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    Et si on s'échangeait des poèmes et des jolis mots ?

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    • Maarie
      Maarie dernière édition par Mai Tai

      C'est peut-être dû à mon grand âge 😁 mais j'aime de plus en plus les beaux textes et la poésie. On pourrait s'échanger par ici qques textes, poèmes ou citations qui nous touchent et qu'on aimerait partager

      J'ai cité plus haut
      Fernando Pessoa "quand je vois le beau j'aimerais être deux"

      "Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument! La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve." Simone Veil

      1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 0
      • Maarie
        Maarie dernière édition par

        J'aime ce poème de Jorge Luis Borgès "tu apprendras"

        "Après quelque temps, tu apprendras la différence entre tendre la main et secourir une âme….
        Et tu apprendras qu'aimer ne signifie pas s’appuyer,
        et que compagnie ne signifie pas toujours sécurité.

        Tu commenceras à apprendre que les baisers ne sont pas des contrats, ni des cadeaux, ni des promesses…

        Tu commenceras à accepter tes échecs la tête haute, comme un adulte, et non avec la tristesse d’un enfant.
        Et tu apprendras à construire aujourd’hui tes chemins, parce que le terrain de demain est incertain, et ne garantit pas la réalisation des projets, et que le futur a l’habitude de ne pas tenir ses promesses.

        Après un certain temps, tu apprendras que le soleil brûle si tu t’y exposes trop.
        Tu accepteras le fait que même les meilleurs peuvent te blesser parfois, et que tu auras à leur pardonner.
        Tu apprendras que parler peut alléger les douleurs de l’âme.
        Tu apprendras qu’il faut beaucoup d’années pour bâtir la confiance, et à peine quelques secondes pour la détruire, et que, toi aussi, tu pourrais faire des choses dont tu te repentiras le reste de ta vie.
        Tu apprendras que les vraies amitiés continuent à grandir malgré la séparation.
        Et que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu possèdes, mais qui compte dans ta vie.
        Et que les bons amis sont la famille qu’il nous est permis de choisir.
        Tu apprendras que nous n’avons pas à changer d’amis, si nous acceptons que nos amis changent et évoluent.
        Tu expérimenteras que tu peux passer de bons moments avec ton meilleur ami en faisant n’importe quoi, ou en ne rien faisant, seulement pour le plaisir de jouir de sa compagnie.
        Tu découvriras que souvent nous prenons à la légère les personnes qui nous importent le plus ; et pour cela nous devons toujours dire à ces personnes que nous les aimons, car nous ne savons jamais si c’est la dernière fois que nous les voyons…
        Tu apprendras que les circonstances, et l’ambiance qui nous entoure, ont une influence sur nous, mais que nous sommes les uniques responsables de ce que nous faisons.
        Tu commenceras à comprendre que nous ne devons pas nous comparer aux autres, sauf si nous désirons les imiter pour nous améliorer.
        Tu découvriras qu’il te faut beaucoup de temps pour être enfin la personne que tu désires être, et que le temps est court…
        Tu apprendras que si tu ne contrôles pas tes actes, eux te contrôleront.
        Et qu’être souple ne signifie pas être mou ou ne pas avoir de personnalité : car peu importe à quel point une situation est délicate ou complexe, il y a toujours deux manières de l’aborder.
        Tu apprendras que les héros sont des personnes qui ont fait ce qu’il était nécessaire de faire, en assumant les conséquences.
        Tu apprendras que la patience requiert une longue pratique.
        Tu découvriras que parfois, la personne dont tu crois qu’elle te piétinera si tu tombes, est l’une des rares qui t’aidera à te relever.
        Mûrir dépend davantage de ce que t’apprennent tes expériences que des années que tu as vécues.
        Tu apprendras que tu tiens beaucoup plus de tes parents que tu veux bien le croire.
        Tu apprendras qu’il ne faut jamais dire à un enfant que ses rêves sont des bêtises, car peu de choses sont aussi humiliantes ; et ce serait une tragédie s’il te croyait, car cela lui enlèverait l’espérance!
        Tu apprendras que, lorsque tu sens de la colère et de la rage en toi, tu en as le droit, mais cela ne te donne pas le droit d’être cruel.
        Tu découvriras que, simplement parce que telle personne ne t’aime pas comme tu le désires, cela ne signifie pas qu’elle ne t’aime pas autant qu’elle en est capable : car il y a des personnes qui nous aiment, mais qui ne savent pas comment nous le prouver…
        Il ne suffit pas toujours d’être pardonné par les autres, parfois tu auras à apprendre à te pardonner à toi-même…
        Tu apprendras que, avec la même sévérité que tu juges les autres, toi aussi tu seras jugé et parfois condamné…
        Tu apprendras que, peu importe que tu aies le cœur brisé, le monde ne s’arrête pas de tourner.
        Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme, au lieu d’attendre que les autres te portent des fleurs…

