Meilleurs messages postés par ytica
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RE: Le grand bain
Assise sur une petite "balançoire" fixée à la plus grosse branche d'un énorme platane, elle se balançait doucement dans les rayons du soleil matinal où dansaient des millions de grains de poussière. Des papillons voletaient de ci ce là, cherchant des fleurs toutes fraiches écloses pour se nourrir. Un chardonneret gazouillait, posé sur le muret qui entourait la maison d'en face. Au loin un coq chantait, réveillant ceux qui s'attardaient encore dans leur lit. Juste à côté, dans cette belle maison aux persiennes grises, on pouvait entendre une radio distiller de la musique, et on devinait la mère vaquant aux occupations matinales. Un chat s'étirait sur le rebord de la fenêtre de la cuisine. Et moi je la regardais se balancer, n'osant pas m'approcher pour lui parler, timidité de petit garçon et premiers émois amoureux. Nous avions 8 ans tous les deux, et aujourd'hui encore je pense à elle, elle ne venait que l'"été" pour les vacances, et ça reste mon plus beau souvenir.
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RE: Partages divers Humour
Un homme s'évade de prison après 15 ans.Il entre dans une maison pour voler de l'argent et un fusil.
Il trouve un jeune couple au lit. Il ordonne à l'homme de sortir
du lit et l'attache à une chaise. Il attache ensuite la femme au lit. Il
se met dessus et l'embrasse dans le cou. Ensuite il se lève et s'en va dans la salle de bain.
Le mari tout affolé en profite pour dire à sa femme :- « Écoute ma chérie, c'est un évadé de prison, regarde ses
vêtements. Cela doit faire longtemps qu'il n'a pas vu de
femme. J'ai vu comment il t'embrassait dans le cou. S'il veut
du sexe, ne résiste pas, fais ce qu'il veut. »
et il rajoute :" Donne-lui satisfaction même si ça te répugne.
S'il se fâche, il peut nous tuer. Sois forte chérie. Je t'aime."
Sa femme lui répond :« Il ne m'embrassait pas dans le cou, il
m'a chuchoté a l'oreille qu'il était gay, qu'il te trouvait de son goût et voulait savoir si on avait de la vaseline. Je lui ai dit oui, dans la
salle de bain »Sois fort chéri... Je t'aime»
- « Écoute ma chérie, c'est un évadé de prison, regarde ses
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RE: Le grand bain
Merci, voici donc une petite histoire courte en bord de mer
Chagrin d'amour.
Sous un parasol blanc, elle s'est installée à la terrasse d'un petit café où les clients sont encore rares. Devant elle, le sable et quelques baigneurs matinaux qui commencent à mettre l'ambiance, des enfants courent et crient, tout heureux de cette belle journée qui s'annonce. Les goélands poussent des cris stridents, les gens parlent fort et rient en déambulant sur la promenade. Son chapeau posé sur la table, elle regarde d'un oeil distrait, comme absente. Elle n'a pas touché au "cocktail" que le barman a déposé devant elle. Son regard fixe semble se perdre dans l'"azur" profond du ciel. De son sac posé au pied de sa chaise, elle a tiré une pochette d'où elle a extrait un petit mouchoir jetable, et d'un geste lent, elle l'a approché de ses yeux pour essuyer une larme.Je propose à @ayamé si elle accepte, un nouveau défi avec les mots PROGRAMME et MOUCHE
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RE: Partages divers Humour
Quelques définitions
Chandail : Jardin plein de gousses
Saint Ignace : Fête des cheveux
Syntaxe : Fête des impôts
Fêtard : Il faut rentrer se coucher
Mercato : Maman pratiquante
La moustache : Le ketchup aussi
Patois Nîmois : Mais c'est qui alors ?
Groupe sanguin : Les perdants du Loto
Pomme dauphine : Pomme de terre arrivée deuxième à Miss Patate
Un skieur alpin : Le boulanger aussi
Considéré : Tellement il est con, il n'en revient pas lui-même
Portail : Cochon Thaïlandais
Gabon : Mec vraiment trop sympa
Liban : Canapé clic-clac
La maîtresse d'école : L'institutrice prend l'avion
Les ciseaux à bois : Les chiens aussi
Les tôles ondulées : Les vaches aussi
La camisole : La drogue rend solitaire
Aventurier : Maintenant tu ne ris plus
Un enfoiré : Une année de perdue
Le mascara : Déguisement pour rongeurs
Chauffeur de corbillard : Pilote décès
Téquila : Interpellation d'un inconnu chez soi
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RE: Décris-moi un mouton
- Ohlala regarde…
Chantal m’avait donné un coup de coude pas très discret
- Regarde… le mec là bas...
