen a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
Franchement on se porterait mieux sans.
Je ne peux qu'approuver.
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Ce que je vais écrire, vous serez les premiers à le savoir (mis à part les témoins de l'époque)
J'ai toujours eu une scolarité tranquille, plutôt bon élève, sérieux et respectueux de tout le monde. Je n'ai en plus jamais vraiment été embêté par des camarades un peu plus brutes (au début de collège une des brutes de la classe, qui faisait de la lutte, avait essayé de me faire une prise en cours de récré mais je l'avais envoyé valdinguer dans le tas de cartables... il avait essayé de me chopper, je lui ai pris le bras et comme il s'était lancé et que j'avais un centre de gravité plus bas que lui, je l'ai fait tourner, il a pris de la vitesse et je l'ai laissé partir s'étaler dans le tas... enfin bref, il a pris la honte et c'est peut-être pour ça que par la suite je n'ai jamais été embêté, au contraire de certains amis)
Enfin, il y a bien eu quelques moments pas cool mais bon c'est de ce que j'estimais la vie courante d'une vie de collégien/lycéen/étudiant et je ne vasi pas m'en plaindre. Par contre il y a eu un épisode du collège qui est pour moi mon mauvais souvenir de ma scolarité
Fin des 80', début des 90' on habitait Limoges et j'étais au collège. J'étais plutôt bon élève, mais surtout très studieux. Je n'avais aucun problème avec mes profs, sauf en anglais. Je n'étais pas le seul, on était deux avec un pote. C'était d'ailleurs un de mes meilleurs amis et on n'était pas trop aimés par le prof d'anglais. Mon père me disait que c'était à cause de sa profession ainsi que celui du père de mon pote, et des aspirations politiques du bonhomme (Bah va expliquer à ton gosse que son prof est plus dur avec lui parce qu'il sait que ton père est militaire alors que lui est encarté au PCF, au point d'être une figure locale du parti et qu'il ne se gène pas pour critiquer publiquement l'armée...)
Bon bref, en cours on voyait bien que moi et mon pote on n'était pas traités de façon identique aux autres. C'était dans ses façons de nous répondre. En tous cas je sentais bien que si je me trompais je prenais des reproches un peu plus poussés que mes camarades.
Jusqu'à ce jour où M. Normand (c'était son nom) nous fasse faire un gros exercice. Ensuite on le corrige. Pour le corriger il se met debout à côté de moi, mais plutôt que de donner les réponses et que tout le monde corrige en même temps, il me dit de lire mes réponses, il donnera les bonnes pour tout le monde, et si je me trompe il me met une claqu à chaque mauvaise réponse
Vous imaginez à ma place... petit élève timide, respectueux de tous les profs et de l'autorité (même si c'était une tête de con), je n'ai pas une once de méchanceté, j'ai tellement peur que je n'ose pas dire non...
Ca a été le festival de baffes. Pas énormes, mais des baffes... Jeme revois au bord des larmes, je revois mes autres camarades, complètement génés en voyant ca...
Je me dis que maintenant j'aurais du me lever et aller voir la salle des pions pour leur expliquer, j'aurais du dire cela à mon père en rentrant (J'imagine quelle aura été sa réaction, si un jour ma fille me raconte un truc comme ca, j'y vais dès le lendemain et je défonce le prof... et pourtant je n'aime pas la violence mais si on touche un cheveu de ma fille je ne suis plus le même)
Bref, le petit collégien apeuré que j'étais n'a rien dit, a encaissé les baffes humiliantes, et a tout gardé pour lui. Les seuls au courant sont ceux qui étaient dans la salle de cours à ce moment là. C'est la première fois que j'évoque ce moment.
Un trentaine d'années après il y a prescription de toutes façons...
Quand j'étais en primaire, j'étais dans une école catholique privé. C'était très très rare, mais il arrivait avec une institutrice qu'il y ait des petits coups sur les doigts à certains élèves quand ils faisaient de grosses bétises. Mais pas ça... c'est de la violence gratuite. On ne mets pas des baffes à un élève parce qu'il s'est trompé dans un exercice alors qu'il est censé être là pour apprendre. Mais bon il devait nous haïr parce que nos parents étaient militaires et comme j'étais peut-être l'élève qui semblait le plus fragile et introverti...
Bref, c'est le souvenir traumatisant de ma scolarité. Les autres mauvais souvenirs ne sont que des moments de vie que tout le monde aurait pu connaitre (comme louper le bac de 4 points, prendre un râteau dans la cour devant tout le monde, ...), mais là c'était de la violence gratuite, par un prof, sur un élève gentil qui était trop timide et introverti pour se défendre...
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@djino c'est rageant de lire ce genre de témoignage...