        Alors, et alors seulement, tu sauras ce que tu peux réellement endurer ; que tu es fort, et que tu pourrais aller bien plus loin que tu le pensais quand tu t’imaginais ne plus pouvoir avancer !
        C’est que réellement, la vie n’a de valeur que si tu as la valeur de l’affronter ! "
        ☀

        "Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument! La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve." Simone Veil

        KypDurron Ciel bleu 0 3 réponses Dernière réponse Répondre Citer 2
        • KypDurron
          KypDurron @Maarie dernière édition par KypDurron

          @Maarie Ça m'a fait penser au poème "Si" de Rudyard Kipling.

          Ma petite contribution nocturne :

          Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

          Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.

          Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise.

          Enivrez-vous
          Charles Baudelaire - Le Spleen de Paris

          Maarie 1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 4
          • Maarie
            Maarie @KypDurron dernière édition par

            @KypDurron oui oui comme tu as raison, merci du rappel 😊
            je mets ici l'une des traductions

            "If" de Rudyard Kipling

            Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
            Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
            Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
            Sans un geste et sans un soupir ;

            Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
            Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
            Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
            Pourtant lutter et te défendre ;

            Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
            Travesties par des gueux pour exciter des sots,
            Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
            Sans mentir toi-même d’un mot ;

            Si tu peux rester digne en étant populaire,
            Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
            Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
            Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

            Si tu sais méditer, observer et connaitre,
            Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
            Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maitre,
            Penser sans n’être qu’un penseur ;

            Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
            Si tu peux être brave et jamais imprudent,
            Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
            Sans être moral ni pédant ;

            Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
            Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
            Si tu peux conserver ton courage et ta tête
            Quand tous les autres les perdront,

            Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
            Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
            Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
            Tu seras un homme, mon fils.

            "Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument! La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve." Simone Veil

            1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 1
            • Maarie
              Maarie dernière édition par

              😚

              Douceur

              Je dis : douceur.

              Je dis : douceur des mots
              Quand tu rentres le soir du travail harassant
              Et que des mots t'accueillentlivre_Guillevic_terre_bonheur
              Qui te donnent du temps.

              Car on tue dans le monde
              Et tout massacre nous vieillit.

              Je dis : douceur,
              Pensant aussi
              À des feuilles en voie de sortir du bourgeon,
              À des cieux, à de l'eau dans les journées d'été,
              À des poignées de main.

              Je dis : douceur, pensant aux heures d'amitié,
              À des moments qui disent
              Le temps de la douceur venant pour tout de bon,

              Cet air tout neuf,
              Qui pour durer s'installera.

              Eugène Guillevic
              "Terre à bonheur" - Editions Seghers, 1952, puis Collection Poésie d’abord, 2004

              "Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument! La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve." Simone Veil

              1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 0
              • Un Ancien Utilisateur
                Un Ancien Utilisateur dernière édition par

                L'intelligence.
                L’intelligence dit que la fourmi travaille.
                L’amour dit qu’elle souffre.
                L’intelligence dit que la fleur est éclose.
                L’amour dit qu’elle est belle et va mourir.
                L’intelligence dit que la pierre est muette.
                L’amour dit qu’elle a peur de parler.
                L’intelligence dit que l’astre en cache d’autres.
                L’amour dit qu’il est seul dans sa gloire infinie.
                L’intelligence dit que la rivière coule.
                L’amour dit qu’elle passe et que c’est triste.
                L’intelligence dit qu’elle est lumière.
                L’amour dit qu’il accepte d’être aveugle.
                L’intelligence dit que le jour suit la nuit.
                L’amour dit que le jour et la nuit se confondent.
                L’intelligence dit qu’il faut comprendre.
                L’amour dit qu’on a tort de trop s’interroger.
                L’intelligence dit que l’oiseau vole.
                L’amour dit que l’oiseau est un dieu.
                L’intelligence dit que l’amour le dérange.
                L’amour dit qu’il envie l’intelligence.

