Décris-moi un mouton
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« Encore une fois, soupira Theliel. Et par pitié, cette fois, concentrez-vous ! »
« oui, maitre », répondirent en chœur les deux jeunes esprits qui se tenaient devant lui. Jeunes du fait de leur tout nouveau statut d’âmes désincarnées, mais Jacques et Sigolène étaient tous deux d’âges mûrs lorsque la mort les avait frappés. Vieux, et obstinés, voilà ce qu’ils étaient. Voilà ce qui les avaient conduits à refuser catégoriquement de suivre la Grande Faucheuse lorsqu’elle s’était présenté à eux. « On a une enquête à terminer » avaient-ils dit. Et ils étaient tous deux restés accrochés à leurs cadavres, opiniâtrement. Tant et si bien qu’il avait bien fallu se résoudre à leur attribuer le statut de fantôme.
Très officiellement, on leur avait fait signer un contrat spécifiant – à leur insistance – que pour obtenir la paix de leurs âmes désormais maudites, ils devraient trouver le moyen de « punir » le coupable du crime horrible sur lequel ils enquêtaient au moment de leur décès. Evidement, le sourire rusé qui s’était affiché sur leur visage au moment de signer l’improbable contrat avait vite disparu. Car il leur avait fallu peu de temps pour se rendre compte qu’une âme désincarnée, même autorisée à errer sur terre en tant que spectre, ne pouvait pas faire grand-chose à part…. Eh bien… errer. Bien sûr, leur champ d’action pouvait s’étoffer. Une âme désincarnée pouvait devenir un esprit frappeur ou encore un joli spectre bien flippant. Mais pour cela, il fallait des décennies d’entrainement ! Le cavalier sans-tête – un génie dans son genre – était centenaire lorsqu’il avait commencé à semer le trouble sur terre !
Le truc, c’est que le crime en question était effectivement horrible. Et que le coupable, quel qu’il soit, méritait bien d’être, pour le moins, hanté durant quelques années. C’est pour cette raison que Théliel, devant leurs mines déconfites et le trouble de leurs cœurs désespérés avait décidé de les prendre sous son aile et de les aider. Malheureusement, malgré toute la bonne volonté du monde, ses élèves n’avaient toujours pas réussi à produire ne serait-ce qu’un léger souffle de brume. Quant à réussir manifester leur présence…
Théliel réprima un soupir et reprit…
« je vous rappelle ce que vous devez produire, c’est une belle aura évanescente… Non, Jacques, une auréole qui clignote à la façon d’un néon de bar, ça n’est pas une aura évanescente… les feux d’artifices, non plus, Sigolène… Oui, c’est très artistique, mais… oh et puis merde ! oki, admettons, au moins ça sera funky…Edit pour rajouter le "centenaire" proposé par @agathe et qui a échappé à Kachina.
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De la diversité dans les auréoles que Diable !!!
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@Artelise Ah mince, moi non plus je n'ai pas vérifié pour centenaire. Je me suis fié à la récapitulation.
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@Katorz : je note dans mon bloc-notes les mots proposés au fur et à mesure, comme ça, je suis sûre de les avoir tous et je peux commencer mon texte dès que j'en ai quelques-uns. Et voilà : je suis la seule avec Artelise à avoir mis centenaire dans mes 2 textes.
@Artelise : génial, ton texte, j'ai bien ri.
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On dirait que mon fantôme a eu des trous de mémoire ou des troubles de la vision . C'est ça le risque d'être centenaire
@agathe je suis confuse , d'ordinaire , un oeil de lynx veille sur mes oublis et là ! il est passé à la trappe.Heureusement que les plumes ça rebondit bien .
@Artelise l'humour de tes fantômes arrive au bon moment !Toutes mes excuses ! Promis je le ferai plus . (enfin je l'espère) Sinon, pour plus de sûreté ayez sous le coude un petit carnet comme ayamé.
Ce "couac" pire, cette "boulette" n'enlève rien au charme de vos textes.
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@Kachina
lol ! ce n'est pas grave !
ne te prends pas la tête pour si peu !!! -
@agathe Non tkt mais c'est dommage . Il était si bien dans le thème ce mot .
