@sylareen a dit dans LGBTQIA+ :
Donc toi quand tu vois la marche des fiertés, que tu entends les personnes LGBT demander des droits, dire "on est là, on existe, on veut l'égalité dans la société", tu te dis "ils veulent se mettent en marge de la société". Pas très logique...
Je ne dis pas qu'ils "veulent" se mettre en marge de la société. Je dis que c'est l'un des effets secondaires du communautarisme. Je vais essayer de t'expliquer comment je vois et ressent les choses quand on me parle de communauté. Pour moi, au départ, il y a un groupe. Dans ce groupe, il y a des individus avec chacun leurs personnalités et leurs différences, mais aussi, leurs points communs. Et puis soudain, tu as un ensemble de personne qui décide de se regrouper autours d'une différence ou d'un ensemble de différences et de fonder une communauté qui va se définir en fonction de ces différences allant même jusqu'à faire le choix de donner un nom à cette communauté qui rappelle et met en avant ces différences en permanence (edit pour précision: je ne dis pas ici que les membres de cette communauté, en tant qu'individus clament en permanence leurs différences, je dis que la communauté le fait) Que ce soit le but originel ou non, l'un des effets de cette démarche, c'est de mettre cette communauté en marge du reste du groupe. Si cette communauté arrive et se met à clamer haut et fort "nous sommes différents, mais nous voulons faire partie du groupe" n'y aura-t-il pas alors une forme de paradoxe ?
Alors, tu vas sans doute me répondre que dans certains pays, ces gens n'ont pas choisi de s'exclure, qu'ils sont exclus d'office voire persécutés. Je l'entends et je trouve ça scandaleux.
Mais est-il vraiment nécessaire, en réponse, de prendre carrément le contre-pied total en allant défiler dans les rues ? Est-ce vraiment ainsi que leur combat va progresser et qu'ils vont obtenir le droit d'exister et d'être acceptés? Est-ce bien cela qui va convaincre leurs opposants qu'ils ont le droit de vivre et d'exister dans le respect de ce qu'ils sont ? Lorsqu'ils défilent dans les rues, dans des pays qui leur en laisse le droit, ne font-ils pas que prêcher à des convaincus ? Le vrai combat ne se livre-t-il pas, en réalité, dans le quotidien, dans la vie de tous les jours ? Sur le terrain juridique ? Sur le terrain politique ?
Les femmes ont-elles obtenu le droit à l'avortement parce que des féministes on décidé d'aller défiler dans la rue ? Ou bien parce qu'une femme courageuse à su porter leurs revendications devant le Sénat et a réussi à proposer une loi qui a permit de légaliser l'avortement ?
Les personnes en situation de handicap ont-elle obtenu une place dans la société en défilant dans les rues ? Je rappelle pourtant qu'il fut un temps, les aveugles et les sourds étaient simplement placés dans des institutions en dehors de toute vie sociale. Que l'on niait aux personnes "handicapées mentales", le droit de se marier et d'avoir des enfants.
Les personnes atteintes de divergence neurologique (trisomie, autisme, TDA(H), schizophrénie, bipolarité... etc. ) ont-elles fondé une communauté TATSB+ et défilent-elles sous une bannière quelconque régulièrement pour obtenir des droits et une amélioration de leur statut et une meilleure inclusion dans la société ? Non, elles ne le font pas. Et pourtant, les choses progressent. Plus vite dans certains pays que dans d'autre (le premier cas d'autisme en Chine n'a été diagnostiqué qu'en 1982, et au Cameroun, c'est encore considéré comme une malédiction), mais les progrès sont réels (même s'ils sont désespéramment lents parfois).
Pourquoi donc tout ce tapage ? Est-il vraiment nécessaire ?
Voilà, c'est mon ressenti, c'est mon point de vue.
Note bien, encore une fois que je n'ai rien contre ces gens. Que je ne nie absolument pas leur droit à revendiquer une place dans la société ni leur droit à défendre leurs droits ou ce qu'ils estime être leurs droits. Ce qui me gène c'est leur manière de faire, leur méthode.