Décris-moi un mouton
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♪IMA DJINN ALL THE PEOPLLLLLLLE♫
Vincent hésita à se boucher les oreilles. Ce fameux karaoké pour la paix ressemblait à s’y méprendre à un rassemblement de la sororité des scies sauteuses. Mais son patron lui avait demandé de couvrir l’évènement et il se devait de faire son job de journaliste.
Tout en objectivité…
Bien sûr. Généralement, Vincent n’avait pas trop de mal à relater les faits avec la neutralité qui caractérisait son journal. Mais pour le coup sa patience été mise à rude épreuve. Il n’était pas certain que le partage d’un tel événement soit indispensable
♪ COMMENT OUBLIEEEEER TON SOURIRE ET TELLEMENT DE SOUVENIIIIIIIRS♫
Et ils se trémoussaient comme des chippendales. Allaient-ils se taire si on leur mettait quelques billets dans le slip ? Ca servirait LA cause et par la même occasions des milliers de tympans allaient pouvoir s’en sortir.
« Je suis vert ! »
Vincent se tourna vers son meilleur ami et l’interrogea du regard
« J’ai voulu aller chanter « les Démons de Minuit » mais il n’y a déjà plus de place »
Le journaliste haussa des sourcils ironiques
« C’est vrai on ne l’entend jamais dans les karaokés celle-là ».
Gilbert Montagné, Indochine, Début de Soirée et la Compagnie Créole n’ étaient pas encore passéS. Vincent poussa un soupire résigné. Tout cela mit bout à bout…il n’était pas sûre que ça allait faire un bon papier.
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@Hilda-1 a dit dans Décris-moi un mouton :
rassemblement de la sororité des scies sauteuses
J'adore ton langage coloré, excellent .
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Je vous lirai ensuite, je place ma petite anecdote .
Le chroniqueur de la radio venait d'annoncer :
"Dernière minute, suite au carambolage meurtrier de la rue des Souvenirs,
le journaliste en cause est placé en garde en vue".- C'est quoi, ce fait divers, Jules ?
- Il semblerait qu'il soit responsable de l'accident qui a eu lieu en bas de l'immeuble de ta soeur. Des témoins ont affirmé qu'il n'a pas attendu le feu vert pour passer, et les policiers ont trouvé de la drogue dans sa voiture.
- Ah, je te parie mon billet que Suzy va nous appeler ce soir !
elle ne peut jamais s'empêcher de partager les commérages de sa concierge ! - Tu sais quoi ? On va éteindre nos portables ! L'idéal serait même de décrocher le téléphone fixe ! Sinon elle va nous garder un bon moment au bout du fil, et moi ce soir je voudrais bien écouter l'émission sur les PME, ça pourra me servir pour la réunion de projet de demain.
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Bravo aux imaginations fertiles ! voilà encore des textes à relire.
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Je suis agréablement séduite . Vos muses ont grave cartonné .
@Hilda-1 @agathe Bravo ! J'adoooooooooooore!
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Je pars demain matin et ne reviens que lundi. J'espère y découvrir alors les textes de Ytica et Cupide .
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@ayamé Merci
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Si on partage et adopte l'idéal de ses parents et on le concrétise jusqu'au bout, que se passerait-il ?
On a peut-être réservé un billet pour le paradis mais était-on vraiment une personne ?
Les rêves des parents, leurs souvenirs enfouis et accumulés le long des années avec leurs hauts et bas constituent le sol vert du jardin que seraient leurs progénitures.
Ils ont le choix, soit ils les laissent planter ce qu'ils veulent et comme ils le veulent et le résultat serait entre les mains impitoyables du hasard (Je veux dire ou bien ils finiront sur le trône du succès ou bien ils seront la matière première d'un fait divers pour un journaliste), soit ils les encadrent et les accompagnent dans leur mission botanique sans pour autant imposer leurs "idéals" afin de produire un jardin luxuriant et non nocif. Il faut surtout pas qu'il soit comme le jardin du dr Rapaccini dans la fille aux poisons de N.Hawthorne. -
@cupide
un jardin à cultiver ... sans avoir la main verte. -
- Mais enfin Séraphine, vous avez perdu la tête ? s’écria madame Richard de sa petite voix aiguë
La jeune fille leva la tête en direction du professeur qui l’interpellait ainsi en brandissant sa feuille de rédaction. Tous les regards se tournèrent vers elle tandis qu’elle mâchonnait le bout de son stylo d’un air distrait. Il fallait trouver une réponse et vite car, et elle le savait, elle était allée trop loin dans l’ironie. Mais en fait, et elle le savait bien aussi, c’était le défi lancé au professeur qui l’intéressait, défi dans la façon de manier l’humour mais que n’appréciait pas du tout cette ancienne journaliste reconvertie dans l’enseignement.
