Comment soutenir une personne en deuil
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Bonjour,
Mon compagnon a perdu sa maman il y a 1 an maintenant.
Il vient de clôturer la succession chez le notaire et dans quelques jours ça sera la date anniversaire du décés.
Je l'ai soutenu du mieux que j'ai pu jusque là.
Je l'ai vue s'écrouler et se relever à plusieurs reprises tant bien que mal mais je ne l'ai jamais vue aussi mal qu'en ce moment.Il ne mange plus, dort une nuit sur 2, il est stressé, particulièrement excité, triste, agressif....
Il a besoin de calme mais il s'agite.
Il veut se mettre dans sa bulle mais me demande dêtre là tout en étant stressé par ma présence.Il veut que je le cajole mais n'est pas d'humeur caline, il veut faire les courses mais veut rentrer à la maison à peine arriver devant le magasin, il veut discuter mais à besoin de silence....
J'ai l'impression d'être totalement inutile.
Comment le soutenir au mieux et soulager sa souffrance SVP?
Pour ceux qui sont passé par cette phase de deuil, qu'attendiez vous de vos proches?
Merci
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@loutre se faire aider par un psychologue, le deuil fait partie des problèmes amenant à consulter un psychologue. Pour le décès de ma fille, j'ai vu une psychologue qui m'a bien aidée. Les proches ne peuvent remplacer un psychologue.
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@Cynthia80 Le soucis c'est qu'il refuse de consulter.
Il dit qu'il va bien qu'il n'est pas en dépression et que par conséquent, il n'a pas besoin d'un psy.
Il a déjà consulté lors d'une dépression il y a quelques années, ça lui a fait du bien mais vue que aujourd'hui, il ne se sent pas aussi mal qu'à l'époque, il n'en voit pas l'utilité.
Pour lui c'est juste une phase normale du deuil qui passera avec le temps.
Jusque là, j'étais inquiéte pour lui mais il me donnait quand même l'impression de ne pas trop mal gérer le truc, mais là....
Je te présente mes sincères condoléances.
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Ce dont j'ai au besoin, après le décès de mon papa (3 ans déjà ^^), c'était qu'on accepte d'abord et avant tout mes sautes d'humeur. Parfois, j'arrivais à gérer mon quotidien comme d'habitude et parfois, son absence pesait tellement sur mon esprit que c'était comme si je me retrouvais dans une sorte de brouillard émotionnel qui engourdissait tout le reste (motivation, envies, enthousiasme). J'avais du mal à trouver du plaisir dans mon quotidien comme j'en avais pourtant l'habitude. Et j'avoue que ce ne sont ni des mots, ni des gestes que j'attendais de la part des autres, mais juste un peu de compréhension, de patience et de bienveillance.
Personne ne vit son deuil de la même manière. Certains auront juste besoin de temps, d'autre auront besoin d'en parler. Et parfois, lorsque le deuil perturbe trop la vie quotidienne et le rapport avec les proches, il faut savoir se tourner vers un professionnel (comme le suggère judicieusement @Cynthia80.
Maintenant, s'il juge ne pas avoir besoin d'un psy, c'est à lui devoir.
Ce qu'il faut comprendre de ton côté, c'est qu'il y a des dates / étapes plus difficile à franchir que d'autre. Or, les anniversaires de décès sont parmi les plus impactantes. On a beau vouloir s'en défendre, on a beau avoir envie de gérer, plus la date approche et plus c'est dur et plus ça impacte sur notre humeur.Soit présente pour lui, juste être à ses côté, sans rien faire, rien dire, c'est déjà beaucoup. Offre lui une oreille attentive s'il a envie de parler. Fait preuve de patience et de bienveillance avec lui. N'oublie pas que parfois, pour aider les gens, il suffit juste "d'être là".
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pas facile seul le temps peu être le bon moyen
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Je vais "être là" si il n'y a que ça à faire mais ma présence le stress.
Il a une activité qu'il affectionne particulièrement et il voudrait se concentrer à 100% dessus mais comme je suis là, il n'ose pas, il a peur que je m'ennuie que je ne veuille plus revenir chez lui.
J'ai eu beau lui dire hier que tout allait bien qu'il peut faire son truc que moi je m'occupe ou surfant sur mon téléphone, ma présence le bloque mais en même temps il ne veut pas que je le laisse seul alors il fait le show, essaie de me faire rire mais j'ai l'impression que ça l'épuise.
ce soir je vais tenter une autre approche, m'isoler dans une autre pièce (bon c'est un peu chiant parceque c'est un tout petit appartement donc pas 15 000 solutions, mais c'est pas grave) Lui dire de ne pas s'inquiéter que tout va bien que je ne m'ennuie pas et le laisser se mettre dans sa bulle tout en lui disant que je suis là, juste à côté.
