Vos moments extraordinaires/insolites/débiles
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Le potentiel de @Jabba-the-Hutt a été détecté. Il est dans mon viseur le saligaud.
J'ai vécu son aventure le couteau entre les dents. J'ai aimé. -
En revenant d'une soirée déguisée sur le thème des super-héros j'avais oublié mes clés en rentrant. Je me retrouve vers 4h du mat à escalader deux étages de mon immeuble déguisé en superman!
Si un voisin insomniaque m'a vu faire il a dû aller de recoucher illico... -
Merci pour vos retours.
Et pas la peine de m'avoir dans le viseur, je ne suis pas un écrivain -
Du coup, tant pis pour vous.
Je continue avec mes souvenirs.
extraordinaires/insolites/débiles???? non, moment magique.J’ai 17 ans, je suis en terminale au lycée.
Je fais partie des bons élèves mais pas les boutonneux à lunettes hein, ceux avec du Mojo, bon en classe et cool à côté !
Me demandez pas comment, j'ai suis pour rien, c'est pas d'ma faute, je suis innocent des crimes qu'on m'accusent.
Et ouai, j’ai affuté le style du beau gosse depuis mes 14 ans… si je traine toujours mes jeans troués avec épingles à nourrice partout, fini les T-shirts LC Waikiki, la coupe sonic et le biactol.
Maintenant c’est boucle d’oreille (anneau avec petite croix), verni à ongle pailleté (mais uniquement sur les petits doigts hein) et cheveux mi-longs avec bouclettes blondes… (en fait ma vie d’ado et c’est l’accumulation de look plus douteux et improbables les uns que les autres… Et encore, je ne vous ai pas parlé de ma coupe de cheveux en 5éme)Pourtant, dans mon lycée technique (95% de mecs donc à l’époque, autant dire que les filles c’est un concept lointain pour beaucoup), je suis un des rares gars qui côtoient un groupe de filles de différentes classes. Mieux encore, j’y suis plutôt apprécié. Sûrement le côté inoffensif du mec qui à l’air de se chercher un peu et de pas savoir où il est.
Pourtant, j’ai quand même eu quelques aventures de ci de là, je suis donc bien défini en terme de sexualité.
Mais je suis à tel point apprécié que, attention, vous le sentez venir non ???? Quatrième dimension incoming… alerte, alerte une des filles a un vrai béguin pour moi et nous sortons ensemble depuis déjà quelques mois.
Naturellement, je n’ai rien vu venir tellement je suis un grand benêt.
Timide, elle a fait passer le message par sa meilleure amie qui trainait avec moi à l’internat.
Ah oui, l’internat, le truc qui te rend encore plus con que ce que tu es à la base. Tu regroupes 200 ados que tu enfermes toutes les nuits dans un grand bâtiment avec un effectif de gardien en sous nombre et tu te dis que ça va bien se passer, mais oui, on y croit… la croisée des mondes entre l'hopital psy, la prison et le loft
Totalement surpris de la situation, mais agréablement surpris. Enfin en mode : « hein quoi, qu’est-ce, non mais, me dite pas qu’c’est t’y pas vrai… »
Nous nous sommes retrouvées un petit matin de janvier derrière l’internat et y avons échangé notre premier baiser.
Flore à 15 ans, elle est pétillante, intelligente, radieuse, fraiche et toujours partante pour la rigolade. Une énergie d’enfer qui bouscule ma vie d’ado très social mais parfois un peu solitaire. Et à 15 ans, elle a déjà un corps de femme (vous voyez dans les films l’ado qui bugg devant la pin-up du lycée, voilà, c'est bon, vous ciblez, ben vous m’avez à ce moment).
Très courtisée depuis son entrée au Lycée, elle a fait changer mon statut en quelques semaines de lambda cool à alpha auprès des autres lycéens et lycéennes. Une des expériences qui me feront bien comprendre, que dans la vie, c’est bien la femme qui t’accompagne qui fait l’homme que tu es.A cette époque, je suis donc en internat, et plutôt en roue libre question déconne. Mode rien à foutre activé, je surfe sur mes acquis pour profiter de mon jeune âge avec les potes. La plage n’est pas loin, le sud, le soleil, la fin de l’année se fait sentir, une copine, j’ai une putain de belle vie en fait.
