@artelise désolée ! Pour moi ça se voyait que c'était pas de littérature contemporaine... Beaucoup de tournures anciennes.
Je me doutais que ça pourrait ne pas plaire, mais tant pis c'était un risque !
deux très bons extraits, qui donnent bien envie de lire les livres ! (hop, noté !). Le premier donne froid (oui littéralement !) dans le dos et le second est bien flippant ! mais puisqu'il faut choisir et comme j'aime bien les histoires de revenants
Fin de ce duel à suspense remporté par l'extraordinaire, magnifique et génialissime Mai Tai !
(WW a raison, c'est sympa de parler de soi à la 3ème personne)
On se retrouve dans quelques jours pour la suite ! Plus nombreux j'espère
Les yeux battus du malheureux se fixèrent sur moi avant de virer follement. L'odeur de peur exhalée par ses narines était un véritable tonique.
Ah, dit la faim. Ah, l'adorable, la délicieuse petite chose.
Dans leur prison cellulaire, les morts dévorés par mes soins se levèrent.(Lorsqu'on mange les gens, il faut savoir que les ingérés sont avides de compagnie. Chaque nouvelle victime ajoute une voix au choeur mensuel).
Les chevilles et les poignets de Ganymède étaient meurtris au sang, car il avait cherché à se débarrasser de ses liens.
Un réseau sanguin bleuté se dessinait à travers la peau blanche de son ventre. Ses pores libéraient sous l'effet de la terreur des sécrétions aussi abondantes qu'appétissantes.
Mes glandes salivaires se vidèrent, c'était dans l'ordre des choses...Je le tuerais, je le dévorerais, pendant que Jacqueline Delon regarderait en se faisant sucer, en fumant une cigarette, en mangeant une crème brûlée ou en se posant de faux ongles...Ami lecteur, je l'ai mangé.
Extrait de Le dernier loup-garou de Glen Duncan.
Extrait de Delnis
Après un petit déjeuner hâtif – sa dispute avec sa femme lui avait fait perdre du temps –, il s’équipa pour s’aventurer dehors – sans omettre sa coque en plomb Mountibank, modèle Ajax – et gagna le toit couvert de son immeuble, là où « broutait » son mouton électrique.
Là où le tas de ferraille sophistiqué qu’il était mâchait bruyamment de contentement simulé, au grand dam – injustifié – des autres occupants de l’immeuble.
Bien sûr, certains de leurs animaux étaient eux aussi indubitablement des contrefaçons électroniques. Mais il n’était bien sûr jamais allé y mettre le nez, pas plus que ses voisins n’étaient venus voir de près la nature véritable de son mouton. Rien n’aurait pu être plus impoli que de demander à quelqu’un s’il possédait un animal authentique. C’eût été plus grossier encore que de s’informer sur l’authenticité des dents ou des cheveux d’un citoyen – voire de ses organes internes.
L’air matinal, chargé de particules radioactives qui le rendaient grisâtre et masquaient le soleil, lui cracha au nez une odeur de mort qu’il renifla involontairement.
Bon, ça pourrait être pire, se dit-il en rejoignant le lopin de gazon qu’il avait acquis en même temps que leur appartement excessivement vaste. Le legs de la Dernière Guerre mondiale avait perdu de sa puissance ; ceux qui n’avaient pas résisté à la poussière étaient tombés dans l’oubli bien des années plus tôt, et la poussière, moins radioactive et confrontée à des êtres plus résistants, se bornait désormais à dérégler esprits et patrimoines génétiques. Malgré sa coque en plomb, la poussière s’infiltrait indubitablement en lui, lui apportant chaque jour – tant qu’il ne parviendrait pas à émigrer – sa petite ration de crasse actinifère. Jusqu’à présent, ses checkup mensuels avaient toujours confirmé qu’il faisait encore partie des normaux : des gens autorisés à procréer dans la limite des droits que leur conférait la loi. Chaque mois, cependant, les médecins de la police de San Francisco pouvaient découvrir autre chose. De nouveaux spéciaux n’arrêtaient pas de venir au monde, engendrés par des normaux à cause de la poussière omniprésente. Ainsi que le proclamaient les affiches, les pubs télé et les imprimés gouvernementaux qui emplissaient sa boîte aux lettres : « Émigrez ou dégénérez ! Le choix vous appartient ! » Bien sûr, songea Rick alors même qu’il ouvrait la barrière de son petit pâturage pour s’approcher de son mouton électrique. Mais moi, je ne peux pas émigrer. À cause de mon travail.
Le propriétaire du pâturage contigu, son voisin de conapt Bill Barbour, lui adressa un salut ; tout comme Rick, il s’était équipé pour partir au travail, et il avait lui aussi au préalable fait une halte sur le toit pour jeter un œil sur son animal.
« Ma jument est pleine », déclara-t-il avec une fierté évidente. Il indiqua à Rick la grosse percheronne occupée à regarder placidement dans le vide. « Qu’est-ce que vous dites de ça ?
— Que vous n’allez pas tarder à avoir deux chevaux », fit Rick.
Il était arrivé près de son mouton ; l’animal ruminait tout en le fixant d’un œil alerte, dans le cas où il lui aurait apporté quelques flocons d’avoine.
Le soi-disant mouton comprenait un circuit sensible à l’avoine, qui le poussait à adopter un air de convoitise tout à fait convaincant dès qu’il en apercevait.
« Qu’est-ce qui l’a fécondée ? demanda-t-il à Barbour. Le vent ?
— J’ai acheté la meilleure liqueur séminale disponible en Californie, l’informa son voisin. Grâce aux gens que je connais à la commission d’État chargée de l’agriculture. Vous vous rappelez la semaine dernière, quand leur inspecteur est venu examiner Judy ? Ils ont hâte de voir son poulain ; c’est une bête incomparable. » Et de tapoter affectueusement l’encolure de sa jument, qui inclina la tête dans sa direction.
« Vous avez déjà songé à la vendre ? » lui demanda Rick. Si seulement lui-même possédait un cheval – n’importe quel animal, en fait. Posséder un ersatz, s’en occuper comme s’il s’était agi d’un être vivant, avait quelque chose de démoralisant en soi. D’un point de vue social, cependant, la pénurie d’animaux véritables ne lui donnait guère le choix. D’autant moins, quand bien même il s’en serait personnellement moqué, qu’il lui fallait compter avec sa femme – et ça avait de l’importance pour Iran. Énormément.
« Ce serait immoral, fit Barbour.
— Vendez le poulain, alors. Avoir deux animaux l’est encore plus que de ne pas en avoir du tout. »
Extrait de Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Blade Runner) de Philip K. Dick.
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