Je ne vois que ça à faire finalement. Attendre qu'il vienne à moi tout en lui faisant savoir que je suis disponible et que je ne serais pas fachée si il ne le fait pas.
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@loutre
ça se tente, en effet.
Sinon, pourquoi ne pas accepter le fait qu'il soit dans une période difficile, et accepter de laisser passer ces moment-là sans se poser plus de question ? C'est un peu comme dans la chanson de Camélia Jordana (non, non, non - écouter Barbara).
"Je veux juste Aller mal et y'a pas de mal à ça"Car je doute qu'il y ait vraiment de solution ou d'aide à apporter. Il n'y a peut-être tout simplement rien à faire pour l'aider sinon laisser le temps faire son oeuvre. Ce n'est pas comme si vous ne compreniez pas l'origine de son mal-être. Il n'est pas super bien, il a du mal à être à l'aise, il n'a pas le moral au top ? Et alors ? Est-ce bien en plus nécessaire de lui mettre la pression et de lui imposer d'aller mieux ? Et si tu le rassurais, au contraire, en lui disant qu'il n'y a pas de mal à ne pas aller bien, surtout dans les circonstances ? Qu'il a le droit de ne pas être en forme, le droit de ne pas être à l'aise ? Et que, c'est une chose que tu acceptes et que vous allez simplement faire avec tous les deux, ensemble et que ça finira par passer. Que son coeur, son âme, son esprit, finiront par trouver le moyen de faire avec l'absence de son être cher ?
Quand on aime les gens, on veut les voir heureux, c'est sûr. C'est inévitable. Mais il faut aussi savoir accepter qu'ils ne le soient pas toujours. Et accepter l'idée qu'il n'y a parfois rien à faire. Accepter l'idée aussi, que l'on ne peut pas toujours aider.
Sinon... Pourquoi, ne pas lui proposer de l'aider à passer le cap en faisant quelque chose à la date anniversaire ? Aller sur la tombe pour qu'il puisse s'épancher ? Organiser une soirée avec des proches et échanger des souvenirs positifs et joyeux concernant sa maman ? C'est qui m'a aidé, moi : faire remonter les beaux souvenirs, regarder une photo où il était super souriant, heureux et entretenir le souvenir de qui il était.
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@Artelise
C'est dure, accepter qu'il soit mal...J'ai déjà du mal à accepter que tout l'amour que je lui envoie ne soit pas suffisant à le soulager ne serait ce qu'un tout petit peu...
Et puis j'ai merdé.
J'avais passé une semaine de merde, j'étais noyé dans mes faux problèmes, j'avais besoin de lui, alors quand j'ai débarqué et qu'au lieu de recevoir le gros calin que j'attendais impatiemment je me suis prise ses sautes d'humeur en pleine tête, je n'ai pas compris.
Je me suis dit qu'il ne voulait pas me voir que je devrais peut etre repartir.
On s'est pris la tête, j'étais tellement dans mon truc que j'ai mis peut être 2 jours avant de comprendre que je n'avais rien à voir dans l'histoire mais que c'était le deuil et uniquement cela qui faisait que ...
Je m'en veux parceque au final durant ces 2 jours je n'ai fait que lui causer des soucis supplémentaires.
Pour le jour anniversaire il veut réaménagé son appartement, faire un grand ménage, bouger les meubles....
Donc je vais l'aider à faire tout ça.Il ne fait mention du fait que ça sera un jour particulier, je ne sais pas si je met les pieds dans le plats ou si je fais comme si de rien était.
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@loutre a dit dans Comment soutenir une personne en deuil :
r, je ne sais pas si je met les pieds dans le plats ou si je fais comme si de rien était.
Fais comme si de rien n'était : c'est à lui d'en parler s'il le souhaite et non à toi d'initier le truc "en mettant les pieds dans le plat", ce qui peut n'être que maladroit.
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Mon mec a fait la même erreur à quelques jours du premier anniversaire de la mort de mon papa. C'est dommage, mais il ne faut pas te mettre martel en tête, ni chercher à "compenser". Moi, à mon mec, je ne lui en ai pas tenu rigueur. ou pas longtemps, en tout cas.