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Cher ami,
Par cette missive, je viens me confier à Vous, car vous êtes le seul qui sera en mesure de me croire.
Je ne sais pas comment mener mon enquête pour savoir quelle est la créature centenaire qui me torture depuis des lunes, et pour enfin retrouver la paix et ma santé mentale.
Toutes les nuits, sur le toit, je l’entends pendant mon sommeil.
Elle a le pas lourd et rusé, comme si elle était prête à bondir pour m’enserrer dans la brume hivernale.
Son aura noire griffe mon âme et son souffle me glace le sang, puis elle s’éloigne dans la nuit évanescente au lever du jour, tel un fantôme qui disparait en laissant place au silence.
J’ai peur de dormir, je ne dois plus m’assoupir la nuit.
Je crains pour ma vie, je redoute sa morsure définitive.
Que Dieu me vienne en aide !
Bien à vous,
S. -
@Music Brrr !
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@Music
je n'irai pas dormir chez toi ! lol -
La porte en bois s’était ouverte en grinçant. Steph, Aurore et Santa, trois amis d’enfance, regardèrent à l’intérieur avec un peu d’appréhension, mais ils étaient tous décidés à explorer cette vieille maison abandonnée perchée sur les hauteurs du village. Seul Steph semblait prendre la chose gaiement et plaisantait. C’était un jeune homme audacieux et rusé à qui rien ne faisait peur. La brume avait envahi les lieux et l’air était humide et pesant. Un vent léger caressait de son souffle le visage des jeunes gens en quête d’aventure. Ils entrèrent et refermèrent la porte. Après avoir traversé le hall en s’éclairant de lampes torches, ils se dirigèrent vers un escalier en pierre qui menait au premier étage. Partout régnait un certain désordre mais tous les meubles étaient en place, avec encore des affaires et des objets à l’intérieur ou posés dessus. La vie semblait s’être arrêtée subitement, à une époque qu’on peut situer vers 1900.
Ils avançaient, chuchotant quelques mots dans le silence de ces lieux abandonnés. Des plantes s’étaient frayé un passage à travers les persiennes fermées et envahissaient parfois les murs en passant par une vitre cassée. Les deux filles n’étaient pas trop rassurées car Steph s’était mis à parler du fantôme d’un instituteur qui était censé hanter les lieux. De longues minutes s’écoulèrent pendant que se déroulait la visite qui prenait des allures d’enquête puisque ledit instituteur était décédé dans des circonstances bizarres. Aurore sentit quelque chose effleurer son visage. Elle se retourna mais vit qu'elle était seule.
- Qu’est ce que c’est ? c’est toi Steph ? Où êtes vous passés ? C’est pas drôle, où êtes vous ?
Pas de réponse. Seul un bruit étrange, une sorte de RRRhhhaaaaaa, lui parvenait d’une porte ouverte au fond d’un couloir. Pensant que ses amis lui faisaient une blague, elle se dirigea vers cette porte et entra dans une chambre où se trouvaient deux lits anciens et du mobilier, des cadres aux murs, et des objets divers. Contrairement au reste de la maison, ici tout était absolument impeccable, bien rangé, les lits étaient faits.
RRRRhhhaaaaaaa….
Elle s’apprêtait à ressortir lorsqu’elle aperçut une sorte de nuage qui se levait de l’un des lits. Une vague chose évanescente entourée d’une aura rougeâtre qui évoquait une personne et qui disparut, la laissant figée sur place, terrorisée. Sans perdre de temps elle sortit de la chambre et dévala les escaliers, retraversa le hall et se rua sur la porte d’entrée qu’elle ne parvint pas à ouvrir. Coups de chaises, table en guise de bélier, rien n’y faisait. Les persiennes aussi étaient impossibles ouvrir, et ses appels restaient lettre morte. Impossible également d’appeler de l’aide, aucun réseau sur son téléphone.
