Réécriture de romans "pour que ça passe bien"
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REECRIRE LES ROMANS "POUR QUE CA PASSE BIEN" Ca va être compliqué pour moi de lancer un débat objectif vu ma position sur le sujet.
Pour ceux d'entre vous qui ne l'aurait pas vu passer, une maison d'édition à décidé de réécrire avec la "bien-pensance de nos jours" les romans de Roadl Dahl.Si vous n'avez vu passer, voilà quelques articles (j'ai essayé d'aller chercher pour toutes sensibilités) :
- les Inrocks - Roald Dahl : une maison d’édition anglaise accusée de censure
- Le Figaro - Roald Dahl réécrit: à quand la censure de l'âne Trotro et de Petit Ours brun?
- Slate - Un roman de Roald Dahl réécrit n'est plus un roman de Roald Dahl (et c'est dommage)
- Vanity Fair - Roald Dahl : Salman Rushdie s'indigne de la «censure absurde» des romans de l'auteur pour enfants
- 20 Minutes - En France, pas question de récrire les livres de Roald Dahl
Petit article satyrique sur le sujet par l'OC Vous aussi, devenez sensitivity readers ! qui vous explique ce nouveau beau métier de ré-écrivain le Sensitivity reader.
Alors qu'en pensez-vous ?
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J'en pense que c'est du grand n'importe quoi !
Les œuvres littéraires ou les films ou les séries ou les chansons, il suffit de les contextualiser, d'expliquer dans quel culture avait baigné l'auteur, dans quel contexte historique, quels étaient les tournures de pensées de l'époque.. etc. Et non seulement, on enrichit notre culture, mais en plus, on peut se rendre compte des progrès qui ont été faits (ou pas d'ailleurs ^^). -
C'est débile. C'est mon avis, j'ai même pas envie d'argumenter. (Je vais quand même le faire un peu)
Faut remettre dans le contexte, à l'époque où le livre a été écrit. Et la bien-pensance avec des livres comme Lolita de Nabokov ?
Faut arrêter le délire. Un mot est un mot et si l'auteur l'utilise c'est qu'il y a une raison, c'est transformer le message qu'il veut passer. Je suis contre.
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@Kallindra ça m'a rendu dingue quand j'ai vu ça, et je suis bien contente que la France ait refusé de faire pareil.
De quel droit on va changer, modifier, un roman écrit par quelqu'un d'autre ? Écrit à une autre époque, sous d'autres moeurs ?
Alors que ça peut justement être intéressant de voir ce qui est différent, ce qui a évolué... Et puis de toute façon c'est comme ça que l'auteur l'a pensé, écrit, voulu.
Cette envie de tout lisser va rendre ce monde d'un ennui mortel.
Ça me désole. -
C'est ridicule, et infantilisant, autant pour l'auteur que pour ses lecteurs. Comme @Artelise je trouve important de ne pas effacer les éléments qui peuvent nous paraître problématiques aujourd'hui mais justement d'y réfléchir, de prendre du recul, d'apprécier une œuvre tout en sachant critiquer le contexte dans laquelle elle a été écrite. Ça ne rime à rien de vouloir tout lisser à tout prix et de faire comme si d'autres mœurs n'avaient pas existé (c'est même un peu dangereux, à mon avis).
En plus dans l'exemple cité, je ne comprends pas en quoi "énormément gros" est plus offensant qu' "énorme". Ça n'a pas de sens.
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Quelques exemples: les mots «blanc» et «noir» ont été supprimés (les personnages ne sont plus «blancs de peur», par exemple), tout comme le terme «gros». Dans Charlie et la chocolaterie, «Charlie experienced a queer sense of danger» («Charlie ressentit une curieuse impression de danger») a été changé en «Charlie experienced a strange sense of danger». L'usage du mot «queer» qui, polysème, peut également désigner des personnes LGBT+, a dû sembler stigmatisant associé au mot «danger». «Something crazy is going to happen now» («Il va arriver un truc fou») est devenu «something bizarre is going to happen now» («Il va arriver un truc bizarre») –car «crazy» pourrait sans doute être mal interprété par des personnes concernées par des problèmes de santé mentale.
Il ne va plus rester que 20 mots utilisables si ça continue.
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@Kallindra Réécrire un roman pour la bienséance devrait être interdit puisque qu'on touche à l'essence même de l'auteur.