Une chose pour le lâcher prise : poses-toi la série de questions suivantes : qui est-ce que je cherche à aider ? Lui ou moi ? mes efforts pour chercher un moyen de l'aider absolument, à qui est-ce que ça profitera ? A moi ou à lui ? Est-ce que, d'une certaine manière, je ne serais pas en train de chercher à me prouver que je suis capable de l'aider ? ou à lui prouver que j'en suis capable ? A-t-il vraiment besoin de ça ?
ce n'est pas le deuil de mon papa qui m'a apprit cette leçon, c'est l'autisme de mes enfants. Lorsque mon fils, notamment, était en "crise", le seul vrai moyen de l'aider, c'était de le laisser seul, dans l'obscurité de sa chambre ou planqué sous mon lit ou derrière les serviettes de la salle de bain. Chercher à lui parler, à le serrer dans mes bras ou tout autre approche que mon coeur de mère désespérait de pouvoir faire, ne faisaient qu'empirer les choses. J'ai mis du temps à accepter que finalement, pour l'aider, ce qu'il fallait que je fasse, c'était : rien.
Pour ce qui est du jour J, Je dirais qu'il y a deux approches possibles.
Sachant que s'il programme une journée de ménage de printemps et de remaniement de son intérieur, c'est sans doute parce qu'il a parfaitement conscience que ce jour là, il va être mal, très mal et qu'il veut s'occuper la tête et l'esprit pour ne pas y penser. Démarche naturelle de fuite. C'est parfois la seule façon que certaines personnes ont pour se protéger d'une douleur qu'ils craignent d'affronter.
On peut soit considérer que c'est une approche comme une autre et le laisser gérer le truc comme il en a envie. Ce sont ses sentiments et émotions après tout.
ou bien, on considère que ce n'est pas une attitude très saine et qu'il vaudrait mieux percer l'abcès et l'aider à affronter cette douleur qu'il redoute tant.Mais là, tu es sans doute la seule à pouvoir estimer quelle approche sera la meilleure pour lui.
Cependant, cela me conforte dans l'idée que cet homme ne se sent pas libre de ne pas aller bien. Et ça me conforte également dans l'idée que le meilleur moyen de l'aider de ton côté, c'est de l'aider à accepter l'idée qu'il a le droit d'être en deuil, qu'il a le droit de souffrir et, surtout qu'il a le droit d'exprimer sa souffrance, que tu le ne verras pas comme une tare, une honte ou une faiblesse, mais qu'au contraire, c'est une forme de courage que de savoir dire "j'ai mal".
Ceci dit, évidemment, je ne le connais pas...
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@ayamé maladroit, c'est mon 2ème prénom, il naurait pas pu choisir pire comme soutien moral....
@Artelise Oulala, moi qui me pose déjà 15 000 questions à la minute...
Mais je vais prendre le temps d'y réfléchir
Je pense qu'il préférera que je n'en parle pas, je verrai le jour J, si je sens le gros craquage pointer le bout de son nez, je mettrais les pieds dans le plat.
En attendant je vais essayer de tout simplement lui foutre la paix.
Je prend conscience de pas mal de chose en vous lisant....
De choses que j'ai mal faites, de parole déplacée. -
@loutre
les hommes sont toujours très mal à l'aise face au chagrin, et essayer de le cacher n'arrange rien. -
@loutre a dit dans Comment soutenir une personne en deuil :
Je prend conscience de pas mal de chose en vous lisant....
De choses que j'ai mal faites, de parole déplacée.Personne n'a la science infuse et personne ne nait avec un mode d'emploi à faire lire à nos proches en cas de besoin. On tatonne tous plus ou moins dans tout un tas de domaines dans la vie : ça s'appelle acquérir de l'expérience.
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@loutre Glisse lui un bouquin sur les étapes du deuil ?
Il n'est pas en dépression, il est toujours en phase 1 du deuil et si il n'en prend pas conscience, ça pourrait durer trop longtemps et mettre d'autre chose en péril comme votre couple par exemple.
Aller voir un psy quand on fait son deuil, c'est pas être en dépression, c'est accepter que quelqu'un nous donne des clés adapter à nous même pour passer ces phases.
D'où l'idée de lui en faire prendre conscience en glissant un bouquin, un onglet internet dessus... -
@Kallindra je serais lui, je le prendrais mal.
Elle lui a déjà suggéré de voir un psy, mais lui pense n'avoir aucun problème. Donc le coup du bouquin c'est lourd, c'est "mon grand, tu commences à me faire ch... Bouge-toi un peu pour guérir".
Comme dit Artelise il a peut-être juste besoin de temps, de compréhension, et qu'on le laisse vivre ça à sa guise. -
Je n'ai pas d'idée à te donner.
Mais ce topic fait écho chez moi et j'ai envie de le dire ici... Peut-être parce que je pleure depuis des heures en croyant que je suis triste d'être seule chez moi, ma compagne travaillant trop ces jours-ci, et moi étrange en congé et donc "trop libre"... Tout en ne comprenant pas pourquoi je lui en veux d'être seule alors qu'elle s'est arrangée pour passer plein de temps avec moi ces deux semaines, et que oui, ces deux jours, elle bosse, mais qu'en dehors, elle est super présente et positive.