Le BAC oui, mais je sais déjà que je vais l’avoir sans même réviser et je sais déjà que je suis accepté en prépa là ou je veux aller… Vous voyez, bon élève le gars (benêt puissance mille mais bon élève, on se rassure comme on peut).Et c’est ça, j’ai mon bac, avec mention naturellement, les vacances sont là et chacun repart chez soit.
J’habite à une trentaine de kilomètre du lycée, Flore elle, habite relativement proche du lycée.
Nous voilà séparé et potentiellement pour deux mois. Finalement, j’ai peut être pas une si belle vie que ça…Heureusement, avec force et persuasion, nous parvenons à faire accepter de nos parents respectifs que nous passerons un week-end sur deux l’un chez l’autre.
Alors à l’époque, je le vois maintenant avec le recul, quand t’as 17 ans, et qu’il faut convaincre tes parents que ouai, ça va le faire, tu vas faire venir ta copine de 15 ans pour passer le weekend. Ta copine qui va dormir dans ta chambre avec toi et qu’il ne va rien se passer bien entendu… je pense que j’ai loupé une grande carrière d’avocat en fait.
Mais non votre honneur, mon client n’a pas tué 17 personnes, il a juste un peu ripper avec sa machette, faut le comprendre, c’est lourd ces engins.
Ah ok ça va alors, acquitter donc.
Merci votre honneur.Mais j’y suis parvenu et Flore aussi. Il faut dire que sa famille est plus… open que la mienne dirons-nous.
Chez moi, ma personnalité d’ado parfois un peu borderline, même si toujours gentil et prévenant, détonne un peu. C’est pas du tout le genre de la maison. Mes parents veulent que je fasse des études, à l’image de mon frère qui deviendra bientôt polytechnicien, mais je passe tous mes weekends à sortir, à faire la fête.
Ma mère me dira plus tard : « Tu sais, on en avait marre d’avoir tous les weekends des filles au portail qui venaient te chercher ».
C’est là que je me rends compte que nos parents ne vivent pas notre adolescence comme nous…
Bref.Ils (mes parents) ne le savent pas, mais Flore est moi avons déjà consommer le fruit défendu.
Petit bricoleur, j’ai trouvé comment crocheter la serrure de l’accès à l’internat. Et depuis avril (ne te découvre pas d’un fil mon œil ouai), nous avons pris l’habitude de passer les 2 heures de permanences que nous avons en commun le mardi après-midi (magie des emplois du temps) dans ma chambre à l’internat. Là dans la pénombre et le silence du grand bâtiment vide en journée, nous avons vécu notre première fois.
J’aurais eu l’honneur et le privilège d’être son premier amant.
Moment qui comme à chacune de mes premières fois vaut le détour mais ce n’est pas le sujet de l’histoire.
Je me suis toujours dit que je dois être le fils spirituel de Pierre Richard.Donc, le premier weekend des vacances arrive. Opération séduction oblige, et vu nos âges respectifs, c’est moi qui vais chez elle en premier. Elle vit avec sa mère divorcée et son jeune frère.
Pour l’occasion, j’ai fait le plus sobre possible. Pas de fioritures, look fils de bonne famille.
Mais c’est qu’elle se fout de ma gueule en me voyant arrivé, merci, j’essaie de rassurer ta mère là.
Nos parents se parlent un moment.
J’adore quand mes parents veulent se montrer rassurant genre mais rassurez vous hein, il n’a jamais violé personne encore hein… Mais taisez-vous, vous ne voulez pas me faire passer pour un serial killer aussi tant que vous y êtes. Mais il est vrai que du côté relation avec les femmes, j’ai reçu une très bonne éducation.
Puis mes parents partent.
Ouf.Me voilà donc avec Flore et sa famille pour le weekend.
Nous discutons un peu, j’avais déjà vu sa mère et nous avions déjà discuter.
Je joue la carte bac avec mention, prépa l’année prochaine pour viser une grande école histoire de montrer que je suis fréquentable.
Mon dieu qu’on peut être crétin à cet âge là….
Puis elle (Flore hein, pas ça mère, je vous voir venir naméo, on a dit pas les mamans) m’emmène dans sa chambre. Là, pendant que Ricky Martin met l’ambiance dans la radio… un, dos, tres… un poquito morceau des sparadra, un, dos, tres un poquito par là… (ouai, j’ai toujours été fort en parole de chanson) nous papotons tranquillement tous les deux en attendant le repas du soir.
Entre chamaillerie d’ado et moments de tendresse, les minutes, les heures s’écoulent paisiblement.
