Bon, puisque le logiciel du boulot plante encore et que je ne peux donc pas avancer dans mon travail, je vais aller moi aussi de ma ptite anecdote.
Je suis connue pour être d’une maladresse légendaire. Mon téléphone me tombe des mains quinze fois par semaine, ma Switch fait souvent coucou à la moquette dans ma chambre. Je me mange les coins de mur / de porte quand je déambule en intérieur et je bute sur le moindre le bébé caillou en extérieur. L’histoire de ma vie est donc un long enchaînement de cascades involontaires mais étonnamment sans grands bobos. J’ai juste la joie de me taper l’affiche et de le faire toujours en public.
Une de mes prestations parmi les plus spectaculaires (pour les autres, moi j’ai rien vu
) date de l’époque bénie du collège. J’avais 12 ans, j’étais très timide et ma seule envie était de me faire la plus discrète possible pour ne pas me faire remarquer (bon, avec ma tignasse rebelle et le fait que je faisais une tête de plus que la majorité des filles, c’était déjà à moitié niqué dès le départ) mais je me disais qu’avec le comportement sage et introverti, ça compensait.
Cette semaine-là, rase-mur (bibi) et un autre compère étions désignés comme responsables de la mallette de la classe (une vraie dans laquelle se trouvaient le cahier de la classe pour les devoirs ainsi que le cahier d’appel) et devions donc la transmettre aux profs à chaque cours et changement de salle.
Le jour en question, nous allions débuter le cours de sport qui se faisait dans un gymnase à quelques rues du collège. Nous nous y rendions en empruntant un petit chemin pentu qui passait par un jardin situé en dessous du collège et en continuant ensuite sur un chemin encore plus abrupt (la ville de mon enfance étant construite sur une colline et donc avec de jolies côtes à certains endroits et le collège lui, se trouvait au niveau des anciennes remparts, ce qui vous permet de vous faire une idée du dénivelé).
Comme nous étions deux têtes en l’air, mon compère et moi, nous avions évidemment oublié la mallette de la classe dans la salle où l’on avait eu le cours précédent. Bibi fut désignée pour aller la récupérer au pas de course, ce que je fis magistralement jusqu’à…
Jusqu’à ce que j’arrive au niveau du petit chemin alakon. Stressée par cet imprévu du dernier moment, pressée par le fait que toute la classe m’attendait et qu’il fallait donc se dépêcher de rejoindre le groupe au plus vite pour que nous puissions prendre le chemin du gymnase, je suis arrivée comme une furie sur la baybay pente, mon pied s’est délicatement posé sur une branchinette qui traînait là et… ce fut le trou noir pour moi.
La légende raconte que j’ai « valdingué de sa môman puissance max roulé-boulé et qu’on a même cru que t’étais dead dis donc ! » (oui « dis donc », « starfoullah » n’était pas encore une expression répandue dans les campagnes), ce que l’on pourrait traduire par : « une chute spectaculaire où tu as glissé avec ferveur en bas et en faisant des mouvements bizarres avec tes membres ». Arrivée en bas, je ne sais pas où se trouvait la mallette (quelle connasse, elle se barre alors que j’ai risqué ma vie pour elle. Elle pouvait pas l’dire qu’elle avait des petites papattes ? è_é) mais moi j’étais étalée par terre comme une loque entourée par la classe. J’ouvrais la peine les yeux que le rouge me montait aux joues et que la prof en panique faisait place nette pour me faire de l’air et essayer les gestes de secouristes. Je me suis relevée presto de peur qu’elle entre en contact ne serait-ce qu’avec mon ptit doigt et j’ai fait genre que c’était rien du tout (alors que y’avait eu un putain de black out. Je me suis évanouie à cause d’un cahier d’appel et j’ai cru voir ma dernière heure venir) pour éviter de finir à l’infirmerie (l’infirmière avait l’ait trop creepy).
Je me souviens que je n’avais aucune égratignure ni même le fut déchiré, seulement qu’il y avait une rayure sur mon Nokia et que j’étais deg’. Et que c’était gênant tous ces gens qui me regardaient comme si j’avais la peste parce que je m’étais tapée l’affiche, qui me demandaient si ça allait comme si j’avais dévalé le col du Mont-Blanc. <<