Gauchère ! J'ai appris à m'adapter (souris, ciseaux de la main droite) mais j'avoue que le pire pour moi ça a été le stylo plume... les anneaux de classeur , l'épluchage avec la lame de couteau à l'envers c'est sympa aussi...
Petite il y a des choses que j'ai voulu apprendre comme le tricot (auprès de ma mère, droitière)... j'ai abandonné au bout de quelques mailles .
Je n'ai jamais mal vécu le fait d'être gauchère, bien au contraire, c'était rare et ça me plaisait, j'avais l'impression d'être particulière.
J'ai trouvé cet article intéressant
Pourquoi y a-t-il des gauchers ?
*Au XIXe siècle, l’historien Thomas Carlyle s’est demandé pourquoi les droitiers étaient si nombreux. Il a avancé une hypothèse surprenante : tout est né… de la position du cœur. Pour protéger cet organe vital, les hommes ont été obligés, depuis qu’ils se battent, à porter le bouclier de la main gauche, donc à tenir l’épée de la main droite. Celle-ci, de génération en génération, s’est alors consacrée aux tâches demandant plus de force et d’adresse.
L’idée, quoique saugrenue, aurait pu être longtemps retenue. Mais dans les années 1990, le préhistorien belge Marc Grœnen a décidé de dénombrer les mains gauches et droites tracées au pochoir par nos ancêtres hominidés, il y a près de 40 000 ans, sur des parois de grottes. Il a observé une proportion de près de 80 % de mains gauches, donc dessinées par des artistes qui se servaient de la droite pour projeter les pigments colorés sur la paroi. Nos ancêtres étaient donc majoritairement droitiers avant l’invention du bouclier (les premiers exemplaires recensés datent du troisième millénaire avant J.-C).
Deux gènes influençant la latéralité ont été identifiés, le LRRTM1, en 2007, et le PCSK6, en 2013. Mais les auteurs de ces découvertes ont sagement précisé que leur rôle restait limité… Pour comprendre comment se décide la préférence manuelle, il faut alors se tourner vers d’autres pistes, liées à l’éducation, à la transmission, à l’environnement social. Il se pourrait que nos ancêtres, en confectionnant des outils plus complexes, à l’orée de l’âge de pierre (il y a 2,5 millions d’années), aient eu besoin que leurs mains se spécialisent, que l’une accomplisse les gestes les plus techniques, et que l’autre lui serve seulement de soutien.
Ensuite, en apprenant les uns des autres, par imitation, ils auraient tous privilégié la même main forte. Pourquoi la droite ? Peut-être par hasard, tout simplement ! Aujourd’hui, cette transmission se poursuivrait de la même manière dans nos sociétés, dès l’enfance. Nous nous servirions de la main droite parce que tout nous porte à le faire, l’exemple de nos parents comme celui de nos premiers modèles, à la crèche, à l’école.
Preuve que tout cela serait principalement acquis, et non inné… Cependant, la transmission n’explique pas tout. Elle se heurte, par exemple, à l’observation des fœtus. Ceux-ci marquent déjà une préférence marquée pour le pouce droit.
Près de 90 % des bébés à naître tètent celui-ci dans le ventre maternel.
La préférence pour la main droite serait donc un mélange complexe de génétique et de transmission, d’inné et de culturel.*
Des religions aux ouvre-boîtes, tout se ligue contre la « gaucherie »
Pourquoi, au fil de siècles de sélection et d’éducation, les gauchers n’ont-ils pas tout simplement disparu ? Pourquoi, alors que tout concourt à éteindre leur particularité — des superstitions religieuses qui les stigmatisent aux ouvre-boîtes qui leur résistent — se reproduisent-ils sans même diminuer en nombre ? La biologiste Charlotte Faurie apporte une réponse inattendue. Selon elle, les gauchers ont survécu… Parce qu’ils savent se défendre.
En étudiant des sociétés archaïques violentes, où le taux d’homicides est plus élevé que chez nous, elle s’est aperçue que les gauchers y étaient proportionnellement plus nombreux. Autrement dit, plus la compétition est rude, plus les gauchers tirent leur épingle du jeu. A cela, une raison possible : ils sont habitués à se battre contre des droitiers, alors que le contraire n’est pas vrai. Quand un droitier affronte un gaucher, que ce soit avec une arme ou même avec ses poings, il doit s’adapter à sa posture, à la trajectoire de ses coups, car il n’en rencontre que très rarement. A l’inverse, les gauchers, eux, n’ont aucun mal à « lire » les gestes des droitiers.
Voilà l’avantage stratégique qui aurait aidé les gauchers à survivre et même à conserver leur rang : un simple effet de surprise ! On retrouve d’ailleurs cet atout aujourd’hui dans les sports d’opposition, où les gauchers obtiennent d’excellents résultats en dépit de leur faible proportion d’ensemble. Ainsi, la moitié des escrimeurs de niveau olympique sont des gauchers, et ce sont encore ces derniers qui se distinguent au tennis, au ping-pong (40 des 50 derniers champions de France de tennis de table étaient d’ailleurs gauchers), à la boxe. Les gauchers ne sont pas nombreux, d’accord, mais, si on les cherche, on les trouve !
Source : magazine* Ça m'intéresse