Ce repas sera vite expédié sur la petite terrasse du bas.
Bon, fais pas le con Jabba, dit pas de connerie, tiens toi droit, tes coudes bordel, on a dit pas sur la table, et tu demandes si tu veux sortir de table… et putain, on ne fixe pas les gens, mais tu vas répondre tête de gland oui, on te parle, quoi, on me parle, non, merde si, mais quoi, c’était quoi la conversation, putain, je vais encore passer pour un con, mais non, comme d’hab, vas-y au talent, au ta…quoi ???? mais c’est une malédiction bordel, je suis un crétin invertébré, posture typique de l'ado cela dit….Mais j’ai survécu, j’ai passé l’épreuve et le public en délire n’a pas voté pour que je quitte l’aventure.
C’est une fin de journée/début de soirée typique du début d’été dans le sud.
Il fait chaud, une brise légère souffle (pas un mistral désagréable, simplement un petit vent doux). La fenêtre est ouverte sur de vieux volets à persiennes fermés pour ne pas faire entrer la chaleur.
Dehors à travers les persiennes, nous voyons l’heure dorée arriver et les cigales se font de plus en plus silencieuses laissant une place plus prononcer à Wes - Alane.
Décidément, on n’était quand même pas gâté question musique. Dire que des années après, ce tube reviendra, ça vous apprendra les jeunes à vous moquer de vos ainés.Nous ne sommes plus que tous les deux, le monde extérieur n’existe plus.
Comme je l’ai dit, nous avons déjà fait l’amour ensemble, mais là, c’est différent, il faut faire fort pépère. Ce moment sera gravé à jamais dans nos vies.
Bon sang, Jabba, toi tu sais te mettre à la cool mon gars, pas de pression, no stress, réfléchit, réfléchit, réfléchit… Alors si je prends l’intégrale de x au carré sur…. Mais non pas ça, t’es pas en train de préparer un cours là t’es un crétin ou quoi…. Mais, on avait pas dit que c’était acté ça que j’étais un crétin, ça devrait pas t’étonner mon Jabba… Oh merde, je suis en train de me parler à moi-même… faut sortir un truc de dingue, tu dois marqué le coup…. Ah ouai ok alors si je mets discrètement un tango et que je la prends dans mes bras comme ça et que je la penche façon film genre je suis james bond et… mais t’es con ou quoi, on a dit stop les plans foireux, tu t’es pris pour Pierce ou quoi…. Et merde, je me reparle à moi-même encore, ce n’est pas possible, tu l’as foutu ou ton cerveau…Et là miracle, sortie de mon cerveau, le rappel de mes escapades chez mes parents…
En effet, depuis plusieurs années, la nuit, je sors par la fenêtre de ma chambre au premier étage et je descends par la pergola discrètement.
Une fois en bas, je disparais pour la nuit sans que mes parents ne la sachent, allant me balader, voir les potes, les copines etc…C’est ça qu’il faut faire, ça va le faire, on s’éclipse et on part pour une promenade romantique.
J'vais t'en créer du souvenir tu vas voir... ah ah ah
Je dis à Flore : « Viens, on sort, la plage est à côté, discrètement, on prend deux serviettes et allons-y ».
Flore acquiesce (pour une fois que j'ai pas une idée à la con), nous souhaitons la bonne nuit à la maisonnée en passant prendre les serviettes et retournons nous enfermer dans sa chambre.
Là, nous sortons discrètement par sa fenêtre (au rez de chaussé c’est plus simple), repoussons les volets et partons ensemble vers la plage main dans la main, insouciants. Un petit goût de défendu nous stimule dans cette aventure qui maintenant est bien nocturne.Après une bonne marche, nous arrivons enfin sur la plage.
Finalement la plage n’est pas juste à côté, faudra que je revoie mon système d’évaluation des distances. On n’avait pas dit que les gars était vachement bon en sens de l’orientation à la base ????
Déserte à cette heure-ci, les vagues viennent s’y écraser doucement sous les étoiles. Le gros de la clarté de la nuit nous est offert par une lune claire presque entière.
Nous avons quitté les lumières et les bruits de la ville. A cette heure, il n’y a que les rayons de la lune qui dessinent nos silhouettes et le roulis des vagues comme tout accompagnement dans la douceur de cette nuit d’été.
