@pompon : Il y a une question d'hyper-concentration humaine explicable par le fonctionnement du système, aussi, ce qu'on dénomme en termes savants "l'aménagement du territoire". Et sur ce plan-là, comme pour d'autres, nos polytocards ont complètement foiré depuis un demi-siècle. Tout se concentre vers les grandes villes, que desservent de grands axes routiers, ferroviaires, laissant les deux tiers du pays à l'état de quasi-désert, la fameuse "diagonale du vide", où des villes petites et moyennes, des villages, des régions entières semblent figés dans une décennie révolue. Déserts médicaux, fermetures de classes, disparition des services publics et des petits commerces, fuite des jeunes et des actifs, municipalités aux mains de notables souvent vieux et incompétents, réélus jusqu'à ce que mort s'ensuive par les vieux qui veulent que rien ne change.
D'où concentration vers les conurbations où sont implantés les bassins d'emplois, lesquelles se développent comme des métastases, gagnant sur des territoires jadis agraires où s'est créée cette entité dite "France périphérique" dont on a beaucoup parlé à l'époque des GJ, entassée dans des lotissements, des cités, édifiés dans et autour de ce qui était naguère des villages.
Pour citer un exemple évoqué plus haut, la Côte d'Azur est devenue au fil des décennies une sorte de mini-mégapole qui s'étend de Menton à Mandelieu et qui irait jusqu'à Saint-Raph' et au-delà s'il n'y avait la barrière naturelle du massif de l'Estérel. On y compte en tout et pour tout près d'un million d'habitants. Au nord, de Cannes à Grasse, existaient encore il y a une vingtaine d'années des espaces vacants, aujourd'hui urbanisés. Ce n'est plus qu'une ville aux axes saturés aux heures de pointe. Les hautes vallées derrière Nice, Paillon, Var, sont devenues de grandes banlieues desservies par des rocades. Il faut voir, depuis un point haut, le matin tôt, les couches de smog qui montent des villes du bord de mer, avec différentes strates qui vont du jaune sale au brun foncé...
Je m'étends, parce que c'est une région où j'ai longtemps vécu et que je connais bien. Quand j'étais gamin à Nice, dans les années 60-70, on avait des périodes de pluies qui s'étendaient parfois sur trois semaines d'affilée, entre novembre et février-mars. Aujourd'hui la pluie s'est raréfiée sur la durée, mais lorsqu'il pleut effectivement en continu sur deux à trois jours, c'est le déluge, et vu que l'eau ne peut plus circuler, et qu'on a construit en zones inondables parce qu'il faut rentabiliser le moindre espace, il y a des inondations, des déferlantes, des dégâts.