C'est ridicule de vouloir sans cesse aseptiser, pour ne pas froisser, pour ne pas choquer, car cela conduit à un lissage insipide. -
"Le Rouge et l'Afro-Américain" de Stendhal
Ce sera tout pour moi ici, salut
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@Music aseptiser, voilà, c'est le mot que je cherchais.
1 seule façon de penser, 1 seule façon de s'exprimer, à force les prochaines générations vont être complètement lobotomisées. -
Est-il besoin de ce genre de démarche est purement ridicule ? Comme changer des titres de livres parce qu'il y a un mot qui ne passe plus dans notre époque ou retirer des livres des bibliothèques dans certains états américains qui se vautrent dans le puritanisme.
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@jool attention, le mot rouge pourrait être mal-interprété (les indiens d'Amérique), je pense qu'il faudrait le changer aussi !
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Je suis rassurée au vu et lu de vos réponses.
Je suis complètement d'accord avec vous, la réécriture des romans est pour moi complètement abjecte. Nous avons tous ici semble t'il été éveillé à ce merveilleux concept de contextualisation qui semble avoir été perdu dans le monde anglophone gangrené par la bien-pensance et la peur des mots.
C'est d'autant plus grave car les anglophones dirigent le monde et leurs idées avancent petit à petit dans les zones d'irréductibles car soyons très clairs, cela finira par arriver jusqu'à nous. Le polissage de la société est en marche depuis très longtemps. Il y-a 20 ans en cours de géographie politique (pas géopolitique, c'est pas tout à fait pareil) on nous expliquait que nous étions déjà dans la 6ème vague de mondialisation et que la décadence approchait.
Bref, révoltée à la 1ere lecture et dorénavant blasée parce que tristement, c'est l'avancée de notre société.
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Que dire après mes VDD avec lesquels je suis complètement d'accord.
Ô monde cruel qui nous plonge dans des crises qui se succèdent sans fin, vite, avant que nous ne sombrions trop bas dans le duo peur-désespoir, lissons le plus possible et donnons aux oeuvres un air de bisounours ! C'est bien ça, pour donner une illusion de réconfort, non ? -
@Music déjà que la traduction touche toujours un peu à l'essence du texte et des mots choisis par l'auteur ... c'est normal. Mais si en plus on se met à épurer tout le texte, quel est l'intérêt ?
J'ai peur que les écrivains perdent de leur liberté créatrice s'ils se sentent obligés de sélectionner soigneusement chaque mot pour éviter toute polémique ... C'est navrant.
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@Yennefer On va finir par lire des traductions pour être plus proche des mots de l'auteur
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@Kallindra oui mais pour les nouveaux auteurs, leurs écrits risquent d'être retouchés dès la première édition (si les auteurs ne se sont pas censurés eux-mêmes), et la traduction risque de s'en ressentir aussi.
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@Mai-Tai
Ils ont déjà la nouvelle couv'
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J'avais déjà été un peu agacée quand Autant en emporte le vent avait été supprimé d'une plateforme de streaming célèbre . Oui, c'est une œuvre qui est le reflet de son époque, qui a vieilli, qui ne correspond plus à la société actuelle et c'est tant mieux. Mais pourquoi le censurer bêtement ? A la limite proposer un carton explicatif en début de film pour les jeunes qui le regarderaient, en recontextualisant la réalité de l'époque. Montrer de quoi a été fait le passé permet aussi de ne pas le reproduire et d'en tirer des enseignements, mais on ne peut pas le faire quand tout est édulcoré. Et je n'aime pas la culpabilisation du public qui se cache derrière, la démarche de nous dicter indirectement quoi aimer ou non, quoi regarder ou boycotter. C'est d'un triste.
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Après, y a des années déjà qu'on avait modifié le titre des "Dix Petits Nègres" d'Agatha Christie, et personne avait gueulé à la censure à l'époque (enfin, je crois).
Sinon, visiblement les James Bond de Fleming ont eux aussi été réécrits récemment, et ça me fait marrer parce que j'avais acheté une intégrale des premiers romans James Bond dans les années 90s et, même à l'époque, c'était incroyable de misogynie, de racisme et d'antisémitisme (et pourtant, malgré ça, je suis contre cette réécriture).
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@Doc-Cranium Ah si, le:" ils étaient 10" a fait coulé beaucoup d'encre mais à l'époque, si tu la ramenais, t'étais un facho.
Là, à l'échelle industrielle, ça percute plus.