Bon en fait, j’ai le cœur qui joue du tamtam façon grand orchestre africain mais je fais style je domine la situation. On va quand même éviter la tirade à la Clavier dans les bronsés, si je pouvais ne pas passer pour un con pour une fois. C'est fou comme une situation simple peu vous mettre en l'air quand mêmeAprès avoir contemplé un moment la main dans la main le paysage, nous décidons de nous mettre à l’eau.
Ensemble, nu, nous plongeons dans cette masse fraiche et sombre.
Bon sang, la lune sur le corps nu de Flore… qu’elle est belle, pince toi Jabba, c’est bien toi qui est là hein, on est certain, on rêve pas hein, ce moment existe hein, je suis bien en train de le vivre hein, on est d’accord, ouh ouh ouh, alerte rouge, c’est le débarquement, le d-day, on le range dans souvenir prioritaire avec déclenchement de l’enregistrement haute définition.
Là, sous le clair de lune, dans cette mer accueillante nous nous enlacerons, nous nous embrasserons, nous nous mélangerons. Le rythme des vagues nous bercera et nous donnera le tempo. Ce sera un de ces moments d’éternité qui restera graver en moi (j’espère qu’il en est de même pour elle).
Nous nous y arracherons finalement non sans mal pour nous retrouver sur la plage.
Nos deux serviettes côte à côte, nous resterons ensemble là longtemps, très longtemps, tendrement blottis. Sous les étoiles, nos deux corps nus, l’un contre l’autre.
Cette nuit-là, nous resterons seul sur cette plage, hors du temps, hors du monde, ensemble dans ce moment fusionnel, nous ferons encore l’amour, toute la nuit, jusqu’à tomber de fatigue mes bras autour d’elle nos corps l’un contre l’autre.Au petit matin, le soleil et les bruits alentours nous réveillerons Couillonne de mouette, non mon porte-feuille ne se mange pas.... et rien à faire que tu me regardes en disant à moi, à moi... c'est le mien t'as compris
Nous repartirons pour retourner discrètement dans sa chambre, comme si de rien était.
Personne ne le saura, ni sa mère, ni mes parents, la terre ne s’est pas arrêtée et le monde a continué de tourner comme si de rien était, mais nous avons vécu cette nuit, un de nos moments d'éternité, notre première nuit d’amour, ensemble.
Le weekend d'après, nous ferons une escapade dans mes collines de Provence mais c'est une autre histoire.Cabrel aurait dit qu’on est qu’un samedi soir sur la terre. Je suis plutôt Einstein, c’est vachement relatif Francis.
Epilogue : même si je ne ferai pas ma vie avec elle, elle restera quelqu’un d’important et d’essentiel pour moi et ma construction.
Nous partagerons ensemble bien d'autres moments intenses.
Nos chemins se séparerons 3 ans plus tard, elle, attirée sous d’autres cieux et par d’autres que moi.
Et moi, subjugué par celle qui deviendra la femme de ma vie, je n'en mènerait encore pas large.
Mais c'est elle qui fera donc l’homme que je suis. -
@jabba-the-hutt C'est bien romantique tout ça !
@jabba-the-hutt a dit dans Vos moments extraordinaires/insolites/débiles :
J’ai 17 ans, je suis en terminale au lycée.
je sais déjà que je suis accepté en prépa
Flore a 15 ans
Nos chemins se séparerons 3 ans plus tardC'est assez rare j'ai l'impression ce cas de figure, un couple aussi jeune qui résiste au passage de l'un (sans l'autre) vers les études supérieures... Je me souviens que dans ma première année de fac, toutes les personnes que je connaissais qui étaient en couple avec des lycéen(ne)s ont rompu très vite, parce qu'il y avait un trop grand décalage de vie ou de maturité.
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@shanna J'ai fait ma prépa dans le même lycée.
Du coup je ne suis pas sorti directement du cadre lycée.
Ceci explique peut-être cela. -
@jabba-the-hutt
Pour ma part j'ai fait de longues études..
.. mais toujours dans la même classe -
Dans un autre registre, toujours un souvenir. Je me prépare à écrire un livre en fait....
Easy Rider… ou presque...Un grand moment est à l’approche à l’aube de mes 14 ans.
J’ai enfin l’âge pour demander une mobylette. A moi la liberté, l’extravagance sauvage de la pétoire à moteur et le fun.