C’est alors qu’une forme grisâtre, à la peau d’aspect ligneux, s’approcha d’elle, la plaqua contre le mur et posa puissamment ses mains sur ses épaules, la fixant de ses yeux profonds et noirs. Impossible de bouger, cette forme aux allures démoniaques semblait l’attirer irrésistiblement en elle, l’absorber, la diluer, avec une sorte de chuchotement rauque incessant : RRRhhhaaaaaaaaa…. Elle essaya de résister, mais elle pouvait à peine remuer, comme paralysée. Alors, décidée à lutter, elle leva péniblement ses mains à hauteur du visage de cet être dont la bouche s’ouvrait sur une sorte de trou noir, et elle fit le signe de la croix avec ses index.
Le calme revint. L’être avait résisté quelques secondes puis avait lâché prise et avait disparu dans un hurlement effrayant. Aurore vit alors que la porte était grande ouverte. Elle se précipita dehors. Il y régnait une sorte de paix surnaturelle, un silence total et absolu. Dans un état second, elle redescendit vers le village.
Le temps passa… Personne ne revit jamais Santa ni Steph…
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brrrrr..
Mais avez vous remarqué qu'on a du mal à imaginer des maisons hantés d'une autre époque que le début du siècle dernier ?
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@Artelise Je suis d'accord, il y a certainement une image plus "romantique" à faire des récits des maisons hantées de cette époque.
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@Artelise en fait j'ai raconté une chose qui m'est arrivée il y a longtemps dans une autre circonstance.
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Une nuit de pleine lune, ma vie s’est arrêtée . Ainsi en ont-ils tous décidé pour sauver leur honneur! L’enquête a été classée sans suite .
Je n’étais pourtant qu’une adolescente. Forte de ma jeunesse et de mes idéaux, j’avais voulu braver l’interdit par amour .Depuis , je ne suis plus rien, sinon cette ombre centenaire, bleutée, diaphane, condamnée à errer derrière un rideau de brume et oppresser les esprits , aussi farouches soient-ils ! Mais il me plait tant de les troubler.
Dans l’invisible, les fantômes sont rusés Ils s’amusent à toujours défier la raison. Qui d’un grincement de porte, qui d’un souffle d’air glacial !
Un leurre, d'ailleurs, que de concéder tant de vertus à la sauge, censée purifier l’atmosphère et guider les âmes en perdition, comme si quelques gouttes pouvaient suffire à me conduire vers la paix ou adoucir mon tourment de l’autre côté du miroir !!!
Voilà près de 100 ans que mon âme est emprisonnée dans cette forteresse. Seules les pierres avaient entendu mes prières et mes hurlements quand le froid , la faim et la peur du noir, aussi vaste qu’un linceul, amenuisaient mes espoirs d’heures en heures.
Cruel anathème que celui de devoir flotter à présent, réduite à cet état d’ illusion, d’aura evanescente, tout cela faute d’ avoir attendu une vie meilleure, faute surtout d’avoir cru si fort en l’amour miracle.
Depuis ce soir d’automne, tandis que le douzième coup de minuit retentit, j’erre dans les couloirs silencieux de ce château , parmi les chouettes , ces mystérieux oiseaux , réputés être des guides vers la lumière de l’au-delà.
Aucune d’entre elles n’a pu me libérer de ces lourdes chaînes engluées à mes chevilles , un peu comme si cette puissante malédiction devait se poursuivre bien au-delà de cet infiniment grand et que dans ce néant, je ne puisse plus jamais connaître ni repos, ni délivrance, ni même retrouvé mon amour perdu.
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Bonsoir les plumes
Voili voilou . Me re voilà ! On laisse derrière nous ce monde parallèle qui vous a tous et toutes bien inspirés semble-t-il . Trop Cool !
Allez ! moteur ! J'ignore où nous allons échouer cette fois ci mais j'ai le mot REFUS trouvé au hasard ; puisse-t-il en générer d'autres pour notre plus grand plaisir et surtout permettre à vos muses de nous offrir encore de beaux textes.
à vous @agathe @artelise @ayamé @ytica @music @Hilda-Van-Holp @cupide @satan @Katorz
Je vous souhaite une belle fin de soirée et je vous retrouve demain début d'aprèm ( on attendra le retour d'ayamé )
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@Kachina Le mot pensée(s) s'impose à moi.
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@Kachina
p 287 de mon Larousse : débridé -
Je dirai : place à l'action !
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Pour moi ce sera le mot : alliance