C’est le matin, dans le bus 21 bondé de gens en route vers le travail. Je regardai mais ne vis rien de spécial, à part l’afficheur qui indiquait neuf heures... zut et zut encore en retard…
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Où ça, lui demandai-je
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Le type aux cheveux longs là bas qui parle au chauffeur !
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Ah ok, oui, pas mal…
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Comment ça pas mal, mais il est canon !!! super canon !!!!!!!
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Chuuutttt on nous entend, lui chuchotai-je
Chantal est une fille sympa, mais sans filtre, elle ose tout. Et la voila qui glousse, qui rit en fixant le bogoss qui est venu s’asseoir à sur le siège en face du nôtre. Je me sens gênée, mais pas elle, et la voila qui fouille dans son sac, un papier griffonné tombe, enfin disons plutôt qu’elle le jette carrément aux pieds de l’homme qui regarde, le ramasse, et le tend à Chantal. Pas besoin d’être disciple de Freud pour comprendre qu’il lui a tapé dans l‘oeil et qu’elle fait tout pour attirer son attention.
- Merci, dit-elle en remettant le papier dans son sac. Heureusement que vous l’avez vu, c’est un papier très important.
Et la voilà qui engage la conversation, qui papote comme une commère, lui parle comme s’ils étaient de vieux amis, bref je n’existe plus, je suis devenue transparente.
Nous venons juste de passer devant le stade lorsqu’il se lève, lui dit qu’il est arrivé, lui lance un sourire ravageur et descend par la porte avant, se dirige vers un jeune homme qui attendait à l’arrêt, lui donne un baiser sur la bouche et s'en va avec lui, sous le regard étonné de Chantal.
Le reste du trajet se fit dans le silence.
C’est vrai qu’il était canon...
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RE: Décris-moi un mouton
Couleurs d’automne dans un regard d’enfant
La brume avait envahi les hauteurs du village. Un vent frais s’était mis à souffler, et petit Pierre frissonnait sous son t-shirt. Les arbres avaient revêtu une parure oscillant entre le doré et le rouge sang et les oiseaux migrateurs étaient partis pour des cieux plus cléments. Mais peu importe, Pierrot cherchait. Oui, il cherchait une feuille de platane, la feuille parfaite, la plus jolie, pour que Marjorie, la maîtresse, pousse un « oh ! » d’étonnement en la voyant.
En effet, Marjorie avait demandé à ses élèves de ramener une feuille de platane pour son cours sur l’automne. Et Pierrot voulait une feuille que les autres n’auraient pas, une feuille absolument unique, « the feuille » quoi ! car il était secrètement amoureux de la maîtresse. Comme presque tous les garçons de la classe d’ailleurs... Il faut dire qu’elle était belle Marjorie, avec ses cheveux roux-dorés tout bouclés, ses yeux châtains abrités derrière de longs cils, et ses taches de rousseur sur ses joues rebondies.
Seulement, pour trouver sa superfeuille, Pierrot s’était beaucoup éloigné du village, et le brouillard n’arrangeait rien. Il aurait bien voulu que son père l’accompagne, mais il était trop occupé en ce moment avec les vendanges, des ouvriers s’affairaient dans les vignes pour récolter les grappes aux grains gonflés de chair brune et de jus savoureux. «Va voir ta mère »! Lui avait-il dit, mais maman était occupée à confectionner une macédoine de fruits… Tous des lâcheurs ! pensait Pierrot tout en continuant ses recherches, faisant voleter sous ses pas légers des petites branches, des feuilles de toutes sortes et des herbes jaunies.
Et soudain il la vit. Sous un platane gigantesque, parmi plusieurs autres, elle était là. Délicatement, il la prit, la contempla, la tourna et la retourna, sa couleur jaune-roux était impeccable, elle n’avait aucun défaut, c’était bien sa feuille. Tout content, il partit en courant en direction de la maison, trébucha sur une pierre et tomba, écrasant la feuille avec son bras. Quelle déception… il revint penaud vers l’arbre, et prit une autre feuille. Finalement, elle était aussi belle que la précédente, Marjorie l’aimerait surement, se dit-il.
Dans la cuisine, sa mère mettait le couvert sur la table. Pierrot s’approcha d’elle et lui demanda pourquoi les feuilles prenaient cette couleur marron et tombaient des arbres.