Il faut dire que depuis mes 12 ans, je sors régulièrement me balader avec mon père. Si il a été peu présent dans mon enfance (j’apprendrais pourquoi plus tard il a toujours était distant de nous petits, et ça m’attristera beaucoup), depuis que la pré-adolescence pointe le bout de son nez, j’ai retrouvé un papa.
Et donc très régulièrement, c’est parti mon kiki, en avant Guingan, En voiture Simone, je monte sur mon beau vtt offert à noël et lui prend sa vieille mobylette qu’il utilise pour aller travailler (cette vieille mob que ma fille utilise aujourd’hui).
Nous descendons la petite impasse où se trouve la maison familiale et une fois sur la placette en bas, nous inversons les rôles.
A moi le tonnerre mécanique, la débauche de puissance de la vieille brèle des années 50.
Et c’est partie, nous filons dans la campagne, au milieu des champs de vignes. Il s’accroche à moi quand ça monte et j’essaie de faire des pointes de vitesse en descente.
Moment magique entre un père et un fils qui me marqueront à vie et que je travaillerai méticuleusement à reproduire 25/30 ans plus tard.Mais aujourd’hui, j’ai 14 ans, une certaine expérience avec la mob , et je veux ma propre mobylette. Mais ma mère ne l’entend pas de cette oreille
. D’ailleurs, mon grand frère n’a jamais eu le droit d’en avoir une, et il n’est pas question pour moi qu’il en soit autrement.
Des fois, je vous jure, les mères c’est relou mais c’est sans compter sur ma détermination.A l’époque, nous sommes un groupe de 4 garçons super potes. Dans la même classe au collège, on vit dans deux villages distants de 8km environ, Guillaume et Arnaud d’un côté, Pascal et moi de l’autre.
Le weekend, au prix d’un entrainement au vélo conséquent, nous nous retrouvons chez les uns, chez les autres.
Et grande nouvelle, Guillaume vient de se voir offrir un scooter flambant neuf (c’est pas la même qu’à la maison question budget). Et Arnaud a eu un 103 d’occasion super cool.
Il est hors de question que je n’ai pas de meule également… Et je ne vais pas me déplacer sur le vieux tromblon de mon père non plus, se serait la honte…
(même si des années plus tard je m’apercevrai qu’en fait c’était ça la vraie classe).
J’entame donc les négociations.
Mais l’adversaire est rude et assume pleinement sa mauvaise foi et son autorité dictato….Euh parentale au sein de la famille.
Heureusement, mon père ce héros, trouve un biais afin de me donner une chance d’obtenir le saint graal sans se mettre ma mère à dos.
Un beau matin de printemps le voilà revenu de chez des amis à lui.
Il m’appelle et me dit : « j’ai une surprise pour toi, ça va te faire plaisir»
Oh yes, on va aller dans une concession, je vais me choisir une mob, ça va déchirer, faut dire que je ne parle plus que de ça, si ils n’ont pas compris, je peux plus rien pour eux.Au lieu de ça, il ouvre le coffre de la vieille 505 familiale pour laisser apparaitre… ben, je sais pas trop, je ne comprends pas, on dirait qu’il s’est arrêté dans une décharge, il a rempli son coffre d’ordure et il me l’a ramené.
Ouai alors là, ascenseur émotionnel, je passe de la fête à rio à la mine de charbon… Ah mais non, c’est quoi ton délire là, je ne comprends pas… Euh… ouai, super sympa papa…
Il est allé chez son ami Ange qui lui a donné ce qui trainait dans une remise. Ange a affirmé à mon paternel qu’à l’intérieur de ce fatras se cache un authentique 103 SP avec même des pièces en plus.
Un 103 SP, le modèle sport , pas un MVL tout pourri sans vario non non, un SP, que les jeunes s’arrachent, plus péchu, plus cool, à moi la brèle de frimeur, a moi les chronos de folie….Mon père a négocié en secret avec ma mère. Si j’arrive à fabriquer une mobylette avec tout ça
, alors j’aurais le droit de la conserver.
Ah ouai, fourbe le daron quand même… genre t’as vu je suis sympa mais en fait non.
Sur le moment, je ne suis pas convaincu du truc. Avec le recul, c’est un des plus beaux cadeaux que mon père m’ai fait car il va en partie me révélé certaines de mes capacités et m’orienter nettement pour mes études et ma vie en général. Il est aussi l’expression nue d’un dicton de mon père et que j’ai fait mien : « Quand on a pas d’argent, on apprend à faire »Mais pour l’instant, le constat est sévère, j’ai 14 ans, une poubelle dans un coffre, je dois en faire un truc qui roule et je ne connais rien à tout ça… Mon domaine de compétence technique s’arrête à ce moment-là au branchement d’une SNES….
