Photographier les morts.
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Salut,
J'ai regardé une vidéo expliquant qu'au 19eme siècle certains prenaient des photos de leurs proches décédés parmis les vivants (debout, yeux ouvert, maintenu avec des trépied....).
Les appareils photos n'étant pas accessible à tous, ces photos étaient souvent la seule photo du défunt.
Cette pratique a disparu avec l'arrivée des appareils photos dans les familles....
Un jour alors que j'étais dans un funerarium, une personne a demandé à la veuve si elle souhaitait quil prenne une photo du cadavre.
J'ai trouvé l'idée assez étrange. Que peut on faire de ce type de photo?
Est ce que cedt quelque chose qui se pratique dans votre milieu?
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@loutre : ce qui me gêne dans cette histoire de photo, c'est qu'elle soit prise du coup sans le consentement de la personne dcd.
Je n''aurais jamais cru à la demande que tu évoques si tu ne l'avais évoquée ici. Je trouve ça dingue.
Bon, bin je vais rajouter sur mon contrat-obsèques : " pas de photo post mortem, merci de respecter cette dernière volonté ".
Mais je sais que mes fils préfèrent avoir des photos de moi non seulement vivante, mais aussi prises lors d'évènements festifs.
Nous avons un faible pour la joie . -
@ayamé la veuve a répondu oui mais elle m'a dit par la suite qu'elle trouvait l'idée complètement saugrenue.
Elle ne voulait pas de cette photo mais n'avait aucune envie de discuter à ce moment là (ce qui peut se comprendre ) donc elle a dit oui pour quil la laisse tranquille.
C'est la seule fois où j'ai vue quelquun faire ce genre de chose.
Après je ne suis pas non plus allé à beaucoup d'enterrement mais je ne pense pas que ça se fasse beaucoup.
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Je pense que c'est un moyen d'immortaliser le souvenir de la personne décédée, c'est un moyen de se dire que la mort n'est pas définitive, enfin je crois.
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@loutre : ce n'est pas cool de profiter de ce moment de désarroi pour faire pareille demande.
Je comprends la réaction de la veuve. A propos : je suppose que c'est un service payant.
Je ne pense pas non plus que cette pratique soit courante.
Mon père a une photo de ma mère dcd en face de son lit, prise lors d'un réveillon de Noël.
Il m'a dit un jour : " tu sais, je ne vais jamais au cimetière. Ta mère, elle n'est pas là-bas, là-bas, il n'y a que ses cendres.
Elle est ici avec moi. Quand je regarde cette photo, c'est comme si elle me regardait aussi ".
J'imagine alors quel chagrin supplémentaire ce serait pour lui d'avoir une photo de sa femme morte. -
Non cetait un proche, il me semble que cetait le frère ou le beau frère du défunt, il pensait faire plaisir...
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@loutre a dit dans Photographier les morts. :
J'ai trouvé l'idée assez étrange. Que peut on faire de ce type de photo?
Un excellent film.
(Jetez vous dessus, si ce n'est déjà fait...)
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@Peri c'est fait.
J'ai bien aimé er effectivement ils en parlent...
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Je connaissais pas la pratique. Et pour avoir vécu des obsèques là très dernièrement, je vous avoue que se recueillir sur le corps d'un proche, c'est pas non plus un moment qu'on aime se remémorer. C'est difficile et nécessaire, à mon sens, mais clairement pas ma joie.
Quand je prend des photos, c'est pour le souvenir, quand le moment est douloureux, la décence et la pudeur m'empêcherait de sorti mon appareil photo.
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Petit rajout : j'ai photographié le cercueil de mon père, mais dans le contexte particulier du covid, pour les absents (limitation en nombre tout ça tout ça), afin partager la composition particulière qu'on a fait en son honneur. Mais pas le corps, c'est la limite. Le cercueil, ça va, ce n'est que du bois.
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@Godzapon : le cercueil et " la composition particulière " : les avoir pris en photo est une très bonne idée.
A propos de composition : à l'enterrement de ma mère, j'ai longtemps regardé les coupes fleuries. C'était étrange :
comme si les fleurs avaient le pouvoir d'adoucir un peu mon chagrin .
Je pense qu'elles ont ce pouvoir. -
@loutre au 19e siècle la photographie était exceptionnelle: une pour les jeunes mariés chez le photographe, une pour le soldat en uniforme qui partait au front, une d'un bébé, etc... et surtout chez les bourgeois, les pauvres n'avaient surement pas les moyens de cette fantaisie. Alors à la mort certaines familles n'avaient peut-être aucune photo du défunt.
Aujourd'hui c'est glauque et on a tous suffisamment de photos gaies et vivantes sans cette image lugubre.
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@delnis : oui, à l'époque victorienne, il était d'usage de faire des photos de famille avec le membre décédé, pour garder le souvenir de la personne à l'âge qu'elle avait au moment de sa mort, je suppose.
Un exemple :
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J'avais déjà vue des articles sur ces photographies morbide. De plus l'appareil photos prenais un certains temps avant de se déclencher, ainsi la pose durait quelques minutes et pas 1 sec comme maintenant.
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Cela ne me choque pas. Je suis peut-être névrosée.
Je connaissais la pratique à force de fouiller un peu partout dans les archives du début du siècle.
Je me pose la question de cette coutume dans les autres pays. Je vais jeter un œil. -
Czst ce qui permet de repérer le mort, c'est le moins flou.
Il paraît qu'un jour un photographe sest rendu compte que la morte ne l'était en constatant que la photo était flou.
Si il ne l'avait pas photographié, elle aurait probablement était enterré vivante.
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Dans la coutume malgache, on déterre carrément les morts des années après, la famille se recueillant autour du corps déterré; l'idée étant que tant que le corps n'est pas totalement décharné, l'âme est encore présente.
Je connais ce truc par un de mes proches qui est malgache et qui a eu l'occasion d'assister à ces cérémonies, donc c'est toujours d'actualité...
(l'article wiki qui en parle - il y a une photo mais cela reste décent/visible/factuel, je précise)A mon avis on peut trouver n'importe quelle pratique autour des morts choquante, mais c'est uniquement parce qu'on observe cela à travers le prisme de notre culture et celui de notre rapport personnel à la mort. Bref, chacun sa façon de se recueillir (perso j'ai toujours préféré ne pas voir du tout les corps des gens décédés, mais je comprends que pour d'autres ce soit nécessaire).
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Les reportages de Dark Tourist suivent les tribulations du journaliste néo-zélandais David Farrier dans un périple autour du monde: à la rencontre des Toraja d’Indonésie, qui exhument leurs morts une fois l’an. Disponible sur Netflix pour les curieux.
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@delnis a dit dans Photographier les morts. :
Aujourd'hui c'est glauque et on a tous suffisamment de photos gaies et vivantes sans cette image lugubre.
Un truc à savoir est que si ces systèmes de stabilisation pour le dos et la nuque existaient bien, ils était néanmoins réservés... aux vivants.
Ca remonte en effet à une époque où la prise de vue d'une photo était moins instantanée qu'aujourd'hui et pouvait durer plusieurs secondes d'exposition. Il n'était donc pas rare que même les modèles les plus disciplinés apparaissent légèrement flous, et qu'il faille les immobiliser d'avantage.
En général les morts n'étaient jamais photographiés debout, leur condition et leur poids ne leur permettant pas d'être maintenu dans cette posture, de façon relativement naturelle. A ceux-là on réservait une position assise ou allongée.