-C’est le cycle de la vie mon chéri, les feuilles naissent au printemps, grandissent tout l’été, puis elles meurent en automne, tombent au pied de l’arbre et disparaissent dans la terre.Pierrot resta songeur. Alors cette feuille était morte ? Du coup il ne la trouvait plus si jolie que ça.
Il la posa sur son petit bureau, prit son sac de billes et partit jouer dans le jardin.
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RE: Décris-moi un mouton
Un été 1965
C’était une évidence, elle n’allait pas se laisser apprivoiser facilement sans un peu d’aide…
Assis à la terrasse d’un bar, Timothée tournait inlassablement sa cuiller dans la tasse de café posée devant lui. Les yeux perdus dans le lointain, ses pensées se focalisaient toutes sur elle, sur cette fille sublime dans sa jolie robe à motifs roses bien serrée à la taille, une fleur rouge dans ses cheveux blonds ramassés en boule sur la nuque. Elle était avec quelques amis agglutinés autour d’une DS décapotable bleue, et tout ce petit monde riait joyeusement tandis qu’elle chantait en s’accompagnant à la guitare.
Il avait passé un long moment à la regarder chanter et danser dans la lumière de l’été, puis elle était partie avec sa bande de copains à bord de la voiture, dans les rires et la musique distillée par l’autoradio, jeunesse insouciante et fortunée qui passait des vacances de rêve sur la côte d’Azur. Plus tard, ils étaient allés en mer à bord d’un joli bateau et n’étaient revenus qu’à la tombée de la nuit.
Timothée était tombé dans le traquenard délicieux de l’amour. Mais apparemment Cupidon était à court de flèches car lui seul avait été touché, et pas Emilie. Il connaissait son prénom car il avait entendu ses amis l’appeler. Il lui allait très bien d’ailleurs.
Le bar avait fermé, il y avait passé tout son après-midi et une partie de la soirée. Il rentrait chez lui, les mains dans les poches, sifflotant l’air de la chanson qu’elle chantait tout à l’heure, assise sur une jardinière. Il regarda l’heure à sa montre : 11 heures… il se dépèchait car demain matin il fallait qu’il soit sur place à 6 heures pour l’ouverture du magasin où il était employé.
Et soudain ce fut le choc… il se baissa en bredouillant quelques mots d’excuse, et ramassa le petit sac gris qu’elle avait laissé tomber. Perdu dans ses pensées, il ne l’avait pas vue. Ses yeux noyés de larmes, elle ne l’avait pas vu. Il lui tendit son sac, elle le prit sans rien dire. Les larmes coulaient sur ses joues où elles laissaient des traces noires de mascara.
Il lui prit la main et avec un kleenex il essuya doucement ses joues. Elle le regarda et chacun plongea son regard dans le regard de l’autre. Elle esquissa un sourire. Elle avait les dents du bonheur, il adorait ça, il était brun bouclé aux yeux bleus, elle adorait ça.
- Je peux vous raccompagner ? demanda-t-il
- Oui je veux bien dit-elle, intimidée
La seconde flèche avait fait mouche, Cupidon est un expert. La preuve qu’un petit coup de pouce est souvent nécessaire pour réunir deux êtres que rien, sans cela, n’aurait pu faire se rencontrer.
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RE: Décris-moi un mouton
Illusion d'un jour lointain.
Elle marchait sur la grève en chantonnant
Les vagues doucement lissaient le sable blanc
Apparence d'une existence
Duperie d'une romance
Le voile s'était envolé
L'amour s'était détaché
Disparition d'un espoir infini
Ou commencement d'une nouvelle vie
La perte n'était pas irrémédiable
Cet amant était-il le Diable ?
Cet embryon qui naissait en elle
Sera-t-il comme une hirondelle
Qui s'envolera au soleil qui se lève
Mirage grandissant vers un rêve
Ô monde perdu loin dans le néant
Ton nouveau roi sera-t-il cet enfant ?
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RE: Décris-moi un mouton
Le mari, la quarantaine, et la femme, 35 ans, sont dans la chambre.