Qu’à cela ne tienne, passé la déception de ne pas pouvoir choisir le dernier 51 magnum racing ou 103 RCX LC en concession, je me décide à relever le défi.
Mais je n’y connais rien, et internet n’existe pas (comment c’est triché internet maintenant quand on y pense). Je ne peux pas non plus dire aux potes que j’ai une épave, ils se foutraient de ma gueule.Et puis enfin, idée de génie, une fulgurance, vite, je réuni mes quelques économies et je fonce chez le buraliste. Là j’y trouve toute une série de magazine avec notamment les fameux, les fabuleux, Mob Chop.
(Ah, tout une époque, des mobs plus démentes les unes que les autres, des préparations de folies, la bible mensuelle du kéké en devenir)
Armé de 2 ou 3 revues, me voilà partie à étudier les images, lire et essayer de comprendre un peu le Bazard qui doit se transformer en Bouzin pour me permettre d’obtenir un Brélon…Je commence par un tri des pièces
. Je sors un cadre dont le réservoir à l’air propre, des roues, un moteur mal en point, des pièces de ci, de là, une fourche qui fait le grand écart etc…
A partir des photos sur le magazine, j’organise dans le garage, réquisitionné pour l’occasion, la distribution à plat des pièces de la mobylette à venir.
Et c’est vrai, il y a bien une mob dans le tas de merdes récupérées, et même un peu plus (des morceaux de tondeuse, un carter de voiture, un phare de moto, un guide de tronçonneuse, bref, de quoi faire un véhicule à la mad max si l’envie m’en prenait).Une fois le tri et la répartition accomplis, j’ai une mob étalée au sol, je me lance dans le montage.
Mon objectif est de monter rapidement l’ensemble pour voir si ça donne quelque chose de valable. On verra le look après.
Je monte donc l’ensemble de la partie cycle. A l’aide d’un grand tube, je redresse la fourche dans une manœuvre levier/point d’appui qu’Archimède n’aurait pas reniée. Je retrouve ça et là des câbles, comprends à tâtons l’emboitement et le fonctionnement des différentes pièces. Je me trompe, démonte, remonte minutieusement. Les pneus sont vieux et craqueler mais pour l’instant, ce n’est pas important, la pression tient dans les chambres à air, c’est le principal, beaucoup de pièces ont beaucoup souffert et ne sont pas belle à voir mais ça se monte.Au bout de deux jours, je dispose d’une magnifique draisienne multicolore avec des freins.
On n’est pas encore au bout, et pour l’instant, pas de quoi pavoiser. Arrive le plus dur, le moteur.
Je reprends la même stratégie, j’étale, j’identifie, je classe, je nettoie et je remonte. La culasse est démontée, cylindre et piston sont sur le bas moteur mais tout ça navigue gentiment. La segmentation à l’air d’aller (du moins de mes yeux experts de 14 ans, donc rien n’est certain mais…)
Ne disposant pas à ce moment de joints d’embase, j’opte pour la stratégie de la brique de lait. Oui oui, il est possible de découper un joint d’embase cylindre dans une brique de lait et ça fonctionne. Astuce lue parmi d’autres dans Mob Chop.
Je nettoie le carburateur, mon père m’apprendra que si l’essence encrasse tout au fur et à mesure, l’essence nettoie également tout facilement (ça m’a toujours éclaté ce concept). Je flippe de louper le remontage mais j’y parviens tout de même (enfin ça ressemble une fois monté à ce que c’était avant de le démonter).
Petit à petit, le moteur reprend forme. Je m’aperçois qu’il ne ressemble pas tout à fait à un moteur classique de 103, mais bon, la majeure partie des pièces est totalement identique. Ça devrait aller.
(plus tard, je m’apercevrai qu’il est en fait déjà un peu « optimisé »)Je le monte sur le cadre, câble l’ensemble, y compris la partie électrique (aidé pour le coup de mon frère parce que là, je décrochais un peu).
Une fois tout ce que je pouvais monter, fait, mon père et moi allons dans le petit magasin de mob dans le village à côté. Un magasin atelier au rez de chaussé d’une vieille bâtisse de village provençal. Un magasin comme il n’en n’existe plus, sombre, crasseux, peu engageant, mais aux mains d’un mécano hors paire et une vraie mine d’or mobylistiquement parlant.
