@anobody
Alors, par quoi commencer ?
tout d'abord, il faudrait corriger ta phrase : Tu n'as personne dans ta famille qui soit atteint de TSA à ta connaissance.
L'absence de diagnostic n'est pas la preuve de l'absence de trouble.
On a commencé à repérer et diagnostiquer les TSA de manière efficace que depuis une petite vingtaine d'année. Or, ce n'est pas un trouble "nouveau" ou "récent". Les premières recherches sur l'autisme datent du début du siècle dernier ! Bien des gens ont donc souffert ou souffrent encore d'un trouble autistique sans le savoir.
Je n'ai pas été amener à faire diagnostiquer mes enfants pour ce trouble parce qu'il y avait quelqu'un dans ma famille déjà dans le spectre. C'est la psy du collège de mon fils qui nous a orienté vers un psychiatre (pour un soupçon de TDHA) après qu'il ait rencontré de graves difficultés sociale et comportementales après son entrée au collège.
Il y a donc certes un terrain génétique (les études sur le sujet sont toujours en cours). Mais il faut bien un premier diagnostic dans une famille pour commencer à s'interroger sur les autres membres de cette famille.
Ensuite.. pourquoi je te dis que pour moi, tu devrais demander un diagnostic ?
je te cite :
"Parfois je me demande vraiment ce que je fous sur cette planète. Je ne me souviens pas vraiment qu'il y ait un seul endroit sur terre où je me suis vraiment senti bien et en sécurité." - c'est un ressenti récurrent chez les personnes autistes ;
"j'ai vécu du rejet et du harcèlement" - c'est souvent le cas des personnes autistes, ils font des cibles faciles ;
"incapable de travailler correctement et de garder un taf" + "Je suis incapable de comprendre et d'exécuter correctement une consigne" Ne pas réussir à suivre des instructions ou comprendre une consigne est fréquent chez les personnes autistes. Non pas qu'ils soient stupides, mais qu'ils ont besoin qu'on leur donnent des indications plus claires et détaillées, voire des instructions écrites car les instructions orales posent souvent problème (soucis cognitifs liés au traitement de l'information).
Et enfin et pour enfoncer le clou :
"Je ne suis jamais sur la même longueur d'onde que les autres. Et socialement j'ai toujours été très maladroit et vraiment malaisant et awkward. J'ai beaucoups de mal à créer des liens avec les autres et à communiquer. Cela arrive souvent que je vexe certaines personnes par accident. [...] Je ne me sens absolument nul part à ma place finalement. Et je n'ai aucun ami. [...]Je ne comprends pas pourquoi tellement de choses qui paraissent pourtant tellement simples et naturelles pour les autres paraissent tellement difficile pour moi. J'ai l'impression que mon cerveau est câblé avec le cul et qu'il y a certaines parties qui ne fonctionnent tout simplement pas." De tout ce que tu me dis, c'est ce qui m'interpelle le plus et c'est ce qui me crie "TSA!!!".
Enfin, pour répondre plus longuement à la question :
"Avez vous traversé ou traversez vous des phases similaires. Et si oui comment avez vous réussi à arranger ça ?"
Oui, je suis passée par là.
Je suis passé par la dépression nerveuse aussi. Par l'hospitalisation en isolement à cause de pensées suicidaires. Par l'hôpital de jour pour m'aider à me réinsérer dans la vie sociale. Puis, j'ai été un peu mieux et j'ai tenté de reprendre ma vie en main. Mais ce n'est que depuis quelques années, depuis que le diagnostic d'Autisme - Type Asperger - est tombé pour mon fils et depuis que j'ai passé des jours, des semaines à me documenter que j'ai fini par comprendre et me comprendre. Je n'ai pas de diagnostic officiel ( je suis mère au foyer et n'en ai donc pas besoin - d'autant que c'est pas donné quand ce n'est pas pris en charge). Mais je sais. Et depuis que je sais, je vais vachement mieux. Je n'ai pas plus d'ami, mais je sais pourquoi. Et avec une meilleure compréhension de ce que je suis, de mes points forts et faibles, je reprend l'espoir d'améliorer mon cercle social.
Le bonheur n'est pas une chose toute faite. Il découle de vos propres actions