J'ai appris récemment que des université coréennes particulièrement réputées avaient rejeté la candidature de 45 élèves. Malgré des bulletins exemplaires, ces jeunes ont été recalés à l’entrée de l’enseignement supérieur parce que leurs antécédents de violences scolaires ont été pris en compte.
Ma source : Article du Korea JoongAng Daily (en anglais)
Résumé en françaisL’article met en lumière un changement de cap significatif dans l’admission universitaire en Corée du Sud : malgré des résultats scolaires brillants, 45 candidats se sont vus refuser l’entrée dans six grandes universités nationales à cause de faits antérieurs de harcèlement scolaire ou de violence en milieu scolaire.
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Deux de ces candidats concernés étaient pour la prestigieuse Seoul National University (SNU). Ils avaient fait d’excellents scores au « CSAT » (le gros examen d’entrée) mais ont été recalés à cause de leur passé de violence scolaire.
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Détail par université :
Kyungpook National University a rejeté 22 candidats, le nombre le plus élevé.
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Pusan National University a rejeté 8 (6 par admission anticipée, 2 par cycle normal).
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D’autres universités concernées : Kangwon National University (5 rejets), Jeonbuk National University (5), Gyeongsang National University (3).
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À l’inverse, certaines universités nationales (Chonnam National University, Jeju National University, Chungnam National University, Chungbuk National University) n’avaient aucun rejet sur ce critère — essentiellement parce qu’elles appliquaient la prise en compte des antécédents de harcèlement seulement pour certaines filières ou catégories.
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À partir de l’année académique 2026, la politique deviendra encore plus stricte : toutes les universités sud-coréennes devront déduire des points ou rejeter des candidats ayant des antécédents de violence scolaire, quel que soit le type d’admission (anticipée ou régulière).
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Le déclencheur : une affaire 2023 où le fils d’un ancien procureur (Chung Sun‑sin) avait été transféré pour harcèlement mais quand même admis à SNU avec seulement 2 points de pénalité, ce qui avait provoqué un tollé public.
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Enfin, l’article signale des effets indésirables : la montée des contentieux juridiques : des élèves accusés de harcèlement engagent des avocats pour contester les décisions disciplinaires, ce qui complexifie la gestion de la violence scolaire
Comme l'article le fait remarquer, ce n'est pas sans effets secondaires. Toutefois, il me semble clair que c'est un pas en avant. Dans un pays où le statut social — et par voie de conséquence l’estime de soi — sont étroitement liés à la réussite académique et où près de 70 % des jeunes adultes accèdent à l’enseignement supérieur(*), cette démarche politique n’est pas anodine. Espérons que cela amènera la société coréenne à changer enfin de mentalités face à au fléau que représente le harcèlement et les violences scolaires.
(*) Notes pour comparaisonLa moyenne OCDE tourne autour de 48 % pour la même tranche d’âge (25-34 ans).
La France, par exemple, est à environ 52 %.
La Corée du Sud, avec ses 70-71 %, figure donc dans le top 3 mondial (souvent aux côtés du Canada et du Japon).