Ici, il m’offre une courroie, des durites et une bougie pour parachever mon œuvre.A ce moment-là et une fois les dernières pièces montées la mob est complète et ça fait moins d’une semaine que j’ai commencé. Oui oui, j’étais très motivé.
Nous sommes en présence d’un authentique monstre de la route.
Avec sa peinture passée/rayée/aux multiples éclats, des chromes passés, ses pièces qui ne sont pas raccord (poignées de frein différentes, divers caches de couleurs différentes, gaines et câblerie folkloriques, etc…) , ses pneus en fin de vie, l’ensemble ne donne pas grande confiance.
Son espèce de pot flute rouillé qui sort fortement sur le côté droit confirme le statut officiel de poubelle de l’engin.
Mais c’est la seule mob que je ne pourrais jamais avoir là.Fébrile, je remplie le réservoir avec un peu de mélange.
Après avoir ouvert le robinet d’essence, j’entame un premier lancé. C’est une mob de jeune, ça démarre à la poussette. Enfin, ça démarre… façon de parler. Ça ne démarre rien du tout, ça ne toussote même pas.
Après plusieurs lancé, je comprends qu’elle ne partira jamais comme ça.
J’essaie alors de comprendre ce qui peut se passer. Mon père me demande si j’ai vérifié si il y a de l’étincelle…
Genre Jabba, 14 ans, Bac -3 en méca de mob je sais tout ça… Je te rappelle que depuis le montage du cadre, on est dans la section miracle là.Je vérifie, effectivement rien. Je suis donc parti pour démonter une partie que je n’ai pas touchée vu qu’elle était déjà montée, l’allumage.
J’enlève le volant magnétique, je regarde et essaie de comprendre le bordel à l’intérieur. Et là, coup de bol immense :, un petit bout de feuille était coincé entre les vis platinées (pas d’allumage électronique à l’époque).
Je tente ma chance, je remonte, je vérifie et je me prépare sur le chemin au-dessus de chez mes parents.La tension est immense. Mes parents, mon grand frère, mon petit frère me regardent.
Je suis à côté de la brèle, je regarde l’objectif, le bout du chemin. Je dois y parvenir sur ma brèle.
Aller ma petite, tu peux le faire, tu peux démarrer… merde, je suis en train de parler à un objet là, ça ne s’arrange pas.J’appuie sur le décompresseur (qui ouvre le cylindre) d’un côté, j’appuie sur le stater (qui va gaver la bête d’essence) de l’autre, je prends une respiration profonde.
Je m’élance, je prends un peu de vitesse en courant à côté de la brèle, j’entends le moteur tourner à vide flaf flaf flaf flaf flaf….
Je lâche le décompresseur et et et…. dans un grand panache blanc/gris et un vrombissement caractéristique des mécaniques 2 temps, le moteur s’ébroue enfin et prend vie.
Je saute sur la meule et m’envole.
Alive…. She is alive. C’est une sensation qui même 30 après ne change pas. Démarrer pour la première fois un engin qu’on a reconstruit, c’est fort, une joie intense.Le temps de régler le ralenti à peu près correctement, impatient, je pars sur les chemins dans la plaine.
Je file cheveux au vent pour cette première chevauchée sauvage de ma poubelle endiablée. Ça pétarade, ça fume, ça ratatouille parfois, mais ça file. Je suis easy rider.
Un paysan sur son tracteur dans un champ de vigne me regarde dubitatif sur cet équipage pour le moins branquignolant.
C’est là que la réalité pointe le bout de son nez… le petit pot flute décide de se faire la belle….
Ouai, pas au top le montage…
C’est à ce moment que j’apprendrais qu’un pot d’échappement d’un moteur qui a tourné, ça brûle (ben ouai, comme un con je suis allé directement le récupérer de bon coeur dans le bas-côté…. ouille).
Malgré ça, cette journée restera une grande victoire pour moi.
Le jour ou j’ai gagné un peu de liberté dans ma campagne, le jour ou j’ai appris qu’avec mes dix doigts, j’étais vraiment capable de faire plein de choses.Je mettrai ensuite plusieurs mois pour économiser et acheter de quoi la fiabiliser (pneus, câbles, gaines etc…) et avoir l’autorisation de sortir avec. Et la première présentation à mes potes se fera effectivement en mode mad max devant des mines déconfites. Mais l’été de mes 14 ans et les suivant, je les ai passés à rouler en mob.