- Mais où as-tu mis le dossier jaune qui était sur la commode ? dit monsieur d’une voix légèrement agacée
- Un dossier sur la commode ? tu laisses traîner tout partout, c’est invivable, et puis cette manie de ramener des dossiers à la maison, tu crois que ton patron va te remercier ? Tu as passé le week-end sans me dire un mot pour t’occuper de tes dossiers, on n’est pas sortis, à part moi pour promener TON chien…
Il la regarde, l’air outré. Ouvre les tiroirs, cherche partout ce fameux dossier jaune introuvable. Il est tellement énervé que ses oreilles sont toutes rouges. - Tu es sure que tu ne l’as pas vu ? Allez cherche, aide-moi !
- Non mais tu as vu comment tu me parles ? Cherche, cherche, je ne suis pas ton chien, et ton dossier je ne l’ai pas vu, point barre !
Il arrache le deuxième tiroir de la commode, slips et chaussettes se retrouvent au sol. - Mais tu es fou ! Regarde ce que tu as fait !
- Aide-moi à trouver ce dossier ou je fais un malheur, hurle-t-il les yeux exorbités.
- Tu veux que je te dise ? Ton dossier tu peux te le mettre où je pense !!!
- Espèce de bonne à rien, tu ne fais rien pour m’aider, je me demande pourquoi je t’ai épousée, j’aurais mieux fait de me casser une jambe ce jour là !
Et voilà, madame pleure et monsieur ne sait pas quoi faire, d’autant plus qu’il vient de se rappeler qu’il a mis le fameux dossier dans son attaché case hier soir. Il vient s’asseoir aux côtés de madame qui sanglote, assise sur le lit. - Je suis désolé, je n’aurais pas du m’énerver, je t’assure, je vais changer, je te le jure.
- C’est trop tard, tu me l’as dit tellement de fois, et aujourd’hui c’est la fois de trop. Tu m’as encore insultée, humiliée, je suis ta femme, pas ton pantin. Tu m'as épousée pour le meilleur et pour le pire, tu ne m'as offert que le pire. Mais cette fois c'est décidé. Je te quitte et je vais demander le divorce. C’est fini. Je te laisse, ton égoïsme te tiendra compagnie.
- Mais ma chérie…
- Il n’y a plus de chérie.
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RE: Décris-moi un mouton
Le chemin tortueux menait tout droit à une petite cabane en pierres, au fin fond de la forêt, là où aurait habité autrefois, disait-on, une vieille voyante prénommée Alma, réputée très talentueuse pour la divination. Il se racontait des choses étranges sur cet endroit que l’on disait hanté par des créatures effrayantes. Mais ils n’en avaient rencontré aucune, pas même le moindre petit lutin.
Ils longèrent le bord du petit ruisseau qui coulait tout près du sentier. Le bruit de l’eau se mêlait à celui des chants d’oiseaux et du vent dans les branches. Pierre serrait fort la main d’Alice et ils avançaient toujours, faisant craquer les feuilles mortes sous leurs pas. Ils étaient arrivés tout près de la cabane dont on apercevait maintenant le toit et la cheminée ainsi qu’un grand frêne sur sa gauche, là-bas dans la petite clairière. Ils firent encore quelques pas et s’approchèrent de la maisonnette en ruines.
Et soudain ils s’arrêtèrent. Il régnait une drôle d’ambiance, il n’y avait plus aucun bruit, plus de chants d’oiseaux, plus de vent dans les feuilles. On était à la frontière du réel et de l’imaginaire. Mais elle était bien là. Toute blanche, avec un regard d’une douceur infinie et une démarche élégante. Sa longue crinière ondulait à chacun de ses mouvements, et ses sabots ne faisaient aucun bruit sur le sol. Une longue corne torsadée jaune pâle ornait son front. Elle s’approcha des enfants et se laissa caresser la tête, le cou, passer les doigts dans la crinière, c’était magique. Elle était bien réelle, cela ne faisait aucun doute.
C’est alors qu’ils entendirent les cloches de l’église. On était dimanche, et c’était l’appel pour la messe. Le vent s’était mis à souffler de nouveau dans les branches et les oiseaux s’étaient remis à chanter. La belle licorne hocha la tête comme pour dire au revoir et partit vers la forêt où elle disparut.
Toutefois, sur le chemin du retour, Pierre restait perplexe sur la réalité de cette licorne.
-Mais voyons Pierre, répondit la fillette, tu oublies que je m’appelle Alice !
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RE: Décris-moi un mouton
Petit conte ensorceleur
- C’est qui la nouvelle sorcière ?
- Ah ne m’en parlez pas, on a eu du mal cette année, Marianne n’a pas pu venir et cette personne s’est proposée pour la remplacer.