                (Alain Bosquet)

                1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 2
                • Maarie
                  Maarie dernière édition par

                  "Quand je vois le beau, j'aimerais être deux." Fernando Pessoa

                  "Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument! La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve." Simone Veil

                  1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 1
                  • Maarie
                    Maarie dernière édition par

                    J'aime Pessoa!
                    "De tout, il resta trois choses :
                    La certitude que tout était en train de commencer,
                    la certitude qu’il fallait continuer,
                    la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé.
                    Faire de l’interruption, un nouveau chemin,
                    faire de la chute, un pas de danse,
                    faire de la peur, un escalier,
                    du rêve, un pont,
                    de la recherche…
                    une rencontre."

                    "Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument! La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L'amour ne se crie pas, il se prouve." Simone Veil

                    1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 1
                    • Astyanax
                      Astyanax dernière édition par

                      Bonsoir à tous,

                      Mon passage préféré de Pierre Jean Jouve dans Hécate.

                      Belle comme tu es, tu contiens un démon d’une espèce particulière. Depuis la naissance. J’aime ton démon. C’est un démon de débauche, de douleur, et de chasteté… Aussi je t’ai vue souvent comme la diane infernale qui préside aux enchantements. Elle n’est pas douce, elle n’a pas la lumière du jour.
                      Ce n’est pas assez, ô Catherine. En toi, au milieu, est l’étincelle d’une autre lumière. L’étincelle du feu contraire. Je la nomme charité. Je l’éveillerai. Je l’éveille déjà. Dans ce réveil, ou cet éveil je me sauve enfin moi-même.

                      Of course, of course... But... MAYBE...

                      1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 1
                      • Myra flore
                        Myra flore dernière édition par

                        Bravo pour ces choix,j'aime Aragon, rené Char.....Et parfois,je tombe devant un seul vers,qui en dit tant!

                        1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 0
                        • Un Ancien Utilisateur
                          Un Ancien Utilisateur dernière édition par

                          « Dans un grain de sable voir un monde et dans chaque fleur des champs le Paradis, faire tenir l'infini dans la paume de la main et l'Éternité dans une heure. »

                          William Blake

                          1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 1
                          • LeaPierce
                            LeaPierce dernière édition par LeaPierce

                            "Elle est debout sur mes paupières
                            Et ses cheveux sont dans les miens,
                            Elle a la forme de mes mains,
                            Elle a la couleur de mes yeux,
                            Elle s'engloutit dans mon ombre
                            Comme une pierre sur le ciel.

                            Elle a toujours les yeux ouverts
                            Et ne me laisse pas dormir.
                            Ses rêves en pleine lumière
                            Font s'évaporer les soleils,
                            Me font rire, pleurer et rire,
                            Parler sans avoir rien à dire."

                            • Paul Eluard, l'Amoureuse
                            1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 3
                            • Un Ancien Utilisateur
                              Un Ancien Utilisateur dernière édition par

                              Annabel Lee

                              C'était il y a longtemps, très longtemps,
                              Dans un royaume au bord de l'océan,
                              y vivait une vierge que vous pourriez connaître
                              Du nom d'Annabel Lee;
                              Cette vierge vivait sans autre pensée
                              Que de m'aimer et d'être mon aimée.

                              Elle était une enfant et j'étais un enfant,
                              Dans ce royaume au bord de l'océan,
                              Mais nous aimions d'un amour
                              qui était plus que de l'amour
                              Moi et mon Annabel Lee,
                              D'un amour tel que les séraphins du Ciel
                              Nous jalousaient elle et moi.

                              Et c'est pourquoi, il y a longtemps,
                              Dans ce royaume au bord de l'océan,
                              Les vents firent éclater un nuage et glacèrent
                              Ma toute belle Annabel Lee ;
                              Si bien que ses nobles parents sont venus
                              Et l'ont emportée loin de moi
                              Pour l'enfermer dans un tombeau
                              Dans ce royaume au bord de l'océan.