Epilogue : Cette mobylette subira de nombreuses modifications et m’accompagnera toute mon adolescence.
Un traitement cosmétique lourd, couleur (jaune et noir), poignées, etc… etc…
Je l’améliorerai à nouveau, carburateur, pot, boite à clapet, frein, barre de rigidification du cadre etc…
Et elle subira à nouveau un changement cosmétique, couleur (rouge et blanc), caches chromés.
Elle tombera ensuite dans un certain oubli une fois le permis obtenu et parti pour mes études.
Je voudrais la récupérer pour mon fils, mais j’apprendrais que mes parents l’ont donnée au petit voisin du bout de l’impasse (qui des années plus tard courra comme moi dans cette même impasse avec ce même rêve… Qu’elle démarre !).
Déçu de ne pas en faire profiter mon fils, je serai quand même content d’apprendre qu’elle aura fait le bonheur d’un autre gamin. -
les bals de village c'est pas rien !! j'ose m^me pas citer une des conneries
que nous avons fait avec les copains !! avec nos mobylettes et en bande
on faisait tous les bals de village près de montpellier -
Mon moment extraordinairement débile
c'est d'avoir réaliser des faire-parts pour l'annonce de la naissance de ma fille,
et ne pas les avoir distribuer. 250 je crois de mémoire.
A cause d'une faute d'orthographe.
Et parce que ma grand mère ne l'aurait jamais supporté.
Grand mère qui était morte pourtant à ce moment là !
je suis toujours subjuguée par l'impact que notre éducation, et comme le regard familial peut avoir un impact sur la vie de tous les jours .... -
@jonesy nous c'est quand est des personnes ont demandé à nos parents quand est ce que numéro 1 était né qu'on a réalisé qu'on avait oublié quelque chose
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il y en à tellement que je sais même pas lequel citer
c'est surtout pendant le service militaire en allemagne -
Ptit moment de solitude ce matin..
j'arrive au bureau, la première
le bip-bip de l'alarme se met à sonner et là...
gros blanc
OUPS !! C'EST QUOI LE CODE !Bon eh bien les gens de l'immeuble ont eu le droit à un réveil tonitruant
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Un jour dans un aéroport canadien, mon frère a eu l'idée de répondre "non, mais j'ai une bombe dans ma valise" à la question :"est-ce que vous avez quelque chose à déclarer, genre des grenades ou des armes à feu?" de l'hôtesse. Ca fait plus de 10 ans mais je ne sais toujours pas qui des deux est le plus débile....
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@tany-mena aux US t'as pas intérêt à rigoler avec ce genre de formulaire. Ça peut te valoir de gros ennuis si tu mets ce genre de réponse
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@tany-mena comme le dit @icescream
il faut parfois tempérer son second degré, et pourtant j'en raffole -
@icescream a dit dans Vos moments extraordinaires/insolites/débiles :
@tany-mena aux US t'as pas intérêt à rigoler avec ce genre de formulaire. Ça peut te valoir de gros ennuis si tu mets ce genre de réponse
Franchement, en réalisant ce qu'il avait dit, j'étais en train de réfléchir à comment le renier si jamais....
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J'ai daté en un jour 3247 évènements de l'Histoire. Un copain comptabilisait les réponses.
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attention, ce n'est pas un exploit, mais nous ne devons pas être nombreux à qui c'est arrivé... :
J'ai roulé seule sur autoroute et sans payer de péage !C'était lors d'une manifestation d'agriculteurs... Ils ont fait une marche escargot pour bloquer l'entrée du péage. Il y avait 3 ou quatre voitures devant moi, sur les trois files...
je devais impérativement monter au Père Lachaise pour 11H...
(je dépannais un collègue qui faisait du funéraire et n'avait pas de chauffeur pour transporter le corps)
je suis allée voir les manifestants, au vu du corbillard et des papires que je leur montre, ils me disent : si les voitures devant vous acceptent de se décaler, vous pouvez y aller..
et voilà... 350 km toute seule et même mon passager était content : il n'a rien dit !PS c'était l'anniversaire de la mort de Jim Morrisson ! je ne vous raconte pas le sitting devant le cimetière ! (mais là aussi j'ai pu entrer lol