- Mais madame, j’ai répondu à toutes vos questions… vous me dites de faire une phrase sur le sujet : Marc va chercher des pommes dans le verger, et de commencer ma phrase par le mot pommes… donc si je dis : «pommes, Marc vient vous chercher », c’est correct.
La classe éclata de rire tandis que le teint de Madame Richard virait au vert. Séraphine, ravie de son effet, arborait un sourire discret afin de ne pas trop la froisser. Ce qu’elle aimait, c’était ce genre de situation où l’élève dominait le maître par sa simple malice. Apparemment, la prof semblait prise au dépourvu. Pourtant, lorsqu’elle travaillait au journal local, c’était la spécialiste du billet quotidien et aucun sujet ne lui échappait.
Le devoir de Séraphine était irréprochable car il répondait complètement à la demande, mais de façon quelque peu irrévérencieuse. Le combat était engagé, la classe faisait silence, on aurait entendu voler une mouche s’il y en avait eu dans la salle. Séraphine attendait le moment idéal pour lancer une nouvelle pique envers la prof revêche unanimement détestée. Pourtant le temps passait, et visiblement Mme Richard essayait de l’avoir à l’usure. Mais en fait, tout au fond d’elle, quelque chose avait refait surface. Le souvenir de ses jeunes années, la jeune étudiante qu’elle avait été et qu’elle retrouvait dans la rebelle Séraphine, même comportement, même témérité, même audace.
- Mademoiselle Ivanov, vous passerez me voir à la fin des cours, dit elle simplement en rangeant ses affaires dans son cartable.
Les images défilaient dans la mémoire de Séraphine. Sa main caressait un texte de quelques lignes sur les premières pages d’un livre, ce livre qu’elle venait de faire publier et dans lequel elle rendait hommage à sa professeure, Anne Richard, qui était à l’origine de sa vocation d’écrivain. Jamais elle ne manquait une occasion d’évoquer la relation quasiment maternelle qu’elle avait noué avec elle et qu’elle conservait encore aujourd’hui. Une relation exceptionnelle avec une femme d’exception.
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@ytica
souvenir, souvenir... -
Bonsoir les Plumes.
Etant donné que cette semaine nous avons été un peu décalés , Je dépose mon texte et puis reviendrai vers vous demain matin pour lancer la nouvelle édition.
Nous reprendrons le rythme du dimanche soir , la semaine prochaine.Je vous souhaite une belle fin de soirée et une excellente semaine.
A demain .o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o00o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0
01/07/1991
Demain ce sera mon vrai anniversaire . On l’a fêté aujourd’hui parce que c’est Samedi. Mes 4 copains de classe sont venus à la maison . Ils m’ont offert des trucs de bébé. J’ai trop honte de l’écrire, sauf Matéo , (même si c’est pas toujours mon meilleur copain) qui m’a donné un billet de 5 euros, plié en six . J’ai bien cru que c’était un petit bout de papier, sans importance, comme ceux que l’on fait voltiger en classe.
Maman, elle, m’a fait un super cadeau : ce journal recouvert de cuir vert. Elle m’a expliqué que je pouvais tout écrire . J’ai eu peur. Pas vraiment le cadeau idéal ; parce que ce cahier m’a aussitôt fait penser à des devoirs d’école. Comme elle veut toujours que je m’améliore en écriture et que je travaille à fond la « grand-mère » et l’orthographe, j’ai pas sauté de joie. Mais quand elle m’a expliqué que je pouvais confier à ce cahier mes joies, mes peines, mes souvenirs, j’étais trop content , parce que j’adore raconter des trucs, en toute liberté.