Je comprends que ce soit traumatisant, et que même aujourd'hui tu puisses en garder beaucoup d'émotions négatives (en tout cas pour moi, ce serait le cas).Avec le recul de l'âge et des faits, si tu revis cette scène, tu aimerais faire quoi ou qu'il se passe quoi à partir du moment où le prof s'approche de toi ?
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@Chibi a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
tu aimerais faire quoi ou qu'il se passe quoi à partir du moment où le prof s'approche de toi ?
Un train arrive et sprouitch le fils de pute?
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Lamentable ce professeur.
Il y en a qui se croient vraiment tout permis ! -
@Chibi
ce que j'aurais aimé c'est d'avoir eu le courage de me lever et d'aller en salle des surveillants pour tout raconter et qu'il ait eu les sanctions qu'il méritait. Mais bon, maintenant ce qui a été fait ou non ne peut être changé, pas la peine de tergiverser@Hornet a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
@Chibi a dit dans Quel est votre pire souvenir en lien avec l'école ? :
tu aimerais faire quoi ou qu'il se passe quoi à partir du moment où le prof s'approche de toi ?
Un train arrive et sprouitch le fils de pute?
Mais mdr... merci beaucoup @hornet, cela me place une image drôle sur celles que j'ai dans la tête en y repensant
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Si on fait un gros package je mettrais sur la table mon année de 6e :
- Déménagement entre Paris et le Cher durant l'été, donc zéro connaissances le jour de la rentrée. À cela s'ajoute le bon vieux sobriquet de "parigot" quasi immédiatement adopté par toute la classe.
- La classe en question qui était la 6eB4, alias la classe où on a casé tout ceux qui posaient problème ainsi que le petit nouveau.
- La plupart des gens de ma classe prenaient mon bus, donc j'avais également droit à leur compagnie (en version un brin plus virile) le matin à l'arrêt de bus et durant les trajets aller/retour.
- Chute de mes résultats, j'étais à 14/15 de moyenne sans bosser, là je tombe à 12/11, et j'ai fais un rejet du concept de "travail à la maison", vu que pour moi le lieu de travail c'était l'école et non la maison.
- Les maths, alias ma matière préférée, est soudain devenue ma hantise à cause de l'arrivée des x, y, et autres abstractions totalement incompréhensibles pour mon esprit. Avec en bonus une jeune prof venue de Marseille qui avait gardée son accent, et qui pour l'occulter et se faire respecter tapait fort sur ceux qui sortaient du rang. Pas de chance pour moi, j'oubliais une fois sur trois mon compas, mon équerre,... Donc ça tombait régulièrement sur moi.
- Autre soucis, le désintérêt total pour tout ce qui concerne la sexualité, grand sujet de discussion à cet âge. Bah oui, quand toi ton rêve c'est de chatouiller la jolie fille de ta classe c'est compliqué de s'insérer dans une logique d'échanges d'adresses de sites de cul ou de disserter sur la pousse des nichons de la bonnasse locale. Résultat : t'es vite catalogué comme gay aux yeux des autres mecs.
- Mais si je devais retenir une seule chose de mon année de 6e, ce sont les deux heures de français du lundi matin de 8 à 10, où nous avions toujours pour exercice de lire en silence un texte pendant 15 minutes avant de l'analyser, temps durant lequel j'avais d'horribles douleurs à l'arrière de la nuque qui me terrifiaient par leur violence et l'incompréhension de leur manifestation.
Voili voilou ! (Rassurez vous, depuis je vais beaucoup mieux, je vote Fillon).
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J'ai mis du temps à trouver un souvenir désagréable en lien avec l'école parce que globalement j'ai eu une scolarité agréable. Bien sûr, comme j'ai toujours été très anxieuse, l'école pouvait souvent me rendre malade à cause des notes, des devoirs et des oraux mais avec le recul je me dis que c'était juste passager et que c'était risible par rapport au vécu de certains.
So, mon pire souvenir (bien que très lointain aujourd'hui) remonte à la maternelle. Pendant presque une année entière, j'ai été cantonnée au coin, privée de jeux et des récréations pendant la plus grande partie du temps et pire encore interdite d'aller aux toilettes par la maîtresse parce qu'elle m'avait prise en grippe (j'étais une enfant très vive mais pas un monstre). Je rentrais chez mes grands-parents souvent en étant souillée puisque je n'avais pas le droit de bouger du coin. Ma famille a fini par remarquer qu'il y avait un problème et que ce n'était pas de mon fait. Alors un jour lors d'une réunion parents-prof, ma grand-mère a pris la parole devant tout le monde et a mis la maitresse face à son comportement inadmissible et lui a très clairement fait comprendre que si elle continuait de me maltraiter ça finirait très mal pour elle. Après ça, je n'ai plus jamais été au coin. -
Si j'occulte la fois où en 6ème un gugusse a voulu me voler mon sac de cours alors que je l'avais dans le dos (je me demande encore pourquoi) parce que dans le fond ça n'a pas été traumatisant... La seule expérience désagréable c'est mes deux dernières années de lycée. A cette époque, je déménageait souvent, je devais donc changer d'établissement et tout recommencer à zéro dans la sociabilisation avec les autochtones, et le dernier lycée que j'ai fréquenté, bah c'était tous des gosses de riches qui te faisaient bien remarquer qu'ils avaient de l'argent. En plus moi à ce moment là, une vieille blessure au genou a repointé le bout de son nez donc me faisait être absent régulièrement. Alors tomber avec des gens que je ne supportait pas, et les entendre me demander pourquoi j'étais ENCORE absent, ça ma soulé, c'était invivable au point que j'ai fini l'année en ayant les cours par correspondance.