                              Les anges, loin d'être aussi heureux que nous au Ciel,
                              Nous envièrent elle et moi :
                              Oui ! C'est pour cela (comme chacun le sait
                              Dans ce royaume au bord de l'océan)
                              Qu'une nuit le vent surgit d'un nuage
                              Et glaça, et tua mon Annabel Lee.

                              Mais notre amour était beaucoup plus fort que l'amour
                              De nos aînés, de bien des personnes
                              Beaucoup plus sages que nous,
                              Et jamais les anges du Ciel là-haut
                              Ni les démons au fin fond de l'océan
                              Ne pourront séparer mon âme de l'âme
                              De ma toute belle Annabel Lee.

                              Car la lune ne luit jamais, sans qu'elle me porte
                              Des rêves d'Annabel Lee, la toute belle,
                              Et les étoiles ne se lèvent jamais, sans que je sente
                              Les yeux vifs d'Annabel Lee, ma toute belle,
                              Ainsi, aux rives de la nuit, je me couche à côté
                              De ma chérie! Ma chérie, ma vie, ma promise,
                              Dans son tombeau, là, au bord de l'océan,
                              Dans sa tombe, à côté de l'océan.

                              Edgar Allan Poe

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                              • Musings
                                Musings Banni dernière édition par

                                Juan et Pedro arrivèrent à l’âge où il est nécessaire de travailler pour vivre. Tous deux fils de travailleurs, ils n’eurent pas l’opportunité d’acquérir une instruction leur permettant d’échapper à la chaîne du salariat. Mais Juan était courageux. Il avait lu dans les journaux comment des hommes issus d’un milieu modeste étaient arrivés, à force de travail et d’épargne, à devenir les rois de la finance et à dominer les marchés et même les nations. Il avait lu mille anecdotes sur les Vanderbilt, les Rockfeller, les Rotschild, les Carnegie. Ces derniers, selon la presse et même selon les livres scolaires grâce auxquels on abrutit la jeunesse actuelle, étaient à la tête de la finance mondiale pour une seule raison : leur acharnement au travail et leur dévotion pour l’épargne (vil mensonge !).

                                Juan se livra au travail avec une ardeur sans pareille. Il travailla pendant un an et se retrouva aussi pauvre qu’au premier jour. Au bout d’une autre année, il en était toujours au même point. Il s’acharna au travail sans désespérer. Cinq ans passèrent, au bout desquels — au prix de nombreux sacrifices — il put économiser un peu d’argent. Pour y parvenir, il dut réduire ses dépenses alimentaires au strict minimum, ce qui affaiblit ses forces. Il se vêtit de guenilles : la chaleur et le froid le tourmentèrent, épuisant son organisme. Il vécut dans de misérables taudis, dont l’insalubrité l’affaiblit encore plus.

                                Mais Juan continua à économiser tant et plus, au prix de sa santé. En contrepartie de chaque centime mis de côté, il perdait une partie de ses forces. Il acheta un bout de terrain et construisit une petite maison afin d’épargner le prix du loyer. Par la suite, il se maria. L’État et le curé ponctionnèrent ses économies, fruit de nombreux sacrifices.

                                Plusieurs années s’écoulèrent. Le travail n’était pas régulier. Les dettes commencèrent à s’accumuler.

                                Un jour, un de ses fils tomba malade. Le médecin refusa de le soigner car on ne payait pas ses honoraires. Au dispensaire public, on le traita si mal que l’enfant en mourut.

                                Malgré cela, Juan ne s’avouait pas vaincu.

                                Il se souvenait de ses lectures vantant les fameuses vertus de l’épargne et autres sornettes du même acabit. Il était évident qu’il deviendrait riche car il travaillait et économisait. N’était-ce pas ce qu’avaient fait Rockfeller, Carnegie et beaucoup d’autres dont les millions laissent bouche bée l’humanité inconsciente ?

                                Entre-temps, les produits de première nécessité augmentaient de façon inquiétante. Les rations alimentaires diminuaient de jour en jour dans le foyer du pauvre Juan et, malgré tout, les dettes s’accumulaient et il ne pouvait plus économiser le moindre sou. Pour comble de malheur, son patron décida d’employer de nouveaux travailleurs, à moindre coût. Notre héros, comme beaucoup d’autres, fut licencié du jour au lendemain. De nouveaux esclaves occupaient les postes des anciens. Comme leurs prédécesseurs, ils rêvaient aux richesses qu’ils amasseraient à force de travail et d’épargne.

