Décris-moi un mouton
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Désolée mais pas envie en ce moment. Je reprendrai une autre fois
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@Hilda-Van-Holp Aucun souci . Tu sais bien que je n'envoie jamais de billet d'absence. On fait comme on peut et comme on veut . Savoures ton retour de vacances.
D'ailleurs, me concernant , cette fois ci, j'ai trouvé envie, temps et inspiration.
J’ai dormi pendant des siècles et des siècles sous le poids des flots. Je me souviens
Rêveur, je me souviens des vents, de l’ivresse des marées, de la colère du ciel. Une tombe pour chaque soldat ! La gorge des canons contre mon flanc !Je me souviens de chaque empire, le premier, le deuxième, celui d’après, et ainsi de suite. Surtout, je me souviens de la chaleur dévorante de ce cercle orange suspendu dans le ciel, tel un panache volcanique.
J’ai dormi,rêvé, rêvé. Des algues ont frôlé mon visage. Mon rêve s’est brisé contre la vague. Depuis le récif, j’ai tourné mon regard vers la surface. Au-dessus de moi tourne un banc de poissons, inquiet, non ! Jamais ! Juste pressé, un banc de poissons c’est toujours pressé.
J’attends patiemment la lame qui finira par les disperser.D’autres, des plus petits, des solitaires, se repaissent de ma carcasse. Savent-ils seulement combien de terres j’ai accosté et combien de fortunes j’ai enseveli dans mon naufrage ?
Ils ne semblent ni inquiets, pas même curieux. Les poissons sont des amis d’une constance remarquable. Il faut vivre enlisé dans le sable des profondeurs pour le comprendre. Et je le comprends, depuis mon humble condition de vaisseau déclassé.Chaque jour, ils font ma toilette dans les moindres détails. Ils arrachent mes peaux vermoulues, mon bois croupi, chatouillent mes coudes de rouille. J’ai appris à connaître la douceur de leurs écailles et à oublier les hommes. Des siècles de pillage sont allés à la mer, enterrés sous les coraux sages, avec la voile déchirée. De quoi, déjà ? de flèches ? De flammes ? Oui, j’ai oublié les hommes, leur folie et leurs joujoux mortels.
Ici la seule mort est une longue étreinte. L’abysse chante sans paroles. Parfois le requin passe, renifle Vif et gracieux il se faufile, s’échappe, trébuche, revient.
La mer avale tout. Moi, elle me digère doucement, avec respect et raffinement . Elle me balade d’archipel en archipel, sans rien dire, verte et noire ; parfois le soleil perce les flots.
La mer tue aussi le temps. Sans le temps, il n’y a pas la mort.
Les poissons, connaissent le temps mieux que personne, ou plutôt l’absence de temps. Ils sont coutumiers du vide, c’est bien pour ça qu’ils sont de si bonne compagnie. Les méduses n’ont rien à envier aux plus sereins des maîtres zens.
Aujourd’hui la mer est noire, les îles sont enveloppées de brume. Le concert des navires me parvient de la surface.
Je ferme les yeux sur le vacarme des vivants, je me souviens de ses orages assassins et j’attends à mes côtés le retour de mes frères, les haleurs derrière eux attachés à la corde, flottant dans l’amour vert d'un océan jaloux.
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@Kachina magnifique, un régal
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@ytica Merci .
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@Kachina Si je savais écrire comme ça seulement ...
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@Coyotito que me dis-tu là? Ta plume est tout autant performante et toujours pleine d’humour et de gaité. Ça vaut de l’or ça !
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ayèèè, j'ai tout lu... que du plaisir et ... un éclat de rire !
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@Kachina Tu voulais garder toute ton inspiration pour cette semaine en fait ! Très beau texte !
PS : Cette fois-ci c'est moi qui bats en retraite, je ferai mieux la prochaine fois, enfin j'espère.Et bravo à tous ! C'était sympa de vous lire.
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@Kachina Pourtant je ne suis pas satisfait de mes histoires, j'ai toujours le sentiment qu'il manque quelque chose.
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@Coyotito
ta signature, rien d'autre ! -
@agathe Merci, il n'y a pas d'autre mot alors.