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@Egon c'est hyper choquant ce qui t'es arrivé
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@LeaPierce Ah je ne sais pas ? Comme je l'avais dit, c'est lointain, je n'ai même plus l'impression que ça me concerne.
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@Egon oui ça l'est mais c'est bien que tu n'en aies pas garder de séquelles. Et que tes proches ont réagi rapidement.
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J'ai pris une raclé en 10ème (CE1) avec le maitre. Je ne comprenais pas les multiplications assez vite pour lui. Ma mère a vu des traces et a été voir le directeur. Le bonhomme s'est calmé.
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J'ai peur d'être beaucoup trop gloque pour vous en parler.
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J'ai une anecdote d'une longueur à faire pâlir Winston Churchill et ses 173 tomes.
Mais bon je vais allez directement à l'essentiel, aucun être humain ne pourrait allez au bout.
Pour conclure ma toute 1ére journée CATASTROPHIQUE en tout point pour mon arrivée dans le grand monde du lycée j'ai commis l'irréparable.
La faute. Je suis entré dans la légende par la mauvaise porte.Le contexte:
Un bâtiment, deux classes:
Classe 1 La seconde "commerce" dont je fais parti. L'élite de la nation.
Les moins timbrés. Les supposés studieux. La classe ou les risques de troubles sont faible. La classe ou l'on s'habille avec un petit polo blanc et un jean délavé.La classe 2 La seconde "commerce bis" : Les fracassés. Les petites frappes. Les sweat Umbro et la casquette de travers avec écrit dessus "suce" pour symboliser l'opposition à l'état.
La classe 1 se chie dessus à l'idée de croiser le regard de ces gars-là.
Le virage:
Installé dans la classe 1 le silence se fait sentir. La prof de comptabilité a besoin d'un rétroprojecteur pour afficher son planning.
On entends les mouches voler : être volontaire et lever la main pour se proposer d'aller chercher le rétroprojecteur dans la classe 2 est synonyme de mort cérébral.Madame Audineau lâche la phrase qui change un destin: "Pourquoi pas toi?"
Je souri bêtement. Je sens mon ventre gargouillé et des effets non désirables se laisse aussi sentir.
Je répète la phrase "bonjour puis-je prendre votre rétroprojecteur s'il vous plaît?"
L'éloquence en petit comité : oui.
Devant les tarés de la classe 2 option gourmette en or à chaque poignet : non.Je frappe à la porte et j'entre.
Une trentaine de paire d'yeux se braquent sur moi. Plaques rouges sur le visage.
Sourire d'enfant qui s'est fait prendre par la voisine en train de piétiner ses géraniums.
Je me lance.Un virage mal négocié:
"Bonjour, excusez-moi de vous déranger, puis-je emprunter votre rétroviseur?"
L'assistance se tait. Y a pas un chat qui vole.
Puis dans la foulée c'est la déflagration générale.
Des rires surpuissants, des doigts pointés vers moi du genre "c'est lui, c'est lui, la chasse est ouverte!"
Je réalise le lapsus. La foule est en délire et veux du sang. Même la professeur débordée de cette classe s'y met avec une compassion qui rajoute au chaos ambiant.L'accident et le délit de fuite:
Je reste silencieux et presse le pas pour en finir. Dans ma tête c'est "bande de cons vous allez prendre cher". Hors de ma tête c'est "Soyez gentil et je vous donnerais un Bounty allez quoi les copains".
Je me dépêche de prendre le rétroprojecteur. Trop sûrement.
Le fil s'enveloppe autour de mon mollet. Progressivement.
Je recule pour m'arracher de là et là je constate l'étau dans lequel je me suis fourré.
Je me débat comme si j'avais un boa constrictor qui veux me faire la fête et le fil s'enroule encore plus comme pour dire "tu veux faire le con on va jouer" je manque de trébucher et j'éclate une partie du verre du rétroprojecteur sur le coin d'une table.Conclusion:
Je me suis dis "demain tout sera oublié!"
1 mois plus tard j'entendais toujours en cours de sport au moment de servir pour la gagne dans un match de volley ball "Rétroman tu vas t'envoler"