                                Juan dut hypothéquer sa maison, espérant maintenir à flot la barque de ses illusions, qui s’enfonçait, s’enfonçait irrémédiablement.

                                Il ne put payer ses dettes et dut laisser entre les mains des créanciers le produit de son sacrifice, le peu de bien amassé à la sueur de son front.

                                Obstiné, Juan voulut encore travailler et épargner, mais en vain. Les privations qu’il s’imposait en économisant et le dur labeur qu’il avait accompli dans sa jeunesse avaient épuisé ses forces. Partout où il demandait du travail, on lui répondait qu’il n’y avait rien pour lui. Il était une machine à produire de l’argent pour les patrons, mais une machine délabrée : les vieilles machines, on les met au rebut. Pendant ce temps, la famille de Juan mourait de faim. Dans son sombre taudis, il n’y avait pas de feu, il n’y avait pas de couvertures pour combattre le froid. Les enfants, désespérés, réclamaient du pain.

                                Juan partait tous les matins à la recherche d’un travail. Mais qui accepterait de louer ses vieux bras affaiblis ? Après avoir parcouru la ville et les champs, il rentrait chez lui, où l’attendaient les siens, tristes et affamés : sa femme et ses enfants pour qui il avait rêvé les richesses de Rockfeller et la fortune de Carnegie.

                                Un après-midi, Juan s’attarda à contempler le défilé de riches automobiles occupées par des personnes grassouillettes sur le visage desquelles on pouvait deviner la satisfaction d’une vie sans soucis. Les femmes bavardaient joyeusement et les hommes, mielleux et insignifiants, les courtisaient avec des phrases sirupeuses, qui auraient fait bailler d’ennui d’autres femmes que des bourgeoises.

                                Il faisait froid. Juan frissonna en pensant aux siens qui l’attendaient dans le taudis, véritable refuge du malheur. Comme ils devaient trembler de froid en ce moment ! Ils devaient souffrir les intolérables tortures de la faim ! Comme leurs larmes devaient être amères en cet instant !

                                L’élégant défilé continuait. C’était l’heure de la parade des riches, de ceux qui — selon le pauvre Juan — avaient su travailler et épargner comme les Rotschild, comme les Carnegie, comme les Rockfeller. Un riche monsieur arrivait dans un luxueux équipage. Son apparence était magnifique. Il avait les cheveux blancs, mais son visage restait jeune. Juan se frotta les yeux, croyant être victime d’une illusion. Non : ses vieux yeux ne le trompaient pas. Ce grand monsieur était Pedro, son camarade d’enfance !

                                En voilà un qui a dû savoir travailler et épargner, pensa Juan, pour avoir pu ainsi sortir de la misère, pour arriver à cette hauteur et gagner autant de distinction !

                                Ah ! Pauvre Juan ! Il n’avait pas pu oublier les histoires imbéciles des grands vampires de l’humanité. Il n’avait pas pu oublier ce qu’il avait lu dans les livres d’école où l’on abrutit volontairement le peuple !

                                Pedro n’avait pas travaillé. Homme sans scrupules et doté d’une grande malice, il avait compris que ce qu’on appelle honneur n’est pas source de richesses. Par conséquent, il s’évertua à tromper ses semblables. Dès qu’il put réunir quelques fonds, il installa des ateliers et loua de la main d’œuvre à bas prix, de sorte qu’il commença à s’enrichir. Il agrandit ses affaires, loua de plus en plus de bras, au point de devenir millionnaire et grand seigneur, grâce aux innombrables Juan qui prenaient au pied de la lettre les conseils de la bourgeoisie.

                                Juan continua à contempler le défilé de ces fainéants(sic).

                                Au coin de la rue la plus proche, un homme s’adressait au public. À vrai dire, son auditoire était maigre. Qui était-il ? Que prêchait-il ? Juan s’approcha pour écouter.

