@Dryanaide Le problème du vocabulaire est toujours important. ce n'est pas le premier fil sur lequel se pose cette question. Le sens, voire l'acception, qu'on donne à un même mot peut impliquer des difficultés à se comprendre. Ces difficultés peuvent aussi être en partie volontaires, lorsqu'un fond idéologique les construit. Et un terme comme communauté, surtout dans cette époque de multiculturalité ne peut qu'être polysémique, avec des options idéologiques plus ou moins marquées. Mais il est souvent difficile d''approfondir les bases idéologiques. d'une part car elles sont parfois moins définies, solides, établies qu'il ne le faudrait pour pouvoir en discuter profondément. De deux parce que cette discussion deviendrait "chiante" ou "pesante" pour beaucoup puisqu'il y aurait impression d'une vaste et inopportune digression qui noie le poisson ou qui simplement démotive. Enfin, car une fois une posture ou position adoptée, il est parfois difficile d'en changer, sauf peut-être parfois par palier, par degré. D'autant que des adversaires auront possiblement intérêt ou envie de caricaturer l'autre, de faire mine de ne pas voir ou accepter des changements pour rester eux-mêmes dans une position, qui leur apportera souvent des avantages sur d'autres plan (par exemple de bénéfice émotionnel du conformisme, ou de considération au sein de leur groupe).
Un communauté peut-être une des composantes d'une société mais aussi une forme de société traditionnelle (on a pu parler de communauté traditionnelle). Mais le tout est de contextualiser l'utilisation. Et le problème actuel de nos sociétés, est celui de grands mouvements de population qui impliquent des échanges plus ou moins conflictuels. Ça a d'ailleurs été les cas depuis les temps les plus anciens, dans lesquels ont parlait plus souvent de tribus, parce que l'homogénéité du groupe considéré était plus forte qu'actuellement dans la plupart des communautés.
La 'communauté noire' est un agrégat, non seulement d'origines et donc de cultures diverses, voire même de types physiques puisque c'est sur ce registre qu'elle s'institue, mais également et peut-être surtout d'objectifs, de besoins, de calculs, de stratégies, aussi bien collectifs qu'individuels. Et c'est à peu près la même chose pour toutes les 'communautés' actuelles. Il y a un degré parfois assez important d’hétérogénéité qui font de ces communautés des ensembles flous, complexes, très liés à des logiques d'affirmation, de luttes sociales décalées ou détournées.
Donc oui il y a des communautés de l'anneau, sportives, d'idées, etc. Mais, là, le sujet est celui de cette singularité sociale et politique actuelle de rassemblements identitaires face à la montée en charge de l'universalisme dont l'idéalisme, certes sympathique de fraternité entre tous les êtres humains, néglige facilement des spécificités qui ont une Histoire, des racines, des désirs, et qui, de plus, oublie aussi une 'nature' humaine (même si je n'aime pas souvent employer ce terme à prendre avec des pincettes) faites de confrontations pour des ressources, des positions, des places, du pouvoir, etc.
La tolérance et le vivre ensemble sont des idéaux nobles mais, comme le disait Péguy le kantisme a les mains pures, mais il n'a pas de mains... Non pas d'ailleurs que Kant soit si naïf que cela sur le sujet, mais qu'il juge trop facilement de ce que cette granularité des passions humaines se dissoudraient dans leurs confrontations multiples au sein des règles d'une société globale.