@sylareen
Les traces géologiques, nous donnent 5 extinctions de masse bien connues :
445 M (millions) d'années Volcanisme et glaciation 85 % des espèces disparaissent
370 M Anoxie océanique 75 % des espèces
252 M Tectonique et volcanisme 95 % ...
200 M Volcanisme 20 % des animaux marins et 40 % des terrestres
65 M Volcanisme ou météorite 75 %
Et de nombreuses autres crises ont provoqué de plus petites extinctions... Homo Sapiens n'a effectivement aucune chance de faire disparaître la vie sur terre...
En revanche le Covid est effectivement intéressant en reprenant l'idée de Grand Filtre de Robin Hanson...
Reprenons :
La vie est apparue sur terre presque au début de celle-ci, il y a près de 4 MM d'année, dans les conditions les pires de l'Hadéen (un enfer, une surface de magma). Cette vie n'est donc pas si fragile, ni probablement très rare dans l'univers. Sa chimie de base poursuit très probablement le processus chimique stellaire et interstellaire. De l'eau, du méthane, de l’ammoniac, de l'hydrogène... et hop ! Et quand ça prend le bouillon, ça repart de plus belle.
On devrait donc avoir de la vie partout sur les presque 300 M de planètes habitables de notre seule galaxie. Se pose alors une question, depuis assez longtemps en fait... En 1950 Enrico Fermi fait l'hypothèse que si des E.T. existaient alors ils auraient déjà dû se répandre dans toute la galaxie... Or... à part quelques nuages et autres illusions d'optiques pris pour des ovnis, pas de Vulcains ou de Mandaloriens en vue !
Et pourtant notre soleil, tout beau, tout neuf, qu'on a à nous, est jeune en comparaison de nombreuses étoiles. Surtout de plus petites étoiles jaune-orangé à la vie plus longue et favorable à une zone d'habitabilité stable (je ne parle pas des naines rouges).
Depuis la découverte d'exoplanètes en grand nombre (près de 5000 à l'heure actuelle), dont plusieurs centaines de telluriques potentiellement habitables, on est en droit de ré-examiner l'équation de Franck Drake lorsqu'il tentait de déterminer les variables en jeu face au paradoxe de Fermi en 1961, un an avant la publication du Printemps Silencieux de Rachel Carson... (Puisque nous parlons d'extinction...).
Si donc, la vie est relativement courante et les paramètres astronomiques de l'équation donnent tant de planètes habitables... reste alors la possibilité que la vie intelligente ne soit, elle, pas si aisée à atteindre. Et si tel est le cas, Et bien, nous sommes potentiellement les premiers conquérants de l'univers, enfin au moins de notre galaxie !
Mais au vu des nombreuses claques que s'est prise la vie sur terre, et puisque malgré tout nous sommes là. On peut légitimement se dire que ce n'est pas si compliqué d'avoir de temps à autre un bipède bavard qui se piquera d'être génial en entassant des pierres, gribouillant des dessins et ses bavardages, pour finir par en inonder compulsivement ses semblables devenus innombrables.
Il y aurait donc encore une bonne probabilité de revenir à la question de Fermi... Mais où sont-ils et que font-ils ?
Trois possibilités, ou plutôt tendances, finissent alors par se dessiner, dont une seule qui répond en fait à ce fil (ce sera la 3e et dernière bien sûr...)
1 - (drôle et inquiétante) L'écrivain Chinois de SF Liu Cixin a commencé à publier en 2006 une trilogie intitulée le problème à trois corps. Dans le second tome, il propose une raison à ce silence des E.T.
2 - (vertigineuse et reposante) Peter Hamilton, autre écrivain de SF, anglais, propose lui dans Dragon Déchu un long et beau détour
3 - Le Grand Filtre ! L'idée est simple, la vie intelligente rencontre un filtre majeur à un moment donné qui l'empêche, soit d'apparaître, soit de perdurer... Et puisque nous sommes là, et que nous faisons l'hypothèse jusqu'ici que ce n'est pas si difficile, ni rare, alors ce Grand Filtre est devant nous...
Et possiblement juste en face de nous !
Parmi nos moyens de nous détruire tout seul, un virus serait l'option probablement la plus radicale, laissant le moins de chance à notre espèce (A part peut-être un nouvel astéroïde hyper massif).
Le Covid est donc intéressant de ce point de vue, d'autant qu'il relève très certainement de notre expansion, aussi bien démographique qu'économique, invasive et destructrice de notre environnement. Mais il n'est tout aussi certainement qu'une mise en bouche...
Faites des enfants qu'ils disaient !
Pourquoi changer nos comportements s'il est inacceptable de limiter les populations en croissance incontrôlée ? Aucun de ces changements n'aura d'effet probant en face d'une explosion démographique qui n'aura, elle, de cesse de rejoindre les pratiques les plus dévorantes.
Pour conjurer ce sort, beaucoup choisiront en plus ou à la place de prier la sainte technologie qui nous sauvera... S'agit-il d'éviter les idées anxiogènes, de faire l'autruche ?
Je ne crois pas que cette humanité puissent sortir de ce type de contradictions pour agir. Le Grand Filtre n'est pas un virus, ni un apocalypse nucléaire, ni un astéroïde. Il est dans la fiction de l'intelligence humaine, son mélange brumeux de rationalité partielle, d'affects et de sentimentalisme, de fixations idéologique, politique, ou économique, d'espoirs irrationnels, etc.
Il y a peut-être des êtres intelligents dans cette galaxie, très probablement même. Mais nous n'en faisons pas vraiment partie. Nous sommes des êtres émotifs, et nous y tenons, probablement plus qu'à la survie de l'espèce.
Il se peut alors qu'il n'y ait pas de Grand Filtre, mais plutôt, et seulement, le nécessaire passage à l'intelligence, artificielle à nos yeux craintifs et/ou fascinés, une véritable Intelligence...