                                « Camarades, disait l’homme, le moment est venu de réfléchir. Les capitalistes sont des voleurs. C’est uniquement par de mauvaises actions que l’on peut gagner des millions. Nous, les pauvres, nous nous décarcassons au travail et quand nous ne sommes plus capables de travailler, les bourgeois nous jettent dehors et nous laissent sans ressources, de la même façon qu’ils se débarrassent d’un cheval vieilli sous le harnais. Prenons les armes pour conquérir notre bien être et celui de notre famille ! »

                                Juan lança un regard méprisant à l’orateur, cracha par terre avec colère et rentra dans son taudis où l’attendaient, affligés, affamés et frigorifiés, ceux qu’il aimait. L’idée que le travail et l’épargne faisaient la richesse de l’homme vertueux ne pouvait s’éteindre en lui. Même devant le malheur immérité des siens, l’âme de ce misérable élevé pour être esclave ne pouvait se révolter.

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                                • Hornet
                                  Hornet dernière édition par Hornet

                                  Je ne comprends pas, c'est un livre ? tout ce que je trouve, c'est un sujet identique sur un autre forum.

                                  Si ce n'est pas un livre, ça ne doit pas figurer en Littérature. (accessoirement, si tu peux aussi indiquer tes sources ou le cas échéant si les textes sont de toi 😄 )

                                  People Always Look Better in the Sun

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                                  • Myra flore
                                    Myra flore dernière édition par

                                    Un beau texte ,pour les enseignants...