Le maire, accompagné du baron de Sainte Malle, parcourait les rues du village de Salaime, dans la Corrèze. Comme tous les ans, le 13 Mai, on fêtait la sainte Rose. Rose Lataille était une sorcière qui avait été brûlée au 15e siècle. La malheureuse avait alors maudit la famille du baron de cette époque, responsable de ce drame. Depuis tous les enfants mâles descendants du baron naissaient avec la jambe gauche raide comme un bâton. Son descendant actuel, Jean, victime de la malédiction, se déplaçait péniblement en s’aidant d’une canne. Tout ce qui avait été tenté pour le guérir s’était avéré illusoire. Mais, malgré tout, le baron était une bonne personne, dévoué envers les nécessiteux et toujours prêt à aider son prochain. Il avait beaucoup de résilience et de courage pour surmonter cette situation.
- Alors Rose, ça va ? Pas trop dur de jouer les sorcières ?
- Mais je ne joue pas Monsieur le Maire, je suis une sorcière !
C’était surprenant, direct et sans appel… Le maire éclata de rire et poursuivit son chemin. Le baron, lui, regardait cette sorcière : toute de noir vêtue, chapeau large et pointu sur des cheveux roux flamboyant, yeux d’un vert intense, elle devait avoir une trentaine d’années et était d’une beauté fascinante. Debout près de son chaudron, elle saluait les enfants qui l’interpellaient, tandis qu’un villageois en tenue militaire d’époque frappait sur un tambour. Et puis, curieusement, elle s’appelait Rose…
- Elle et vraiment très belle, n’est-ce pas ? Une vraie tentation cette femme ! Ironisa le maire.
Mais quelques minutes plus tard, le ciel se couvrit et le tonnerre gronda, suivi d’une averse qui fit fuir tout le monde, laissant le village désert.
Le vieux baron se hâtait comme il pouvait pour regagner sa demeure sur les hauteurs. Il était trempé et avait beaucoup de mal à monter les marches de pierre avec sa jambe raide. C’est alors qu’il sentit qu’on lui agrippait le bras... Il tourna la tête et vit la belle sorcière. Elle était là, près de lui, resplendissante comme un soleil dans sa robe noire, ses cheveux roux ondulés tombant en cascade sur ses épaules et son dos comme un fleuve de feu. Il la regarda comme on regarde une apparition, et il l’entendit chuchoter sans toutefois comprendre ce qu’elle disait. La pluie s’était arrêtée. Elle lâcha son bras et lui sourit comme jamais personne ne lui avait souri.
- Tu es délivré, lui dit-elle. Puis elle s’éloigna doucement, comme au ralenti. Le baron, interloqué, reprit son ascension et s’aperçut alors qu’il marchait normalement. Sa canne roula au sol et disparut dans les branchages.
Personne ne revit jamais Rose. Quelques mois plus tard le baron eut un fils qui ne présenta aucun problème pour marcher.
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RE: Décris-moi un mouton
La boite était là, dans le meuble mural, au-dessus du plan de travail, sur l’étagère du haut, hors d’accès. La gourmandise aussi était là, présente, insistante, obsédante. Là-bas, dans le salon, on entendait les notes de la symphonie n° 5 de Beethoven. Pom pom pom pom, pom pom pom pooom ! Mais Gérard entendait : du-cho-ca-pic, du-cho-ca-piiiiic !
Et dans sa tête il imaginait une suite loufoque en musique tout en s’approchant de l’objet convoité : « oui il est là, oui tout en haut, il me le faut, vite une chaise, pour être à l’aise, pas de malaise, je vais l’avoir, supers pouvoirs, ça y est je l’ai, je l’aiiiii !! »
Sans faire de bruit, rapide comme l’éclair, il se saisit de la boite, et la posa sur la table, mit le lait à chauffer, puis le versa dans le bol, suivi d’une ration de chocapic. Ah cette bonne odeur chaude, lactée et chocolatée, synonyme de bienfaits dans le palais, comme il l’aimait…
La musique avait cessé. Occupé à engloutir ce délicieux petit déjeuner, Gérard n’y avait pas fait attention. C’est alors, comme une secousse électrique, qu’il entendit une voix féminine un peu surprise :- Mais enfin papa, qu’est ce que tu fais là ? Et ton régime alors ?
Gérard sursauta sur sa chaise et laissa tomber sa cuiller dans le bol. Arriver à 50 ans et se faire gronder par sa fille de 22 ans, il se sentit soudain redevenu petit garçon...