Extrait de jane eyre.
Ce n’était pas un fantôme, et pourtant je me sentis faiblir un instant ; pendant une minute, je ne fus pas maîtresse de moi. Qu’est-ce que cela signifiait ? Je ne pensais pas trembler ainsi en le voyant, et je ne croyais pas que sa présence me ferait perdre la faculté de remuer ou de parler. « Dès que je pourrai marcher, me dis-je, je retournerai sur mes pas, je ne veux pas devenir complètement idiote ; je connais un autre chemin qui me conduira au château… »
Mais quand même j’en aurais connu vingt, cela ne m’aurait servi à rien, car il m’avait vue.
« Holà ! s’écria-t-il en déposant son livre et son crayon ; vous voilà donc ! Venez ici, s’il vous plaît. »
Je pense que je m’avançai vers lui, quoique je ne puisse pas dire de quelle manière ; j’avais à peine conscience de ce que je faisais, et tout ce que je désirais c’était paraître calme, et surtout dominer les muscles de ma figure, qui, rebelles à ma volonté, s’efforçaient d’exprimer ce que j’avais résolu de cacher.