                                    Il y a ce moment que craignent tous les enseignants dès lors qu’ils s’aventurent en-dehors de leur maigre zone de confort, à l’occasion d’un repas de famille, d’un verre avec des inconnus : ce moment que votre métier, que bien souvent vous faites par passion, parce que vous avez une vocation, en est réduit à de vagues préjugés : pour les uns, vous êtes au mieux un fainéant, au pire un lâche, et il s’agit de vous situer sur le dégradé de la planque. D’autres vous disent, croyant vous faire plaisir, qu’ils ne pourraient pas faire votre travail quand ils apprennent que vous enseignez en banlieue, puis déroulent un chapelet de préjugés sur vos élèves, ou alors remettent en question le bien-fondé de vos séquences si patiemment préparées, pensant secrètement mais sans vous le dire que vous êtes un idiot. À ce moment, vous savez que la soirée est gâchée. Tout en vous mordant les joues, vous apprenez à ne plus réagir que lorsqu’on attaque vos élèves : pour vous-même, c’est peine perdue ; parfois obtient-on, à la rigueur, un petit : « toi, c’est différent », semblant de compromis qui permet de clore un débat qui n’a pas vraiment eu lieu. Le mépris, c’est l’ordinaire des enseignants. Et puis, le mépris, c’est visqueux, c’est contagieux. À la fin, tout le monde se sent en droit de vous faire la leçon.
                                    À la vérité, je crois que si les enseignants ont cette habitude de se marier entre eux, c’est parce qu’on ne vous comprendra jamais plus exactement dès lors que vous avez commencé à faire cours. Ce qu’il se passe dans une salle de classe est si complexe, subtil, que tous ceux qui en parlent à votre place vous agacent. Devenir enseignant, c’est devenir incompris dans un monde qui croit savoir mieux que vous ce qui fait votre quotidien, et ce que vous devriez dire, faire, enseigner. Les uns vous reprochent vos vacances, d’autres votre lâcheté supposée, et d’autres encore la teneur de vos cours. Que s’imaginent-ils ? Qu’on entre dans la fonction publique comme dans un grand lit douillet et qu’il n’y a plus qu’à y faire ce qu’on veut ? Le plus souvent, c’est simplement agaçant ; parfois, quand d’aucuns se sentent en droit de s’offusquer, c’est une porte ouverte au pire. C’est aussi le début d’une tragédie.
                                    J’ai lu depuis hier bien des horreurs à propos de l’assassinat atroce de Samuel Paty. J’ai lu par endroits d’odieux commentaires qui osaient lui reprocher d’avoir montré des caricatures de Mahomet en classe. Des larmes de rage me sont à nouveau montées aux yeux, venant ajouter plus d’horreur encore à l’horreur. L’accuser de cela, c’est ça le lit douillet ; il consiste à dire : le problème est réglé, puisqu’il venait de lui. Ces reproches sont des coups portés à sa mémoire, et à l’honneur aussi de ceux-là même qui les portent. Ils éclaboussent de honte ceux qui les tiennent.
                                    Ils sont évidemment nombreux, les enseignants – et j’en suis – à aborder des sujets de société en classe. À l’occasion d’une remarque qui fuse, et qui nous pousse à interrompre le cours, parce qu’il faut faire un peu de ménage, parce qu’il y a des choses qui moisissent sous les crânes, des intolérances de tous bords qu’il faut pêcher dans les têtes pour les jeter au centre de la salle, et les voir se débattre et s’asphyxier, comme des poissons sur le pont d’un chalutier. Après un drame, aussi, quand les enseignants, parfois endeuillés eux-mêmes, doivent gérer une émotion qui les dépasse, mais qu’il n’y a qu’eux à la barre. Alors, pour un instant, ils deviennent des « héros », et on les pare d’attributs dont ils ne veulent pourtant pas, ils veulent surtout des classes moins chargées, et dont on parait aussi les soignants il y a quelques mois – ça ne coûte rien, des mots. Le mêmes qui n’avaient que du mépris pour le corps enseignant se rangent avec eux, et déguerpiront dès que l’actualité sera différente pour se ranger ailleurs, comme des pénibles lors des alarmes incendie.
                                    Il faut parfois du courage, croyez-moi, pour tenir face à une classe qui déborde de questions, dont certaines sont de nature à vous heurter ; non pas que les élèves veuillent vous bousculer pour voir comment vous allez tomber, mais ils veulent parfois simplement éprouver un discours qu’ils avaient, le confronter au vôtre, celui de l’institution. Lorsqu’ils font ça, je me dis qu’on avance tous ; je préfère entendre des horreurs pour pouvoir ensuite en discuter qu’abandonner mes élèves à des discours d’intolérance. Il faut parler, de tout, d’absolument tout, dès lors que le besoin s’en fait sentir. Évidemment qu’il faut parler de la liberté d’expression. Évidemment qu’il ne faut pas avoir peur d’aborder un sujet, quel qu’il soit. Ou l’on crée des générations qui pensent que la Terre est plate, que l’évolution n’est pas scientifique, que tout brûle sauf le Coran, que quelque part on organise un « grand remplacement », que le génocide arménien n’a pas existé, et même que les sirènes, elles, existent. Figurez-vous que nos élèves ne sont pas les imbéciles qu’on croit parfois, qu’ils sont capables de débattre et de discuter, de se remettre en question, de réfléchir. S’interdire des sujets, c’est insulter leur intelligence, et oser les heurter, c’est une manière de respect.
                                    La laïcité – mot que l’on trempe dans toutes les sauces – ne signifie pas, comme j’ai pu le lire, que la religion n’a pas sa place à l’école : elle l’a, au sein des programmes. Le monde contemporain ne serait pas ce qu’il est sans l’apport des monothéismes. On ne peut le comprendre sans comprendre les religions du Livre. Il faut toujours questionner la religion, et ça n’est pas un manque de respect que de le faire, ça n’est pas non plus une agression. Notre travail, c’est de donner aux élèves des rames pour avancer dans le monde que d’autres ont préparé – ou détruit, question de pour de vue – pour eux, de les pousser à la réflexion. Je dis souvent à mes élèves qu’une idée, si forte soit-elle, si convaincu soit-on qu’elle est inattaquable, ne vaut rien tant qu’on n’a pas eu à la défendre par des arguments ; qu’il faut toujours chercher à l’attaquer par soi-même pour voir si elle tient debout, si elle a des failles, et qu’on en sort toujours gagnant, soit qu’on saura mieux défendre ce qu’on avait pensé sans savoir pourquoi, soit qu’on aura laissé tomber une pensée qui ne valait rien, ou qui ne nous allait pas. Un vrai débat ne fait que des gagnants, et tout ce qui est gagné autrement que par des arguments est en fait perdu.
                                    L’esprit critique, c’est un cadeau que l’on fait à nos élèves. C’est un beau cadeau, peut-être la plus jolie chose qu’on puisse leur donner, parce qu’une fois qu’on l’a, on ne le perd pas de sitôt.
                                    Il faut tenir bon et continuer de questionner le monde par tous les moyens ; il ne le faut pas par posture, pour faire les gros bras, mais il le faut parce qu’ils le méritent. Parce que nos élèves ne sont pas les hordes sauvages que nous décrivent les éditorialistes mais des êtres pensants, curieux, subtils, ambitieux aussi. Il faut toujours tout questionner. Samuel Paty avait indiscutablement raison de le faire.
                                    Un homme hier parce qu’il croyait en l’intelligence et en l’esprit critique, a été décapité, en quittant son collège, par un lâche qui n’avait en manière d’argument qu’une lame. Comment en est-on arrivé là ? Je ne suis qu’enseignant, je n’en sais rien, je ne sais parler que de ce que je connais, pour le reste, je n’ai que des larmes. Je garde pour ailleurs ma colère et ma rage et mes cris étouffés. Pour demain, aussi, pour la place de la République qui peut-être en a assez de nos cris, et qui se demande pourquoi ils ne cessent pas, pourquoi on n’a pas réussi à faire en sorte qu’on puisse ne plus crier, ne plus pleurer. Je me le demande aussi, et la question me tourne dans la tête. Mais je ne suis qu’un enseignant, et nos épaules à tous sont lourdes ces temps-ci.
                                    Aujourd’hui, je pense à mes élèves, et je regrette d’être en vacances ; j’aurais voulu être là pour eux lundi, pour faire ce qu’il faut faire de toutes les choses traumatisantes : en parler. Défaire les nœuds de la pensée, les aider à y voir plus clair, leur dire que les méchants, c’est pas eux. Ils vivront peut-être certains discours comme des attaques dans les jours à venir, parce qu’il est si facile d’écrire « musulman » sur une boîte et de mettre tout le monde dedans. Je pense aussi à cette petite fille, j’espère que ça ne vous choquera pas, dont on a jeté l’identité sur internet, et à la culpabilité qui va l’étreindre. Je pense aux élèves à qui les charognards de l’information ont tendu des micros pour abreuver leurs journaux. Je pense plus particulièrement aux élèves de Samuel Paty, je pense à eux maintenant et à eux plus tard, j’espère qu’ils seront entourés dans les jours à venir.
                                    Et je pense avant tout à Samuel Paty et à tous ceux qui l’aimaient.
                                    M. Paty, je ne vous connaissais pas, mais je vous pleure aujourd’hui. J’aurais voulu que tout le monde puisse recevoir l’esprit critique que vous vouliez offrir à vos élèves.
                                    Moi, aujourd’hui, je n’ai que des larmes à vous offrir, à offrir à votre mémoire et à ceux qui vous connaissaient, et la promesse de ne pas vous oublier.

