Wawa007 et Tany mena ont plutôt bien exprimé une bonne partie de ce que je souhaitais te dire.
Je plussoie leurs messages et leurs conseils.
Je ne suis pas issue d'une famille recomposée, mais ma soeur aînée m'a toujours considéré avec arrogance et, à certains moment, du mépris. Lorsque nous nous croisons, ce qui reste rare puisque je vis en Autriche depuis plusieurs années déjà, elle ne sait que parler d'elle, de son métier et de sa carrière. Il est inutile de compter sur elle pour entendre des questions du genre : "au fait, toi, comment tu vas?". Et elle me laisse jamais une chance de prendre la parole à mon tour... Et lorsque j'y parviens, elle m'écoute à peine avant de très vite reprendre la direction de la conversation pour tirer la couverture à nouveau à elle.
Bref, je comprends.
J'ai mis des années pour parvenir à prendre de la distance (malgré la réelle distance entre nous) et comprendre qu'il fallait absolument que je me détache de sa manière d'être et de faire, que j'arrête d'attendre une certaine forme d'attention et encore moins d'approbation de sa part.
La famille, ce sont d'abord et avant tout des gênes en commun, des liens de sang, et parfois, des liens légaux. Normalement, ces liens se transforment en lien d'affection. Mais parfois, l'alchimie n'opère pas, quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise.

L'une des premières choses que tu devrais faire, c'est sortir du silence. La manière d'être de ton père est peut-être issue, comme le suggérait Tany, d'une certaine maladresse de sa part. Ou bien il n'est tout simplement pas conscient de ce qu'il te fait subir. Peut-être pense-t-il que tu es partie parce que tu les jugeais avec mépris et qu'il tente de te montrer que ta famille mérite ta fierté. Tu l'as dit, le dialogue a toujours été difficile lorsque tu étais enfant, puis adolescente. Maintenant que tu es adulte, il pourra peut-être t'écouter et vous pourrez peut-être mettre certaines choses au point. ça ne changera peut-être rien, ou ça changera tout. Tu ne pourra en être certaine qu'après avoir essayé.
Ensuite, en fonction du résultat, tu pourras mieux juger de la suite à donner à tout ça.

Dans tous les cas, dis-toi bien une chose : on a tous nos qualités et nos défauts et si tu ne trouves pas l'attention que tu mérites auprès de ton père et de ta famille, alors cherches là auprès d'une famille que tu te seras choisie.

Une dernière chose, une des dernières leçon que j'ai fini par apprendre et que j'ai fini par accepter, tu en trouveras la philosophie résumé dans ma signature : "Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions". Ce qui veut dire, dans ton cas, qu'il ne faut pas attendre des autres qu'ils nous apportent le bonheur auquel nous avons tous le droit. Il faut que tu te construise ton bonheur par toi-même et pour toi-même. Apprends à te détacher du regard des autres, de leurs attentes ou de ce que tu crois être leurs attentes (ce n'est pas toujours la même chose 😉 ). Trouves ce en quoi tu crois, défini tes priorités, tes principes... et apprends à être et rester toi-même, droite dans tes bottes, fidèle et loyale d'abord et avant tout à ce qui t'es cher et ceux qui te sont chers, véritablement.

Je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire. Il m'a fallut du temps, même après avoir compris, pour que ce principe de vie parvienne à me libérer. Mais ça vaut le coup, crois-moi !

Dans tous les cas, bon courage.