Et là, je me dis... Ben ouais, je suis en down, simplement. Maman est décédée le 17 mai 2022. Ce 14, ce sera la fête des mères. Puis "l'anniversaire". Évidemment que ça ne va pas.
Ces vacances, je fais le grand rangement chez moi. Je démonte des vieux meubles, construits les nouveaux, je change tout, je veux que ça change, beaucoup et vite. Ça m'occupe, me fait faire autre chose que du travail d'instit, me donne l'impression d'accomplir quelque chose. Ça me fatigue physiquement et psychologiquement car je réfléchis non stop à quoi faire quand et comment pour être bien organisée. Et au final, c'est pas plus mal que ma compagne soit au boulot de temps en temps car je gère ces modifications toute seule.Bon, bref. Je n'ai aucune clé à te proposer.
Moi ici, je sais que je n'ai pas besoin d'un psy. Globalement ça va. Puis y a des moments où je bugue, mais ça passe assez vite.
J'ai besoin de ma compagne, de sa présence, mais pas de lui parler de ma mère. J'ai aussi besoin de calme et qu'elle s'en aille parfois, quelle ne soit carrément pas dans mes pieds. Puis, j'ai besoin de mes amis et ma famille et ça, c'est prévu au programme, je vais les voir pas mal ces jours-ci. Je sais déjà que ça va générer une fatigue sociale, mais que ça me fera du bien. Et après, ça me fera du bien de me poser, seule.Alors ton homme... Si ta présence le stresse... Détermine peut-être avec lui des moments où être là, et d'autres où ne pas être là. Et pourquoi pas lui assurer que, dans ces moments où il veut être seul, il peut te retrouver s'il se rend compte que, finalement, il voudrait un peu de présence.
Courage pour ces périodes, ça ne doit pas être simple à gérer pour les proches non plus...
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@Gaip merci pour ton témoignage qui m'aide à y voir plus clair.
Même si là tout de suite, je suis un peu perdue.
Je ne sais pas quoi faire.
On est pile le jour anniversaire aujourd'hui....Et franchement depuis le début de la semaine, j'en prend plein la tête....
Je ne veux pas le laisser seul aujourd'hui ou cette nuit. Je devais rester jusqu'à mardi mais je commence à me demander si je ne devrais pas plier bagage avant....
Demain soir par exemple.Il fait ses trucs dans son coin je le laisse tranquille mais dès que je rentre dans la pièce il arrête tout, il ne peut se remettre dans son truc que si je repars....
Des que j'ouvre la bouche il s'énerve, puis panique et essaie de se rattrapée.
Il veut absolument me faire plaisir ce week-end pour rattraper la semaine de merde qu'il m'a fait passer mais je sens bien que ça lui pèse de sortir et voir du monde alors je fais celle qui a la flemme, on est quand même sortie cette aprem mais voilà....
Je ne parle pas ça ne va pas, je parle, il s'énerve direct....Une femme qui n'a rien demandé à personne à également eu le droit à ses monter de stress.....
Devant moi il est obligé de prendre sur lui, faire bonne figure....
Ça serait peut être mieux que je le laisse un peu seul avec son chagrin non?
Il a peut être le besoin de se sentir libre de pleurer...D'autant plus que je serre les dents mais je me connais, à un moment où un autre, si ça continue comme ça, je vais finir par me demander si cr n'est pas plutôt moi le problème....
Et si je pars là dedans, je vais prendre peur et finir par pleurnicher dans ses bras.....
Je n'ai pas envie de lui imposer ça....Mais j'ai beau faire, je ne suis pas assez costaud psychologiquement pour rester totalement imperméable à ce que je prend dans la tête....
Donc à garder le sourire pour le rassurer. -
@loutre si je peux poser une petite question : est ce que ton conjoint a perdu sa maman dans des circonstances traumatisantes (décès soudain par exemple) ou c'est son décès qui "ne passe pas" ? Je veux dire : cette histoire de date est-elle vraiment le problème ou ça va mal depuis un an ?
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@loutre oui tu devrais peut-être le laisser un peu seul.
Plutôt qu'être 24h/24 ensemble, voyez-vous un jour sur 2 ou 3. Il aura un. Peu de temps à lui et sera content de te voir pour une soirée, une sortie, un ciné... -
@Marcel il n'est pas bien depuis 1 an.
Avec des moments très sombres, d'autres où il va mieux mais je ne l'avais jamais vue comme cela.
Il ne mange plus, ne dors plus, tout semble l'agacee au plus au point.
Décès suite à maladie.
Donc il s'y attendait mais il me semble que le laps de temps entre diagnostic et décès a été assez court.