02/07/1991
Bon anniversaire à moi. Faut dire que mon vrai anniversaire c’est aujourd’hui. J’ai 8 ans . On a passé la journée chez mes grands-parents pour fêter ça. .Après le repas , tout le monde piquait du nez sauf grand Pa et moi. Je lui ai raconté toutes les blagues que l’on se fait à l’école . On s’est bien marrés. . C’est un chic type mon grand-père. Il s’intéresse toujours à ce que je dis . Que de beaux partages complices entre lui et moi . En plus, j’adore l’écouter quand il me raconte la révolution française de 1968. Il dit qu’à cette époque, pour attaquer l’ennemi on lançait des pavés . J’aimerai trop être journaliste comme lui un jour.03/07/1991
Parce qu’il avait trop de travail hier , Papa m’a offert mon cadeau seulement aujourd’hui : les maquettes des trois caravelles de Christophe Colomb. J’ai du travail avec tout ça.Je viens de demander à maman si dans mon cahier je pouvais aussi écrire mes problèmes . Elle m’a répondu qu’à huit ans on en avait jamais , que c'était impossible.
Pfff ! Qu’est-ce qu’elle en sait ? Rien qu’à l’école y a que des choses qui vont pas comme je veux
Bon ! Je suis bien trop fatigué là. Je continuerai demain . Mes parents croient que je dors depuis une heure mais en fait, là , j’écris sous la couette avec ma lampe de poche.02/07/2023
Joyeux anniversaire à moi . J’ai 40 ans aujourd’hui . Les caravelles et mon cahier vert ne m’ont jamais quitté. J’ai signé, depuis peu, un contrat dans la plus grande agence de presse mondiale visant « à fournir des informations complètes, objectives, exactes , impartiales et dignes de confiance »Ce soir, la colère gronde . un enfant de 17 ans vient de perdre la vie .
Je suis perdu . Dis Grand-Pa ! qu’est ce que tu dirais , toi, si t’étais là ? -
Bonjour les Plumes
Le moment est venu de se préparer à partir pour un ailleurs.
Je mets dans la valise le 1er mot : Volupté
et je vous laisse le soin de poursuivre ........
Belle journée à vous .
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@Kachina : sous le soleil exactement .
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cheminée
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Ténèbres.
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bazar
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@Kachina
je lis seulement les premières lignes du futur journaliste : quelle bonne idée !je propose le mot "personne (s)" chipé sur ma wonderbox lol
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Salut les plumes.
6 mots vous attendent demain au réveil
Volupté - Soleil - Cheminée - Ténèbres - Bazar - personne(s)
Bonne nuit . Bien à vous et de l'inspiration ....
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C'est le bazar partout en France ! De violentes émeutes défigurent notre si beau pays, ne laissant dans nombre de régions que ruines et désolation. Après les ténèbres revient toujours la clarté, dit-on...
Certes, mais depuis quelques temps, trop longtemps, la noirceur de la conjoncture n'incite vraiment pas à se laisser aller à l'insouciance.
L'été est pourtant synonyme de volupté, à jouir lascivement des chauds rayons du soleil qui réconfortent autant l'âme que le corps. Et voilà que son ciel si serein assiste impuissant aux violences urbaines.
Ceux qui ne partent jamais en vacances, ceux qui ne sont pas vus comme des personnes mais comme des bêtes sauvages, sans foi ni loi, se moquent bien de lui : ils ne bénéficient pas de ses bienfaits, ils ne connaissent pas l'enchantement des sens que ces beaux mois permettent.
Pour manifester leur révolte, ils allument un peu partout des feux dont les noires fumées obscurcissent l'azur.
Point besoin de cheminées pour ce faire : tout ce qui peut brûler est mis en flammes, à ciel ouvert sur la colère de ceux qui ne croient plus en rien.
O sole mio, n'aria serena doppo a na tempesta...un peu égoïstement, je l'avoue, bien que je comprenne la rage du désespoir qui les anime, je rêve juste, comme le dit la chanson, " d'un air calme après la tempête " !Je repars vendredi jusqu'à la fin du mois, mon texte est donc le dernier pour juillet .