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                                    • Hornet
                                      Hornet dernière édition par

                                      Faute de réponse, je transfère en Parler Lectures.

                                      People Always Look Better in the Sun

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                                      • Un Ancien Utilisateur
                                        Un Ancien Utilisateur dernière édition par

                                        Seul

                                        Depuis l'heure de l'enfance, je ne suis pas
                                        Semblable aux autres ; je ne vois pas
                                        Comme les autres ; je ne sais pas tirer
                                        Mes passions à la fontaine commune
                                        D'une autre source provient
                                        Ma douleur, jamais je n'ai pu éveiller
                                        Mon cœur au ton de joie des autres
                                        Et tout ce que j'aimai, je l'aimai seul
                                        C'est alors -- dans mon enfance -- à l'aube
                                        D'une vie de tumulte que fut puisé
                                        A chaque abîme du bien et du mal,
                                        Ce mystère qui toujours me retient --
                                        Au torrent et à la fontaine
                                        Dans la falaise rouge de la montagne --
                                        Dans le soleil qui roule autour de moi
                                        En son or automnal
                                        Dans l'éclair qui volait au ciel et passait
                                        Près de moi pour s'enfuir,
                                        Dans le tonnerre et dans l'orage
                                        Et dans le nuage qui prenait la forme
                                        (Alors que le reste du ciel était bleu)
                                        D'un démon à mes yeux.

                                        Edgar Allan Poe (Traduction de Charles Baudelaire)

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                                        pocahontas13 1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 3
                                        • pocahontas13
                                          pocahontas13 @Invité dernière édition par

                                          @Lavinia J'adore E.A.P

                                          Carpe diem

                                          Un Ancien Utilisateur 1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 0
                                          • Un Ancien Utilisateur
                                            Un Ancien Utilisateur @pocahontas13 dernière édition par

                                            @pocahontas13 Tu as bon goût ^^.

                                            pocahontas13 1 réponse Dernière réponse Répondre Citer 1
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